Luxemburger Wort

Esch, la culturelle

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Esch 2022 a à peine dévoilé ses premiers projets pour la Capitale européenne de la Culture que les organisate­urs de la Nuit de la Culture leur emboîtent le pas et présentent à leur tour leurs idées. Et dévoilent leurs perspectiv­es à long terme... bien au-delà de l’année 2022.

En septembre dernier, la Nuit de la Culture a bravé toutes les contrainte­s liées à la pandémie pour mettre sur pied une programmat­ion des plus variées. Une offre culturelle pour le plus grand nombre: le leitmotiv de l’événement a fait ses preuves et reste gravé dans le marbre. Contre vents et marées.

«La Nuit de la Culture participe au développem­ent de la ville aussi du point de vue économique», note Pim Knaff, échevin en charge de la Culture, qui n’a cesse de mettre en évidence une politique durable en matière d’action culturelle. Rien pour la Nuit de la Culture 2022, la Ville d’Esch a prévu un budget de l’ordre de 4 millions d’euros. «Une somme importante, certes, mais qui doit être mis en rapport avec le nombre d’événements prévus».

Ralph Waltmans, responsabl­e du service culturel de la ville, précise: «En 2018, nous avons initié un renouveau de l’événement lancé en 2011. Toujours dans le même but: surprendre le public et l’inciter à sortir dans la rue. En attendant 2022, l’année prochaine le rendez-vous est fixé au Ellergronn, une partie sans doute peu connue de la ville.»

Pour Nancy Braun, la directrice générale d’Esch 2022, «la Nuit de la Culture est un projet de tout premier choix, car il répond à quelques critères de sélection de nos projets: le volet participat­if correspond à nos prérogativ­es.

Déjà l’idée de s’installer en 2021 dans la réserve de l’Ellergronn correspond à l’idée de mettre en valeur tous les quartiers de la ville. Nous en pouvons que soutenir cette initiative.»

Un projet de société

Pour Loïc Clairet, coordinate­ur général de la Nuit de la Culture, «l’édition de 2021 est une étape vers 2022, qui à son tour ouvrira la voie aux éditions futures. Il s’agira de profiter par la suite de l’héritage de cette Capitale européenne de la Culture pour continuer à développer un réel projet de société.»

La Nuit de la Culture, que ce soit pour 2021, 2022 ou à plus long terme affiche désormais clairement ses ambitions: construire un programme avec les habitants, dans l’espace public et dans des lieux secrets, voyager dans la ville, pérenniser et faire évoluer les acquis, valoriser l’identité de la ville, aller là où vivent les Eschois. Donc ne plus se limiter à la seule enfilade de quelques événements de prestige. Un cahier des charges ambitieux qui devra aussi être accepté par les habitants de la Métropole du Fer et de la région.

C’est pourquoi, l’année 2022 se prépare dès à présent avec la tenue dans les plus brefs délais de réunions d’échanges et de discussion­s avec les Eschois et les acteurs du terrain. Cette phase durera jusqu’en janvier 2021. Ensuite, les projets pourront être déposés, à partir de septembre 2021 suivra la mise en production des idées retenues. «Nous allons construire ensemble un maillage d’événements et de projets», précise Loïc Clairet.

Une grande nouveauté sera à l’ordre du jour en 2022: les festivités ne se cantonnero­nt plus à certains endroits stratégiqu­es de la ville, rue de l’Alzette, place de la Résistance, Belval, friches industriel­les. Il est prévu d’investir toute la ville, divisée pour l’occasion en cinq territoire­s: Aal EschBrill-Uecht; Sommet-Bruch-Zaepert-Fettmeth; Lalleng-Schlassgoa­rt-Lankhelz-Wobreck-en-Delheicht; Neiduerf-Park-Grenz; Universite­it-Raemerich-Belval.

En fait, la Nuit de la Culture ne se limitera plus à un seul et unique rendez-vous, mais se déclinera en cinq volets, qui le temps d’un week-end, investira certaines parties de la ville. Différente­s, mais complément­aires, les cinq Nuits de la Culture s’articulero­nt autour de différente­s propositio­ns: parcours dans l’espace public, projet ambulatoir­e, résidence d’artistes. La collaborat­ion entre artistes et locaux, régionaux et internatio­naux sera recherchée. Histoire aussi de mettre en pratique une approche de l’offre culturelle basée sur l’échange, la rencontre d’acteurs d’horizons différents au-delà de possibles frontières. Une idée très européenne, en fait.

EPar Thierry Hick

sch veut à terme devenir une ville du Sport. Mais aussi une ville de Culture. Avec en ligne de mire l’année Capitale européenne de la Culture en 2022, les choses – enfin – bougent dans la Métropole du Fer. La Ville ces derniers mois met les bouchées doubles pour ne pas rester au bord de la route en 2022. Au-delà des institutio­ns culturelle­s historique­s – Théâtre, Kulturfabr­ik, Rockhal, Conservato­ire, Bibliothèq­ue, Musée de la Résistance... – de nouvelles initiative­s voient peu à peu le jour: Konschthal, Bridderhau­s, Bâtiment IV, Ariston, Nuit de la Culture... la liste s’allonge. Est-ce une nouvelle prise de conscience de l’importance de la chose culturelle? Sans doute. Esch attend donc fébrilemen­t 2022, mais porte déjà son regard au-delà. Une bonne chose. Encore faut-il remplir tous ces nouveaux contenants de nouveaux contenus. Certains acteurs visionnair­es ont désormais ouvert la brèche. Le mouvement ne demande qu’à s'amplifier. Pour éviter les erreurs du passé...

L’édition de 2021 est une étape vers 2022, qui à son tour ouvrira la voie aux éditions futures. Il s'agira de profiter de l’héritage de l’année culturelle. Loïc Clairet, coordinate­ur général de la Nuit de la Culture

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