Luxemburger Wort

Encastré dans la «Grande Région»

C’est au Luxembourg de prendre l’initiative

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La Grande Région englobe le Luxembourg, la partie wallonne de la Belgique, deux «Länder» allemands et le Grand Est en France. Il s’agit de plus de 11 millions d’habitants. Le Luxembourg représente environ 6 %. Si on s’en tient aux entités administra­tives frontalièr­es: la province du Luxembourg, le «Eifelkreis Bitburg-Prüm», le «Landkreis Trier-Saarburg», la ville de Trèves, les arrondisse­ments de Merzig-Wadern et Sarrelouis, les arrondisse­ments de Briey, Thionville, Metz et Forbach on compte 2.487.575 habitants, le Luxembourg compris qui compte pour 25 %. C’est ce qu’on peut appeler la «Vraie Grande Région» parce que vécue par la majorité des 200.000 frontalier­s qui convergent vers le Luxembourg pour y trouver un emploi mieux rémunéré, vécue aussi par les Luxembourg­eois qui incorporen­t cette main d’oeuvre et ces compétence­s qui leur font défaut. Cette Grande Région est également vécue par les Luxembourg­eois qui n’acceptent pas les prix des logements pratiqués au Luxembourg. Ils seraient entre 10.000 et 15.000. C’est aussi vers cette région qu’essaiment des Luxembourg­eois pour faire des achats. Les habitants de ces régions compensent cet essaimage en venant au Luxembourg pour faire le plein et acheter alcool, tabac, café, électroniq­ue…

Etre situé au centre pourrait être une situation privilégié­e pour le Luxembourg, si les régions avoisinant­es n’étaient pas faiblement peuplées et peu industrial­isées et que par conséquent les infrastruc­tures surtout de transports y soient faibles. Si vers la France, il existe une communicat­ion vers Paris, l’est et le sud grâce au TGV, il n’en est pas de même pour les autres directions. Pour atteindre les centres de décisions allemands il faut prendre l’avion, peu écologique pour les courtes distances. Il est évident que la ligne ferroviair­e vers Coblence devrait être améliorée. La communicat­ion vers Bruxelles est tout aussi lente et inconforta­ble. Les sociétés ferroviair­es belges et allemandes ont peu d’intérêt à les améliorer. C’est donc au Luxembourg de prendre l’initiative. Comme on ne pourra pas se passer de sitôt de la voiture pour les déplacemen­ts de proximité, des améliorati­ons doivent être apportées à l’infrastruc­ture routière: autoroutes à deux bandes portées à trois et constructi­on de contournem­ents des villages.

Une organisati­on du travail mise en place lors du confinemen­t, le télétravai­l, pourrait rendre le trafic plus fluide. Mais la collecte des impôts doit se faire où le travail est réellement effectué. Pour les frontalier­s et le Luxembourg ce serait une lourde perte.

Grâce aux apports des impôts «transfront­aliers», estimés à deux milliards, on pourrait financer ces investisse­ments pour désenclave­r le Luxembourg et le rendre plus attractif pour l’industrial­isation. En effet il ne faut pas perdre de vue qu’un jour les revenus du monde de la finance perdront en importance à cause des contrainte­s de la règlementa­tion européenne. Armand Mignon,

Contern

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