Dans un nouveau tourbillon épidémique
La saturation des unités de soins intensifs peut encore être évitée selon les autorités qui demandent le respect des mesures
En plusieurs endroits de Belgique, la pandémie a retrouvé une force qui n’est pas loin de faire penser à ce que vit la France en ce moment. Hausse des contaminations et hospitalisations aboutissent à saturer progressivement les unités de soins intensifs. Mardi soir, deux hôpitaux bruxellois ont annoncé qu’ils entraient en phase 2A, phase qui prévoit de réserver 75 % des lits de soins intensifs aux patients Covid-19 (contre 50 % en phase 1B). Ils ont dû déprogrammer un certain nombre d’interventions et d’admissions liées à d’autres pathologies. En conséquence, le ministère de la Santé publique a demandé à tous les établissements hospitaliers du pays de se préparer à monter en puissance pour le 6 avril. Une fois la limite de 50 % des soins intensifs atteinte, ils ont l’obligation de passer à la phase d’urgence supérieure.
La faute aux variants, surtout le britannique. «On pense que le variant n’a pas le même impact que la souche initiale, qu’il est plus virulent, avec plus de cas en soins intensifs», a commenté un responsable du réseau d’hôpitaux bruxellois Iris.
Face au risque accru de saturation dans les hôpitaux, les autorités demandent à la population de tenir bon. Le porte-parole interfédéral Yves Van Laethem estime que le cap des 1.000 patients hospitalisés en soins intensifs d’ici le 12 avril peut encore être évité. Mais les gens, insiste-t-il, doivent se conformer aux règles imposées par le gouvernement. Au cas contraire, le pays pourrait dépasser un pic de contaminations et d’hospitalisations «particulièrement élevé» au mois de mai, pic qui le ramènerait au plus haut de la seconde vague.
Tout le problème est aujourd’hui de conserver l’adhésion
Le nombre croissant d'hospitalisations est dû aux variants du coronavirus.
de la population. Les mesures qui frappent les commerces non essentiels obligés de recevoir la clientèle sur rendez-vous sont facilement contournées. Les trains de la Côte étaient bondés avanthier, les voyageurs expliquant qu’ils voulaient profiter du bon temps quitte à s’entasser dans les wagons. Des barbecues sont organisés ici et là au mépris des règles de limitation des rassemblements.
Polémique autour de l'école
Pour ne rien arranger, alors que la fermeture de toutes les écoles fait polémique, un rapport de l’Institut scientifique de santé publique Sciensano démontre que les établissements scolaires ne sont pas des endroits où le virus circule davantage. Le pourcentage d’élèves et d’employés scolaires ayant développé des anticorps viraux n’excède en effet pas le pourcentage détecté parmi la population générale belge, ainsi que chez les soignants de première ligne. Pour Yves Van Laethem, ce constat n’empêche pas «que, par le volume de personnes présentes (enfants et enseignants), l’école puisse être le point de départ d’un certain nombre de transmissions».
Dans cette course contre la montre, les autorités continuent à miser sur le vaccin, non sans craindre que les variants n’amoindrissent leur efficacité et ne postposent le retour à la normale. Dès le 8 avril, quelque 1.500.000 personnes de 18 à 65 ans souffrant d’une comorbidité comme le diabète, un cancer ou encore une maladie cardiaque, seront appelées à se faire vacciner.
A ce jour, la Belgique a vacciné 1,26 million de personnes avec au moins une dose, soit 13,7 % de la population adulte ou 11 % de la population totale. Le nombre de Belges complètement vaccinés (deux doses) est de 512.447 personnes, soit 5,6 % des adultes. Le royaume est ainsi à la quinzième place européenne en ce qui concerne la population ayant reçu une première dose et à la vingtième pour la seconde.