Norwegen will CO2-Abgabe mehr als verdreifachen
In der Ölnation Norwegen soll der Ausstoß von klimaschädlichen Gasen
2020 restera dans les mémoires comme une terrible épreuve pour la plupart d’entre nous. Outre de nombreux drames humains liés directement au virus, la crise touche tous les secteurs de l’économie, et en premier lieu ceux directement frappés par les mesures de confinement: restaurateurs, barmen, hôteliers, professionnels de l’événementiel, de la culture, du sport … Mais tout le reste de l’économie et de la société a également tourné au ralenti.
Cette année douloureuse est désormais derrière nous, et l’envie de retourner à la normale, dans tous les domaines de la vie, est vive. Mais 2020 est importante aussi dans la transition que nos sociétés, nos économies sont en train de traverser.
2020 fut une césure, un moment de rupture qui a révélé des vulnérabilités et invite à des politiques courageuses pour y remédier.
La vulnérabilité des systèmes de santé d’abord: pénurie de masques, de respirateurs, disruption des services hospitaliers. Le Luxembourg s’est bien tiré d’affaire, et notre système de santé s’est montré relativement résilient face à la pandémie, mais le constat est celui d’un besoin de renforcement, d’un investissement accru dans la santé à tous les niveaux.
Une vulnérabilité écologique ensuite. La Covid-19 est une zoonose, née d’une transmission de virus de l’animal à l’humain, favorisée par la globalisation, et, selon d'aucuns, par la destruction de l’environnement et de la biodiversité. Raison de plus de prendre au sérieux les objectifs de l’accord de Paris et le plaidoyer pour une action résolue pour préserver la biodiversité.
Une vulnérabilité sociale: le chômage partiel, la prise en charge des enfants pendant le confinement, les emplois exposés au public, jusqu’aux secteurs frappés le plus durement – les moins bien lotis ont été le plus durement touchés.
Des vulnérabilités économiques encore: la disruption du commerce par la digitalisation qui s’est vue accélérée, les chaînes de valeur globalisées, la désindustrialisation dans des secteurs stratégiques et vitaux, des marchés en mutation (automobile, construction), l’approvisionnement alimentaire.
Une vulnérabilité sociétale enfin: cette pandémie nous a rendu attentifs au fait que nous ne pourrons la vaincre qu’ensemble, et pas séparément. Pire, que notre logique individualiste et sans égards pour la collectivité allait encore empirer la situation et contribuer à une diffusion plus forte de la maladie.
C’est donc aussi une année lourde d’enseignements que nous venons de vivre – des enseignements dont nous avons d’ores et déjà pris la mesure et auxquels nous répondons.
Préserver et stabiliser le tissu économique du pays
Le Gouvernement a rapidement pris la décision de stabiliser l’économie par une première série de mesures, suivie d’un deuxième paquet «Neistart» en mai, et le prolongement des mesures existantes en décembre. Le chômage partiel était, et reste sans doute, la mesure clé dans tout le dispositif, autorisant les entreprises éligibles à mettre leur personnel au chômage partiel payé à 80% par l’Etat. Une mesure indispensable pour soutenir les entreprises et pour préserver de précieux emplois et offrir une stabilité économique à de nombreux salariés.
Toutes ces mesures visent à préserver et à stabiliser le tissu économique du pays – que ce soit dans les secteurs les plus vulnérables, mais aussi dans l’industrie et la construction.
La crise n’est pas derrière nous. Surtout les secteurs très vulnérables doivent continuer à être soutenus, ce à quoi le Gouvernement s’est engagé dès le début. Car pour transformer, il faut d’abord préserver l’existant.
Reconstruire mieux et de manière plus durable
Très vite, le mot d’ordre du «build back better and greener» s’est imposé dans le discours politique, que ce soit aux Etats-Unis, où le candidat à la présidentielle Joe Biden en a fait l’un de ses principaux thèmes de campagne, en Europe, mais aussi en Afrique, où l’impulsion post-Covid est désormais considérée comme déterminante pour atteindre les objectifs de développement durable d’ici 2030. La Covid-19 a fait des ravages terribles dans les pays en voie de développement, surtout sur le plan socio-économique, faisant basculer de nombreuses personnes dans la pauvreté. Ceci constitue un revers indubitable pour les politiques de développement menées depuis des décennies.
La Commission européenne a fait de la relance verte et digitale son principal cheval de bataille pour sortir de la crise économique. La réindustrialisation de l’Europe, l’impératif de protéger notre industrie lourde face aux produits de moindre qualité et à plus haute intensité en CO2 importés de pays tiers, le renforcement du marché intérieur, l’enjeu de l’hydrogène propre, l’accélération de la digitalisation – voilà autant d’enjeux discutés itérativement lors des conseils des ministres de l’Economie au cours de 2020 autour desquels une vraie dynamique est perceptible. Le Luxembourg participera par exemple à l’IPCEI (Initiative for a Project of common European interest) sur l’hydrogène propre, l’une des initiatives pour introduire l’hydrogène vert comme nouvelle source d’énergie dans l’industrie.
Mais l’accélération sur la voie de la transition verte et numérique de nos économies – clé de voûte d’une croissance durable et qualitative – doit aussi se faire au moyen des instruments de relance nationaux. Et la relance durable était, dès le départ de la crise, une priorité absolue du Gouvernement.
L’instrument d’aide «Neistart» introduit en juillet 2020 pour accompagner d’ores et déjà la relance postCovid-19 de l’économie était le premier en son genre en Europe. Il subventionne par des aides extraordinaires l’innovation sous forme de nouveaux processus de production, de digitalisation, de dépassement de normes environnementales, d’efforts réalisés en matière d’économie circulaire.
Cette aide connaît un succès dépassant toutes les attentes, de très nombreuses entreprises de tout type y recourent pour cofinancer leurs investissements dans l’avenir. Les aides «Neistart» nous feront gagner 4 ans dans la marche à suivre vers une économie plus durable, plus digitale et circulaire. «Neistart» est l’exemple même d’une politique de relance pragmatique qui marche: à chaque euro d’argent public correspond un investissement au moins équivalent d’une entreprise privée dans son avenir au Luxembourg, gage d’activité économique durable et innovante.
La responsabilité collective l’emporte sur l’égoïsme individualiste L’année écoulée nous a aussi fait redécouvrir l’importance de la responsabilité collective pour le bien public par rapport à l’égoïsme individualiste ambiant qui régnait en maître depuis les années 80. Les privations de liberté strictement justifiées par un impératif commun à court terme de venir à bout d’une pandémie, mais surtout d’épargner les vies de nos concitoyens les plus vulnérables ont aussi peut-être constitué une césure dans la transition vers une société moins égoïste et moins individualiste à moyen et à long terme.
En tant que ministre de l’Economie, je suis particulièrement fier de faire partie d’un Gouvernement où l’économie n’a jamais été opposée à la santé publique. L’interdépendance et la mise en balance équitable des intérêts particuliers pour soutenir le bien public à terme sera aussi notre ligne de conduite dans le futur pour relever les défis économiques, sociaux et écologiques futurs. Il importe ainsi de réaffirmer la force du bien commun, résultant notamment du sens de l’innovation et d’entreprise et du principe de la solidarité démocratique, fondés sur la réciprocité humaine et les droits fondamentaux.
C’est donc avec un regard résolument optimiste que je vois l’année 2021 et les années suivantes. Nous avons montré notre résilience face à la pandémie, nous saurons en tirer les bons enseignements.
En tant que ministre de l’Economie, je suis particulièrement fier de faire partie d’un Gouvernement où l’économie n’a jamais été opposée à la santé publique.
L'auteur est ministre de l’Economie (LSAP).