Rêveries cézanniennes
L’oeuvre du maître d’aix-en-provence et l’italie: dialogues avec les grands maîtres de la peinture italienne
A Paris, le musée Marmottan Monet ouvrira à nouveau ses portes mardi prochain. L’exposition «Cézanne et les maîtres. Rêve d’italie» prévue jusqu’au 5 juillet prochain sera vraisemblablement prolongée. Le musée propose de faire dialoguer des oeuvres de Paul Cézanne avec celles de grands maîtres de la peinture italienne des 16e et 17e siècles – Tintoret, Bassano, le Greco, Giordano, Poussin, Rosa, Munari –, puis avec celles des jeunes générations de peintres italiens issus du Novecento – Boccioni, Carra, Rosai, Soffici, Pirandello et Morandi.
L’objectif de l’exposition est de montrer par le biais d’une soixantaine de toiles comment l’univers pictural de Cézanne trouva son inspiration dans ceux des peintres anciens établis à Rome, Naples et Venise, et inversement, comment ce même univers pictural de Cézanne influença ceux des peintres italiens du début du 20e siècle. Un propos dont on peine souvent à trouver des preuves convaincantes, mais un bonheur des yeux incontestable…
Cézanne s’imprégna de motifs,
de couleurs, de touches
Paul Cézanne (1839-1906) ne mit jamais les pieds en Italie – mais il lisait les auteurs antiques dans le texte et était un visiteur assidu des musées du Louvre et d’aix-enprovence. Jamais il ne copia littéralement mais s’imprégna de motifs, de couleurs, de touches, de volumes, de dessins… pour créer une oeuvre personnelle et originale. L’influence fut vénitienne avec sa «Femme à l’hermine» pleine de douceur inspirée du «Portrait de jeune fille» du Greco; elle est bien plus violente avec sa «Femme étranglée» dans la continuité de «La Descente de croix» du Tintoret. L’influence fut napolitaine quand il peignit «Le Jardinier Vallier», reprenant ainsi le type de figure proposé par Giordano avec le «Philosophe avec une gourde à sa ceinture». L’influence fut enfin romaine quand, dans sa maturité, il adhéra au modèle du paysage et de la lumière méditerranéenne