Luxemburger Wort

Voir Michel Piccoli en «Roi Lear»

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MPar Marc Thill

ichel Piccoli, qui vient de décéder la semaine dernière, aimait se frotter aux rôles extrêmes, aussi bien devant la caméra que sur scène. On a d’ailleurs beaucoup parlé de cinéma, mais peut-être un peu oublié que sa vraie satisfacti­on a toujours été plus le théâtre que le cinéma. Oui, la scène a été pour Michel Piccoli une source existentie­lle à laquelle il devait régulièrem­ent s’abreuver et y retrouver des forces pour redevenir le comédien et laisser pour un peu l’acteur. Au cinéma, à la télévision, il devait s’incliner devant une grosse machinerie, au théâtre par contre, il était plus responsabl­e, physiqueme­nt et moralement. «Je ne peux pas rester des années sans remonter sur scène, le théâtre, c’est mon premier métier», écrit-il dans son autobiogra­phie «J’ai vécu dans mes rêves». Et encore: «Petit garçon, je ne voyais pas de films, le premier choc fut théâtral». Alors, regardons du côté de la toile ce que la scène nous offre à partir de ses archives à défaut de pouvoir ouvrir ses salles! Le Théâtre des Bouffes du Nord diffuse encore jusqu’au 1er juin «La Cerisaie» de Tchékov dans une mise en scène de Peter Brook de 1981 dans laquelle Michel Piccoli joue Léonid, un rôle dans lequel le comédien se révèle à la fois bouleversé et bouleversa­nt. Ce rôle, il le porte d’ailleurs à un niveau d’émotion qui fera toujours frissonner le spectateur – même si celui-ci doit regarder la pièce en ligne et sur petit écran. D’autres grands noms de comédiens comme Niels Arestrup et Catherine Frot s’affichent à côté de celui de Piccoli. Du côté du Théâtre de l’odéon on peut admirer un Michel Piccoli jouant en 2006 «Le Roi Lear» de Shakespear­e, un rôle qui couronne évidemment la carrière de tout acteur. Mise en scène par André Engel et produite par l’odéonthéât­re de l’europe, cette pièce a été montée aux Ateliers Berthiers, l’entrepôt de décors de spectacle construit en 1895 pour l’opéra de Paris et qui correspond parfaiteme­nt au monde industriel, dans lequel André Engel a projeté son «Roi Lear», un roi devenu vieil industriel des années 1930 . Cet enregistre­ment d’arte-france est encore en accès libre jusqu’au 30 mai.

► www.bouffesdun­ord.com

www.theatre-odeon.eu

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