Aucun besoin de lois oppressives
Je m’adresse à vous au sujet du projet de loi portant introduction d’une série de mesures concernant les personnes physiques dans le cadre de la lutte contre le virus SARS-COV-2 (Covid-19), déposé le 29 mai 2020 (Document 7606), rédigé sous la responsabilité de Madame Paulette Lenert. La lutte contre le virus ne justifie en aucun cas la mobilisation de la force publique afin d’exécuter l’ordonnance du procureur d’etat, telle visée par l’article 7. Cette loi permettrait des privations de liberté insensées, facilement exécutables avant que «la personne concernée», donc la personne déjà soucieuse de son infection ou possible infection, n’ait le temps de procéder à des recours – même si le recours est possible. D’un point de vue psychologique, il est très problématique de procéder, au nom de la santé publique, à des mesures mélangeant culpabilité et infection; la mise à l’écart de personnes infectées est ici en effet comparable à la mise à l’écart de personnes coupables d’infractions. Justifiables sous aucun principe, les mesures des articles 2, 6, et 7 sont à refuser. Les derniers mois ont indiqué que la population ne s’oppose pas à l’idée de prendre la situation en main et éviter la contagion. Les gens au Luxembourg ont en effet su, en cas d’infection, prendre les mesures nécessaires de leur plein degré, en coopération avec les soignants, sans aucun besoin de lois en fin de compte oppressives. La Direction de santé et le procureur d’etat ne doivent pas former union pour aller à l'encontre des libertés, de la vie privée des gens vivant au Grand-duché. Le projet de loi en question doit selon moi être fondamentalement retravaillé.
Yoram N. Thilges
Esch-sur-alzette