Gardez l'élan vital dans les maisons de repos
Lettre ouverte à Mesdames les Ministres Corinne Cahen et Paulette Lenert
Le confinement imposé aux vieux, une gifle donnée à la longévité, déclenchant une remise en question de la place du grand âge dans notre société occidentale. On laisse notre classe d’âge dans leur solitude, face au vide, à l’ennui, aux angoisses devant la mort.
La maison de retraite de Rumelange a poussé en première son cri au secours, rejoint par Omega 90. Mesdames les Ministres, vous qui coiffez honorablement les secteurs santé et famille, impactant sur l’empathie et la générosité (Gyn = Femme et à l’origine du mot Générosité), imaginez un instant une pandémie dont les cas mortels toucheraient à 80 % les enfants en bas âge, le maillon de l’humanité le plus fragile, analogue au nôtre, celui de la fin de vie.
Sollicitude et intérêt pour les deux pivots fragiles de l’existence devraient prévaloir dans votre sens politique. Le pays serait légitimement bouleversé et le gouvernement soutiendrait les enfants et leurs familles avec une énergie multiplée. Nous autres (moyenne d’âge 85 ans) sommes trop habitués à la mort, silencieuse qui rôde dans nos murs, qui reste taboue dans des seniories ou «seigneuries» huppées et aux services exemplaires, accessibles pour quelques privilégiés de la vie. La sortie de la claustration – déconfinement – est envisagée, programmée et combien redoutée pour notre tranche d’âge. Nous serons les derniers des derniers. On ne doit plus laisser mourir seules les personnes en fin de vie, les couper de leurs proches, étant donné que le matériel de protection est là et des solutions existent! Coûteuses et compliquées, oui.
Pêle-mêle en vrac et non décantées quelques idées pour préparer une loi-cadre Pandémie: testing systématique obligatoire et mensuel du personnel et des résidents, séparation rigoureuse des positifs des négatifs, confinement (ensemble) des soignants sur place avec résidents et repenser surtout du point de vue philosophique les modèles occidentaux (inimaginables sur d’autres latitudes) en replaçant la personne en fin de vie à nouveau au coeur de notre existence et quotidien.
Colette et Lucien Schumacher, Résidence Monplaisir,
Mondorf-les-bains