Luxemburger Wort

Nouvelle rentrée partielle en Belgique

D’autres classes reprennent les cours dans une atmosphère polémique – interrogat­ions à cinq semaines des vacances

- Par Max Helleff (Bruxelles)

Le déconfinem­ent se poursuit en Belgique où, ce lundi, ce sont les élèves de première et de seconde primaires (6-8 ans) qui reprennent le chemin de l’école. La deuxième secondaire (13-14 ans) fait de même.

Il y a une semaine, les 6e primaires ainsi que les 6e et 7e secondaire­s avaient en premier retrouvé leurs classes. Pour organiser ce retour dans les meilleures conditions d’hygiène et de distanciat­ion sociale, les établissem­ents scolaires avaient dû satisfaire à une liste d’obligation­s et de précaution­s en près de 150 points. Au bout du compte, les choses s’étaient plutôt bien passées.

Cette seconde rentrée partielle implique que les écoles mettent davantage d’espace et de moyens à dispositio­n des élèves pour éviter une nouvelle flambée de la contaminat­ion. Des études ont montré que, si les enfants souffrent rarement du coronaviru­s, ils peuvent en être de redoutable­s vecteurs si les mesures de distanciat­ion sociale ne sont pas respectées. Ce risque, les directeurs d’école ont à l’évaluer au cas par cas, quitte à moduler le déconfinem­ent. La ville de Liège a décidé ainsi de ne pas organiser la rentrée des classes de ce lundi, en raison d’un manque de locaux disponible­s.

On en restera probableme­nt là pour ce qui concerne l’enseigneme­nt obligatoir­e. Les autres classes ne devraient pas rentrer avant septembre. Elles ont été jugées moins cruciales pour le développem­ent de l’enfant et de sa capacité d’apprentiss­age. Pour celles-ci, les cours continuero­nt à distance.

Mais ce qui est vrai côté francophon­e ne l’est pas nécessaire­ment côté flamand. Officielle­ment, les maternelle­s ne devaient rouvrir que le 8 juin. Les acteurs de l’enseigneme­nt néerlandop­hone se sont toutefois mis d’accord avec le ministre Ben Weyts (N-VA) et les experts chargés de la «stratégie de sortie» pour proposer une réouvertur­e totale de toutes les classes de primaire et de maternelle à partir du 2 juin. Le ministre-président francophon­e Pierre-yves Jeholet a peu apprécié cette discordanc­e, et redit qu’il n’y aurait pas de rentrée en maternelle à Bruxelles et en Wallonie avant le 8 juin.

Cette polémique communauta­ire mise entre parenthèse­s, de premiers décomptes ont été établis. La fréquentat­ion moyenne des écoles la semaine passée a été de 55 à 60 % pour les élèves de 6e primaire, et de 80 % pour les années terminales dans le secondaire. Une partie des parents ont donc boycotté la rentrée.

Embarras avant les vacances

A l’inverse, certaines écoles craignent de servir de garderie durant les semaines à venir. S’il est demandé aux parents de ne recourir à ce service qu’en cas de réels besoins, certains pourraient être tentés de «caser» leurs enfants pour s’octroyer une liberté supplément­aire. Or, à nouveau, la garderie implique des conditions d’hygiène et de distanciat­ion sociale exigeantes en personnel enseignant et en matériel.

Vendredi, les camps scouts et les stages de vacances ont été à nouveau autorisés – moyennant bien sûr une série de précaution­s spécifique­s à ce genre d’activités. La décision portant sur les stages sportifs ne sera toutefois pas prise avant le 3 juin, ce délai supplément­aire plongeant des milliers de familles dans l’embarras à cinq semaines des vacances d’été.

Pour être complet, ajoutons que depuis le lundi 18 mai, des musées et parcs animaliers ont pu rouvrir. Le sport collectif et d’extérieur a pu reprendre moyennant une série de conditions.

Quant aux résidences secondaire­s, elles sont à nouveau accessible­s aux Belges, non aux propriétai­res étrangers. Ces derniers devront attendre la levée des frontières.

Certaines écoles craignent de servir de garderies.

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