Un début prometteur
Face à une situation sanitaire qui continue de se détériorer, les investisseurs sont restés calmes
Malgré un contexte sanitaire difficile, les bourses européennes ont terminé la première semaine de l’année sur une note positive. L’Euro Stoxx 50, l’indice de référence de la zone euro, a progressé de 2,60 % sur l’ensemble de la semaine, pour clôturer à 3.645,05 points.
Dès le début de la semaine, le prix du baril de pétrole a été chahuté en raison de tensions apparues au sein des principaux pays producteurs de pétrole. La Russie souhaitait augmenter sa production dès le mois de février alors que la majorité des membres de l’OPEP+ était contre cette proposition. Afin de dénouer la situation, l’Arabie Saoudite a donc décidé de réduire unilatéralement sa production de pétrole brut d’un million de barils par jour pour les mois de février et de mars. Ceci permettra à la Russie et au Kazakhstan d’augmenter leur production sans impacter significativement l’offre d’or noir disponible sur le marché. A la suite de cette annonce, le baril de pétrole s’est apprécié de presque 5 % et a continué de progresser tout au long de la semaine, soutenu par un probable plan de relance américain.
Face à une situation sanitaire qui continue de se détériorer dans de nombreux pays, les investisseurs sont restés calmes. L’accélération des contaminations et la propagation de la nouvelle souche du coronavirus, qui serait bien plus contagieuse, ont poussé le RoyaumeUni à confiner la totalité du pays jusqu’à mi-février. Par ailleurs, l’Allemagne, qui avait été citée en exemple pour sa gestion de crise méthodique lors de la première vague, n’arrive plus à contenir la seconde vague et s’apprête même à prolonger les restrictions déjà en vigueur dans le pays. La Chine, qui n’avait plus fait parler d’elle depuis un moment, a dû confiner Shijiazhuang, une ville de plus de 11 millions d’habitants qui se trouve à environ 300 kilomètres de Pékin, afin d’endiguer la contagion. Pour finir, le Japon a décrété l’état d’urgence à Tokyo et trois préfectures voisines, ce qui concerne tout de même 30 % de la population.
Plus surprenant encore, les marchés ont continué de progresser à la suite des résultats des élections sénatoriales, qui ont fait basculer le Sénat dans le camp démocrate. Dans cette configuration, le parti démocrate contrôle ainsi la Maison Blanche ainsi que les deux chambres, ce qui devrait permettre au futur président Joe Biden de mettre en oeuvre son programme, y compris la hausse du taux d’imposition pour les sociétés. Néanmoins, les investisseurs ont préféré se focaliser sur un nouveau plan de relance, qui devrait voir le jour assez rapidement étant donné la mainmise du parti démocrate sur les institutions américaines.
En fin de semaine, l’administration Trump a finalement suspendu les droits de douane supplémentaires sur les produits français qui devaient entrer en vigueur en ce début d’année, en représailles à la mise en place d’une taxe sur les services numériques qui impacte les grandes sociétés de technologie américaines.
Le Royaume-Uni en tête
À l’issue de la semaine, l’ensemble des bourses européennes terminent sur une note positive. Le Royaume-Uni ressort en tête du classement avec une performance hebdomadaire du FTSE 100 de 6,39 % (à 6.873,26 points). Le marché espagnol, représenté par l’indice IBEX 35, se classe en seconde position (4,14 % à 8.407,70 points), suivi par le CAC 40 français (2,80 % à 5.706,88 points). En bas de tableau, on retrouve le DAX allemand qui enregistre cependant un gain de 2,41 % (à 14.049,53 points).
La performance des secteurs est bien plus hétérogène. Les secteurs bénéficiant des potentielles mesures du nouveau président se distinguent: les services aux collectivités (6,16 %), la construction (7,16 %) ou encore les ressources de base (11,89 %) sont en forte hausse. Le secteur pétrolier bénéficie tout naturellement de l’envolée des cours de l’or noir, ce qui profite à TechnipFMC (24,83 %) ou encore BP (17,23 %). Le secteur bancaire tire également son épingle du jeu grâce à la remontée des taux d’intérêts. Dans ce contexte, ABN Amro et CaixaBank progressent de 11,77 % et 11,42 % respectivement.
À l’inverse, les secteurs défensifs et sensibles aux taux d’intérêts comme l’immobilier (- 1,91 %), la santé (0,81 %) et les biens de consommations (0,98 %) sont à la traîne. Des valeurs comme Vonovia (-3,58 %) ou Carlsberg (- 3,69 %) ont été délaissées au profit de valeurs plus cycliques pouvant profiter d’un rebond de l’économie.
Jean-Christophe Schmitt Portfolio Manager BCEE Asset Management