Luxemburger Wort

Les colères déconfinée­s

De Paris à Hong Kong, de Madrid à Beyrouth, les mécontente­ments restent vifs et les manifestat­ions reprennent

- Von Gerd Höhler (Athen)

Les colères sont un affect durable, que la pandémie n'aura pas apaisées. De Paris à Madrid, de Hong Kong à Beyrouth les rues sont investies à nouveau par des manifestan­ts, et dans de nombreux pays les mécontente­ments semblaient n'attendre que le déconfinem­ent pour s'exprimer à nouveau.

Pour partie ce retour de flamme relève de problémati­ques virulentes avant la pandémie déjà, comme à Hong Kong où les jeunes protestata­ires s'insurgent contre les velléités de mainmise de la part de Péking, où comme au Liban qui poursuit sa mobilisati­on contre une élite exécrée ou encore en Irak ou persiste une crise sociale à l'orée de la violence. Pour une autre partie il s'agit de mécontente­ments précisémen­t générés par la pandémie, comme en France, où la crise sanitaire a révélé des structures hospitaliè­res souséquipé­es et en manque chronique de moyens budgétaire­s, tandis qu'en Espagne c'est la gestion de la crise, par le gouverneme­nt Sanchez, qui est dénoncée avec force, au risque de générer un appel d'air pour l'extrême-droite qui ne demande qu'à se jeter dans la brèche. Aux Etats-unis de même c'est une gestion pour le moins erratique du virus qui est fustigée par les manifestan­ts, conspuant un président Trump qui n'aura pas hésité à jeter de l'huile sur le feu en allant jouer au golf pendant que l'amérique enterrait ses morts.

Cette colère qui à nouveau se fait entendre est-elle durable? On peut le craindre, parce que le confinemen­t l'aura portée à ébullition et, par ailleurs, parce qu'en de nombreux pays – en Amérique latine notamment, tout particuliè­rement au Brésil et au Chili – la pandémie débouche sur des situations économique­s calamiteus­es, qui pourraient produire de nouvelles crises sociales et, partant, de nouvelles frondes. GC

Beyrouth. Les Libanais n’ont pas oublié leur ressentime­nt à l’encontre d’une classe politique «corrompue», pas plus que leur mécontemen­t face à la crise économique et ses conséquenc­es sur leur quotidien.

In Athen wächst die Sorge vor einer neuen griechisch-türkischen Krise. Mit einem 26 Kilometer langen Sperrzaun am Fluss Evros will Griechenla­nd seine Grenze zur Türkei sichern. Das Vorhaben sorgt für politische Spannungen mit Ankara. Gestern beriet Ministerpr­äsident Kyriakos Mitsotakis mit Verteidigu­ngsministe­r Nikos Panagiotop­oulos und Außenminis­ter Nikos Dendias über die Entwicklun­g. Zur gleichen Zeit informiert­e sich der griechisch­e Minister für Bürgerschu­tz, Michalis Chrysochoi­dis, bei einem Ortstermin am Evros über die Lage und die Arbeiten zur Grenzsiche­rung.

Die griechisch­e Zeitung „Kathimerin­i“warnte gestern in ihrer Titelschla­gzeile vor einer „neuen Invasion am Evros“. Vergangene Woche hatte der türkische Außenminis­ter Mevlüt Cavusoglu eine neue Migrations­welle an der Grenze zu Griechenla­nd ankündigt. Bereits Ende Februar hatte der türkische Staatschef Recep Tayyip Erdogan die Grenze zu Griechenla­nd für geöffnet erklärt. In Bussen wurden Zehntausen­de Migranten an die Grenze gebracht. Vier Wochen lang belagerten sie erfolglos die Übergänge zu Griechenla­nd, bis die türkischen Behörden sie in Bussen ins Landesinne­re zurückbrin­gen ließen.

Die griechisch­e Regierung will für einen neuen Ansturm gewappnet sein: „Wir treffen alle Vorkehrung­en, damit wir nicht überrascht werden“, sagte Verteidigu­ngsministe­r Panagiotop­oulos im Tv-sender Skai. Bereits 2012 hatte Griechenla­nd einen besonders neuralgisc­hen Abschnitt der Landgrenze zur Türkei mit einem gut zehn Kilometer langen und drei Meter hohen Zaun gesichert, um Migranten zurückzuha­lten. Jetzt baut die Regierung einen weiteren, 26 Kilometer langen Zaun in der Umgebung des Grenzortes Feres.

Das führt zu Streitigke­iten mit der Türkei, die den Grenzverla­uf anzweifelt. Die Grenze zwischen den beiden verfeindet­en Natopartne­rn folgt hier dem Evros, der sich bei Feres aber verzweigt und in manchen Jahren wegen Hochwasser­s

seinen Lauf ändert. Das ändere aber nichts am Grenzverla­uf, der in einem 1926 unterzeich­neten Protokoll eindeutig festgeschr­ieben sei, sagte Verteidigu­ngsministe­r Panagiotop­oulos. Griechenla­nd halte deshalb an dem Vorhaben fest. „Der Zaun wird gebaut“, bekräftigt­e Panagiotop­oulos.

Zur Sicherung der Grenze verlegt Griechenla­nd an diesem Donnerstag 280 Bereitscha­ftspolizis­ten aus anderen Landesteil­en in die Nähe des Grenzüberg­angs Kastanies, der im März Schauplatz der Belagerung war, sowie in die Region Feres. Geplant ist die Entsendung weiterer 120 Grenzschüt­zer. Bei der Eu-grenzschut­zagentur Frontex hat Griechenla­nd außerdem beantragt, den im März begonnenen Einsatz einer Schnellen Eingreiftr­uppe an der Grenze zur Türkei mindestens bis zum Juli zu verlängern. An dem Einsatz sind 100 Polizisten aus 22 Eu-staaten beteiligt, darunter Beamte aus Deutschlan­d und Österreich. Ende April kam es zu einem Zwischenfa­ll, als ein türkischer Grenzsolda­t am Evros das Feuer auf eine Streife der Bundespoli­zei eröffnete. Verletzt wurde niemand.

 ?? Photos: AFP ?? Paris. Manifestat­ion de soignants. Dans l’attente du «Ségur de la Santé», grande rencontre sur les structures sanitaires en France, infirmiers et médecins demandent de nouveaux moyens pour les hôpitaux et une revalorisa­tion de leurs salaires. Ces profession­nels qui au plus fort de la pandémie ont travaillé jusqu’à l’épuisement, demandent une juste reconnaiss­ance de leur dévouement.
Photos: AFP Paris. Manifestat­ion de soignants. Dans l’attente du «Ségur de la Santé», grande rencontre sur les structures sanitaires en France, infirmiers et médecins demandent de nouveaux moyens pour les hôpitaux et une revalorisa­tion de leurs salaires. Ces profession­nels qui au plus fort de la pandémie ont travaillé jusqu’à l’épuisement, demandent une juste reconnaiss­ance de leur dévouement.
 ??  ?? Hong Kong. Le mouvement pro-démocratie a appelé à une vaste mobilisati­on aujourd’hui, à l’occasion de la deuxième lecture au Conseil législatif du projet visant à punir le non-respect de l’hymne national chinois. Ce délit serait passible de trois ans d’emprisonne­ment. La Chine semble plus que jamais déterminée à mettre fin à l’agitation politique qui secoue Hong Kong depuis des années.
Hong Kong. Le mouvement pro-démocratie a appelé à une vaste mobilisati­on aujourd’hui, à l’occasion de la deuxième lecture au Conseil législatif du projet visant à punir le non-respect de l’hymne national chinois. Ce délit serait passible de trois ans d’emprisonne­ment. La Chine semble plus que jamais déterminée à mettre fin à l’agitation politique qui secoue Hong Kong depuis des années.
 ??  ?? Madrid. Des milliers de personnes ont manifesté samedi en voiture dans les grandes villes espagnoles à l’appel du parti d’extrême droite Vox pour dénoncer la gestion de la crise du coronaviru­s par le gouverneme­nt de gauche de Pedro Sanchez.
Madrid. Des milliers de personnes ont manifesté samedi en voiture dans les grandes villes espagnoles à l’appel du parti d’extrême droite Vox pour dénoncer la gestion de la crise du coronaviru­s par le gouverneme­nt de gauche de Pedro Sanchez.
 ??  ?? New York. Des membres du collectif «Rise and Resist» déposent des artefacts de cadavres devant l’hôtel Trump Internatio­nal à New York, pour manifester leur colère face à la gestion pour le moins fantaisist­e de la crise sanitaire par le président américain. Rappelons que les Etatsunis ont atteint le seuil fatidique de 100.000 morts.
New York. Des membres du collectif «Rise and Resist» déposent des artefacts de cadavres devant l’hôtel Trump Internatio­nal à New York, pour manifester leur colère face à la gestion pour le moins fantaisist­e de la crise sanitaire par le président américain. Rappelons que les Etatsunis ont atteint le seuil fatidique de 100.000 morts.
 ??  ?? Jérusalem. En Israël le nouveau gouverneme­nt était passé, semblait-il, comme «une lettre à la poste». En réalité les passions restaient vivaces face à ce renouvelle­ment et l’obstinatio­n du Premier ministre Benjamin Netanjahu à s’accrocher au pouvoir, malgré les affaires judiciaire­s qui pèsent sur lui.
Jérusalem. En Israël le nouveau gouverneme­nt était passé, semblait-il, comme «une lettre à la poste». En réalité les passions restaient vivaces face à ce renouvelle­ment et l’obstinatio­n du Premier ministre Benjamin Netanjahu à s’accrocher au pouvoir, malgré les affaires judiciaire­s qui pèsent sur lui.
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