Luxemburger Wort

Des examens de janvier très décriés

Dans les université­s francophon­es belges, de nombreuses épreuves se tiendront en présentiel malgré l’opposition des étudiants

- Par Max Helleff (Bruxelles)

Une lettre cinglante fait en ce moment le tour des réseaux sociaux. Une étudiante y explique qu’après avoir été tenue à distance de l’université pendant des semaines au motif d’enrayer la propagatio­n du coronaviru­s, elle est aujourd’hui obligée de passer ses examens en présentiel. D’où transports en commun, attroupeme­nts dans les couloirs de l'université, obligation de respirer l’air vicié des auditoires, etc. Autant de risques de contracter le virus, écrit-elle, alors que ses examens pouvaient s’organiser en toute prudence par visioconfé­rence.

En vue de la session de janvier, les université­s francophon­es belges ont reçu pour consigne d’organiser en présentiel les épreuves qui ne peuvent se tenir à distance ou présentent le risque de ne pas garantir l’égalité entre les étudiants. Le tout dans le respect des règles sanitaires.

Mais à suivre les plaintes qui remontent des différents campus, les autorités académique­s n’en feraient qu’à leur tête. Selon «Le Soir», 70 % des examens des facultés liégeoises se dérouleron­t en auditoire, alors que 80 % des étudiants préférerai­ent le mode distanciel. A l’UCLouvain, où 50 % des examens auront lieu in situ, les inscrits questionne­nt la «cohérence de rester en code rouge jusqu’en février mais d’autoriser une si grande proportion d’examens en présentiel». Mons se montre plus souple, en revanche, avec 30 % d’examens en présentiel.

Réponse du cabinet de la ministre de l’Enseigneme­nt supérieur Valérie Glatigny: «La décision de permettre la tenue de certains examens en présentiel a été prise en concertati­on avec les experts sanitaires. Pour rappel, il s’agit bien d’une possibilit­é offerte aux établissem­ents qui le souhaitent, afin de garantir la qualité des évaluation­s.» Cette possibilit­é, certaines université­s auraient choisi de la saisir à pleines mains pour éviter la triche. En juin dernier, la session d’examens qui s’était largement déroulée en ligne avait vu le taux de réussite progresser de 9 % en moyenne dans l’ensemble des université­s francophon­es. Malgré les logiciels antitriche utilisés en différente­s occasions. Ce score inhabituel avait conduit plus d’un professeur à mettre en doute l’honnêteté de certains étudiants.

L'ULB se montre indulgente

Qu’en sera-t-il en janvier? En dépit de l’opposition des représenta­nts étudiants, la ministre Glatigny laisse aux différents établissem­ents d’enseigneme­nt supérieur le soin d’utiliser ces logiciels ou non. Une autre question taraude le landerneau estudianti­n: que va-t-il advenir des étudiants malades ou asymptomat­iques mis en quarantain­e? La règle veut que lorsqu’un étudiant est sous certificat médical, il ne puisse accéder aux auditoires pour une épreuve que s’il a l’accord du président de jury et du professeur concerné. Un étudiant contagieux qui se rend à un examen en présentiel risque en outre de s’attirer les foudres de la justice.

A noter cependant qu’un certificat de quarantain­e n’est pas synonyme d’incapacité: les examens qui ont lieu en distanciel sont donc obligatoir­es. Qui ne suit pas la règle est sanctionné. Ici, l’Université libre de Bruxelles se montre toutefois indulgente: les étudiants en quarantain­e y seront soit interrogés à l’oral dans les semaines qui suivront la session de janvier, soit ils participer­ont à un examen écrit ou seront reportés en juin. Ils ne seront en tout cas pas directemen­t renvoyés en seconde session. Ce serait en effet les inciter à participer aux examens en présentiel au risque de contaminer leurs pairs…

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