Luxemburger Wort

Psychologu­e, psychothér­apeute ou psychiatre

A propos de la définition des différente­s profession­s de la santé mentale

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Suite à l’article «Il y a psy et ... psy ...» du 16 mai 2020, nous souhaitons apporter certaines rectificat­ions. Nous avons été stupéfiées par la méconnaiss­ance des différente­s profession­s de la santé mentale. Voici les définition­s:

Un psychologu­eest une personne qui détient un master en psychologi­e. Ces études regroupent différents courants théoriques et pratiques. Un psychologu­e, selon sa spécialisa­tion choisie, peut travailler par exemple dans les domaines du counseling, du coaching, de la formation et/ou du diagnostic. Afin de pouvoir exercer comme psychologu­e au Luxembourg, il faut que le diplôme soit reconnu par le ministère de l'enseigneme­nt supérieur et inscrit au registre des diplômes. Un psychiatre est un médecin spécialisé en psychiatri­e. En tant que médecin, il peut prescrire des médicament­s et s’occupe de personnes qui souffrent de troubles mentaux. Les psychiatre­s sont actuelleme­nt les seuls parmi ces métiers à être remboursés par la CNS.

Le titre de psychothér­apeute est protégé depuis la loi du 14 juillet 2015 portant création de la profession de psychothér­apeute. Il peut être obtenu par un psychologu­e ou un médecin qui a suivi une formation complément­aire en psychothér­apie de trois à quatre ans après les études supérieure­s. La psychothér­apie n’est toujours pas remboursée par la CNS. Les négociatio­ns sont en cours depuis des années et n‘ont toujours pas abouti.

Plusieurs méthodes de psychothér­apie sont reconnues au

Luxembourg. La psychothér­apie va au-delà d’un soutien psychologi­que et la loi en vigueur a été établie pour protéger les psychothér­apeutes contre les personnes non qualifiées. Il y est précisé que l’exercice illégal de la psychothér­apie est puni par la loi (Chapitre 4, article 14). Avant de consulter un psychothér­apeute, nous conseillon­s aux personnes de vérifier la légitimité de ce dernier en consultant le site web du Collège médical où tous les psychothér­apeutes sont inscrits.

Nous aimerions aussi ajouter nos commentair­es concernant d’autres revendicat­ions faites par Madame. A nos yeux, il est insensé de demander publiqueme­nt le remboursem­ent des séances des psychologu­es par la CNS. Ceci démontre une certaine ignorance concernant les réglementa­tions luxembourg­eoises et le travail des associatio­ns représenta­nt les psychologu­es et psychothér­apeutes qui s'investisse­nt depuis des années dans des démarches de réglementa­tion pour améliorer leurs statuts. L’article précise qu’à l’inverse des psychothér­apeutes et des psychiatre­s, les psychologu­es ne traitent pas de pathologie sévère ou des troubles mentaux. Pourquoi alors revendique­r un remboursem­ent par une caisse de «maladie» si Madame dit ne faire que des thérapies doucesavec des personnes psychologi­quement saines, termes qui nous sont totalement inconnus et qui n’existent selon nos connaissan­ces dans aucune littératur­e scientifiq­ue. Le remboursem­ent ne fait du sens que pour traiter les pathologie­s psychiques empêchant une personne de vivre de façon adéquate dans la société.

La revendicat­ion que les psychologu­es devraient bénéficier de la même reconnaiss­ance que les psychothér­apeutespou­r le même travail en terme de quantité et de qualité est irrespectu­euse face à ceux qui se sont investis à suivre des formations pendant de longues années après leur Bac +5.

Un tel article ne porte pas seulement atteinte aux profession­nels de la santé mentale, mais également aux personnes en souffrance psychique qui cherchent à s’orienter vers un thérapeute adapté à leurs besoins.

Catherine Richard et Magali Cahen,

psychologu­es et psychothér­apeutes

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