Luxemburger Wort

Père et fils, même combat

«Made in Italy» ou comment la Toscane adoucit les moeurs d'une famille déchirée et tourmentée

- Par Thierry Hick

Derrières les belles – quoique trompeuses – images d’une Toscane aussi sublime que paisible, se cache en fait une histoire de famille nettement plus compliquée.

Pour son premier long métrage «Made in Italy», le réalisateu­r James D’Arcy aime prendre les chemins de traverse

Jack est un galeriste à succès à Londres. Son mariage avec Ruth bat de l’aile, d’autant plus que cette

Jack et Robert ont rompu les liens depuis de nombreuses années. Et se retrouvent du jour au lendemain confrontés à un destin inattendu. Au lieu de devoir recoller les murs, les deux doivent d'abord recoller les pièces d’une histoire familiale déchirée. D’autant plus leur épouse et mère décédée, est elle-aussi absente. Son âme pourtant est omniprésen­te et continue de marquer les esprits.

Remords, reproches, attaques, critiques, non-dits, suspicions, divorces, amours déchues et bien d’autres émotions et sentiments viennent rythmer ce huis clos. James D’Arcy n’y va pas toujours par le dos de la cuiller, sans en faire trop.

Natalia, la lumineuse

L’arrivée de Natalia (Valeria Bilello), la restauratr­ice au charme certain, apporte lumière, espoir, fraîcheur et vient ainsi contrecarr­er les faits et gestes des deux hommes. Ce duo masculin est porté à bout de bras par Micheál Richardson et son vrai père de sang Liam Neeson. Comme dans le film, eux-aussi ont perdu leur mèreépouse. Loin de se contenter d’un hommage biographiq­ue, les deux préfèrent faire vivre leur rôle de compositio­n. L’acteur irlandais Liam Neeson, connu pour ses frasques mouvementé­es dans des films d’actions qui ont alimenté sa filmograph­ie, s’est pour les besoins du film assagi, calmé. Son personnage­s atteint ainsi des profondeur­s totalement inattendue­s. Le fils Michéál Richardson est loin d’être un bleu face à son paternel de renom. Lui-aussi, avec candeur et déterminat­ion, en fait voir de toutes les couleurs à Jack.

Les trois personnage­s principaux de «Made in Italy» souffrent de la même maladie: un manque ou perte d’amour qui fait non seulement des ravages, mais qui ouvre la porte à de nouvelles opportunit­és.

Jack et Robert ont avec l’aide de quelques villageois entièremen­t retapé la maison toscane et trouvé un acheteur potentiel. Et pourtant... rien ne va se passer comme prévu. Comme si l’histoire devait être écrite une seconde fois, en gommant les erreurs du passé.

Calmement, sans accrocs, sans heurts, les caméras de D’Arcy éclairent avec parcimonie les bouleverse­ments que traversent Jack et Robert et surtout leur souhait de débuter une nouvelle vie. Tamisé par la douceur de la campagne toscane – y compris certains clichés inévitable­s mais aussi un bouquet de ficelles souvent bien trop faciles – ce drame arrive heureuseme­nt à éviter certains travers qui risquaient de transperce­r l’histoire.

 ?? Photo: Paradiso ?? Micheál Richardson (Jack) et Liam Neeson (Robert) sont père et fils non seulement à l'écran, mais aussi dans la vraie vie...
Photo: Paradiso Micheál Richardson (Jack) et Liam Neeson (Robert) sont père et fils non seulement à l'écran, mais aussi dans la vraie vie...

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