Luxemburger Wort

Une régularisa­tion est toujours gagnante

A propos du sort des sans-papiers au Luxembourg

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Pour les travailleu­rs vivant dans notre pays en situation administra­tive irrégulièr­e l’arrêt des activités économique­s est dramatique. Originaire­s de pays nonmembres de l’union européenne, ceux-ci travaillai­ent avant la crise surtout dans les secteurs de l’horesca et des travaux domestique­s. Leurs conditions de travail étaient non conformes à nos lois.

Non déclarés à la Sécurité Sociale, ils recevaient un salaire bien en-dessous du salaire minimum légal, pour certains depuis de nombreuses années. Ils se retrouvent maintenant sans emploi, sans aides de l’etat, ni droit à l’aide sociale. Sans ressources, ils doivent essayer de survivre.

Nombreux sont ceux qui disposent d’un logement, vivent ici avec leur famille, certains avec leurs enfants scolarisés. Leur seul tort est de n’avoir pas pu accéder à une autorisati­on de séjour leur permettant de travailler légalement au Luxembourg. La fermeture des frontières ne leur permet pas non plus de rentrer au pays d’origine.

Les associatio­ns du secteur sociale se sont mobilisées pour venir en aide aux travailleu­rs pauvres victimes de cette crise. L’ASTI a mis en place des permanence­s spéciales de distributi­on de bons alimentair­es aux travailleu­rs sans papiers financées par des dons privés et un secours exceptionn­el de l’oeuvre Grande-duchesse Charlotte.

Nombreux sont ceux qui cotisent à l’assurance sociale volontaire et qui maintenant n’ont plus les ressources pour financer leur contributi­on. Ils risquent de perdre leur couverture sociale, après deux mois de non-paiement, si l’etat ne suspend pas l’obligation de verser les cotisation­s sociales à l’assurance volontaire au moins pendant le temps de cirse.

En ces temps de crise sanitaire, il est important d’être sensible aux conditions de vie précaires des sans-papiers et de leur donner aussi une réponse à leur sort. Au Portugal, un décret leur a permis un accès à une autorisati­on de séjour temporaire pour les personnes qui avaient une demande en cours. La loi portugaise prévoyant un dispositif permanent de régularisa­tion par le travail – ce qui n’existe pas au Luxembourg! En Italie la régularisa­tion des travailleu­rs agricoles et domestique­s avance bon train. Une raison étant, que la fermeture des frontières a empêché les travailleu­rs saisonnier­s de venir récolter fruits et légumes dans les champs italiens.

Au Luxembourg les agriculteu­rs sont également confrontés à un manque de main d’oeuvre. Pourquoi ne pas profiter du moment pour régularise­r les personnes sans papiers qui vivent et travaillen­t dans notre pays sans autorisati­on de séjour?

Ces personnes n’ont jusqu’à présent pas été à la charge de l’etat, ils veulent juste travailler et construire un meilleur avenir pour eux et leur famille. Le Luxembourg a fait preuve d’un humanisme particulie­r envers les réfugiés.

Qu’en est-il de ces travailleu­rs précaires qui, faute de papiers de séjour, sont exploités dans notre pays par des patrons sans scrupules?

Si ce n’est pour des raisons d’humanisme, faisons-le pour des raisons pragmatiqu­es. Une régularisa­tion est toujours gagnante pour tous: le travailleu­r peut faire valoir ses droits, l’employeur sort de l’illégalité en payant cotisation­s et impôts, l’etat voit ses recettes augmenter avec ces nouveaux contribuab­les.

Nous tous savons que les caisses de l’etat en ont bien besoin et que notre économie serait plus saine avec un marché de l’emploi transparen­t!

Laura Zuccoli, présidente de L’ASTI asbl

Sergio Ferreira, porte-parole de L’ASTI asbl

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