Qui suis-je?
LPar Thierry Hick
e ou la Covid-19? La deuxième solution est de mise. Dont acte. En fait, la question doit-elle se poser? Estelle superflue? Oui, sans doute, répondront certains. Non, il faut préciser les choses, rétorqueront les autres. Car, finalement, ce qui compte avant tout, c’est la chose écrite, qui vient corroborer la parole dite. L’écrit est éternel, la parole reste furtive, ne l’oublions pas. Et là, une fois encore, les différences peuvent être énormes. Ne parlons ici pas de politique – qui offre des exemples des plus édifiants – mais de la vie de tous les jours. Surtout en cette période de crise, où seuls les chiffres, les statistiques et les courbes – sans oublier le chômage à chaque coin de rue – sont pris en considération. Les hommes, femmes et enfants, jeunes ou vieux, bien portants ou malades sont laissés sur le bord de la route. Les longues et bien intentionnées lignes d’un
Etat de la nation d’un Premier ministre aux aguets n’inversent pas la tendance. Cette prose nous informe sur notre place dans la société en tant que citoyen. Point barre. Qui suis-je? Cette question en 2020 reste elle-aussi sur le bord de la route. Nos doutes, nos craintes, nos espoirs, nos joies, nos envies, nos besoins mais aussi nos origines ne comptent plus. Le virus a balayé d’un trait toutes nos ambitions. Heureusement que la culture vient combler ce fossé grandissant. Par exemple grâce aux auteurs de tous poils qui nous ouvrent avec leurs mots des portes, des univers inédits. A l’heure du Nobel de littérature, du «Deutscher Buchpreis», des prix Goncourt et Renaudot à venir, de la «Frankfurter Buchmesse» – qui, hélas laisse apparaître des vieilles rancunes entre les plumes grandducales – tous ces rendez-vous ont le mérite de subsister aujourd’hui et de nous inciter encore plus à lire un bon bouquin: un acte enrichissant qui plus est respecte les fameux gestes barrières. Tous ces textes avec leurs innombrables questionnements sur «nous», éclairent la question qui fâche. Le mot écrit s’en voit ainsi renforcé dans sa mission d’exploration de la gent humaine. Dont acte, bis!