Luxemburger Wort

Les craintes persistent

La semaine sur les bourses européenne­s: les chiffres macroécono­miques désastreux portent un coup à l’optimisme des marchés

- Par Loïc Chaulacel *

Cette semaine, les bourses européenne­s ont, pour la plupart, reculé. Les marchés ont été bousculés: les tensions commercial­es ont fait leur grand retour et leur optimisme s’est flétri face à la pandémie. Dans ce contexte, l’indice de référence de la zone euro, l’eurostoxx 50, a clôturé vendredi à 2.908,11 points, affichant une baisse hebdomadai­re de 0,68 %.

Lundi, les bourses européenne­s ont débuté la semaine en forte baisse. Après un week-end prolongé dans la plupart des pays, l’ouverture a été difficile entre indicateur­s économique­s en berne, incertitud­e quant au déconfinem­ent et retour des tensions entre les deux grandes puissances que sont les Etats-unis et la Chine. Alors que ces tensions commercial­es semblaient passées aux oubliettes en cette période de crise sanitaire, le gouverneme­nt américain a lancé des accusation­s à l’encontre de la Chine et l’a menacée de sanctions dans le cadre du rôle qu’elle a joué dans la propagatio­n de la pandémie. Le doute s’est donc emparé à nouveau des marchés à la sortie du weekend, exacerbé par des indicateur­s de confiance des directeurs d’achats plus mauvais qu’anticipés.

Le lendemain, les places financière­s ont repris confiance en dépit des frictions entre la Cour constituti­onnelle allemande et la Banque centrale européenne (BCE). En effet, l’institutio­n allemande a remis en question la justificat­ion du programme de rachats d’actifs de la BCE, mesure phare dans son plan de soutien à la stabilité des prix. Pourtant, les marchés se sont laissé porter par le rebond des cours du pétrole et par l’espoir d’une reprise économique au deuxième semestre.

Une récession «historique»

La semaine s’est poursuivie sur fond de mauvaises nouvelles macroécono­miques. Dans un premier temps, la Commission européenne a annoncé prévoir une récession qu’elle a qualifiée d’«historique» au sein de l’union pour 2020, anticipant que le PIB pourrait dégringole­r d’environ 7,7 %. L’institutio­n a ajouté que l’italie figurerait parmi les pays les plus touchés, le recul de son PIB pourrait atteindre 9,5 %.

Par la suite, ce sont les chiffres de la production qui se sont écroulés, notamment la production industriel­le allemande (-9,2 % en mars) et française (-16,2 %). Cela n’a pas empêché les bourses européenne­s de retrouver un peu d’entrain en fin de semaine. En réalité, les chiffres macroécono­miques désastreux n’ont pas surpris, même s’ils ont porté un coup à l’optimisme des acteurs. La semaine s’est donc terminée sur un léger rebond, poussé par un retour des négociatio­ns entre les Etats-unis et la Chine qui oeuvrent à la mise en place de leur accord commercial de janvier.

Des performanc­es variables

A l'issue de la semaine, les bourses européenne­s terminent en ordre dispersé. La meilleure performanc­e vient du Royaume-uni, où le FTSE 100 engrange 3,00 % (à 5.935,98 points). Cela s’explique par le fait que l’indice compense en rattrapant sa piètre performanc­e de vendredi dernier, alors que les autres bourses étaient fermées. Il est suivi par le DAX allemand (+0,39 % à 10.904,48 points) puis par le CAC40 français (-0,49 % à 4.549,64 points). Le

La Commission européenne a annoncé prévoir une récession «historique».

FTSE MIB italien dévisse de 1,42 % (à 17.439,30 points). Pour finir, la plus forte baisse s’affiche en Espagne, où L’IBEX se replie de 2,01 % (à 6.783,10 points).

A l’inverse des semaines précédente­s, la cyclicité des différents secteurs n’a pas été le vecteur principal de leur performanc­e. Dès lors, de nombreuses publicatio­ns de résultats ont apporté un caractère spécifique aux performanc­es hebdomadai­res. Le secteur ayant le plus fortement progressé est celui des ressources de base, qui gagne 3,89 % sur la semaine. Tiré par des géants comme Anglo American ou BHP Group, qui s’apprécient respective­ment de 7,71 % et 6,70 % sur la semaine. Les titres se sont vu porter par des prévisions d’analystes qui voient le pire comme étant déjà passé.

Un certain optimisme, lié à l’idée d’une reprise économique au deuxième semestre, a été bénéfique au secteur de la vente au détail, qui évolue de 2,36 % sur la semaine. Est à noter la performanc­e de la société de vente en ligne Zalando qui bondit de 20,03 % grâce à la publicatio­n d’un chiffre d’affaires en nette hausse au premier trimestre.

Lanternes rouges de la semaine, les banques reculent de 1,58 %. Des mauvaises publicatio­ns de résultats sont venues perturber le secteur. C’est le cas notamment de Société Générale (-6,96 %) qui a annoncé des pertes au premier trimestre. Unicredit perd 6,39 %, Banco de Sabadell chute de 12,43 %.

Les banques sont les lanternes rouges de la semaine.

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L’auteur est Junior Portfolio Manager chez BCEE Asset Management.

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