Luxemburger Wort

La Belgique s’offre un bol de «plein air»

Les autorités lâchent du lest en autorisant le rassemblem­ent de dix personnes en extérieur et en donnant des perspectiv­es à la population

- Par Max Helleff (Bruxelles)

Le 26 février, le comité de concertati­on réunissant les autorités du pays avait tourné court. Un pic inattendu de contaminat­ions l’avait conduit à reporter tout assoupliss­ement des mesures sanitaires. Mais des voix s’étaient élevées aussitôt dans la population et dans les secteurs d’activité mis à l’arrêt en raison de la pandémie pour exiger des perspectiv­es.

Message reçu. Vendredi soir, un calendrier de déconfinem­ent a été présenté par le Premier ministre Alexander De Croo. La baisse soudaine, puis la stabilisat­ion des contaminat­ions ces quatre derniers jours lui ont facilité la tâche. «Après des mois de confinemen­t, la charge mentale est devenue particuliè­rement lourde pour la population», a justifié le chef du gouverneme­nt avant de présenter son plan.

Dès lundi, ce qu’on nomme ici la «bulle sociale extérieure» passera de quatre à dix personnes. Autrement

dit, moyennant le port du masque et le respect de la distanciat­ion sociale, il sera possible de s’adonner à des activités extérieure­s à dix. L’objectif, a expliqué Alexander De Croo, est de «créer plus de cohésion, laquelle répond à un besoin humain de base mis en péril ces derniers mois». Cinquante personnes pourront assister par ailleurs aux funéraille­s, avec un espace de dix mètres carrés chacun.

«Dehors, dehors, dehors …»

Dès le 15 mars, les écoles pourront de nouveau organiser des activités scolaires extra-muros (excursions, journées sportives) pour un seul jour. Quant à l’enseigneme­nt supérieur (hautes écoles et université­s), il pourra retrouver le chemin des auditoires à hauteur de 20 % de présentiel. Un bémol: l’enseigneme­nt obligatoir­e (primaire et secondaire) ne reprendra en présentiel complet qu'après les vacances de Pâques, soit le 19 avril.

Une autre phase de déconfinem­ent aura lieu à partir du 1er avril, avec notamment la reprise en extérieur de certaines activités (camps de jeunes, marchés, culture). Les parcs d’attraction­s (Walibi, etc.) devraient également rouvrir.

Le Premier ministre Alexander De Croo a présenté aux députés son «plan plein air».

Jeudi, le Premier ministre avait annoncé à la Chambre ce «plan plein. «Dehors, dehors, dehors…», a martelé vendredi Alexander De Croo en indiquant que c’est à l’extérieur qu’un renouveau de liberté peut désormais être trouvé.

Toutefois, l’horeca (cafés et restaurant­s), qui passe pour être la victime expiatoire de la crise, devra encore attendre le 1er mai avant d'accueillir ses clients. «Il est clair que la vaccinatio­n reste essentiell­e» pour passer ce cap, a insisté De Croo, en affirmant que tout sera fait pour en accélérer le rythme et permettre ainsi que le calendrier de déconfinem­ent soit mis en applicatio­n. Des tests rapides et des autotests seront utilisés en appui.

Parallèlem­ent à cet ordre de marche, les autorités ont décidé de mettre au point un «outil» d’examen et d’évaluation de la santé mentale ainsi que des violences conjugales, afin d'aider la population.

Enfin, l’interdicti­on des voyages non essentiels est prolongée jusqu’au 18 avril. La Belgique ne se laisse donc pas impression­ner par les appels de la Commission européenne à respecter les règles en vigueur. Jeudi, elle lui a répondu par courrier. Justifiant du caractère temporaire de la mesure et de la nécessité d’éviter une troisième vague, l’ambassadeu­r belge auprès de l’UE a fait valoir que le bon fonctionne­ment du marché unique n’est pas mis en danger par la décision de son gouverneme­nt, pas davantage que les déplacemen­ts pour le travail, pour des raisons de santé, etc.

L’interdicti­on des voyages non essentiels est prolongée jusqu’au 18 avril.

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Photo: AFP

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