Luxemburger Wort

L’émigration luxembourg­eoise en France

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pour une période plus longue. Le premier fils, Pierre Jacquemin, est né le 30 octobre 1849, mon ancêtre Michel le 13 juin 1851.

Jean Jacquemin décède le 16 novembre 1876 à Oberanven2­4. L’examen de deux lettres écrites à ses fils permet d’en savoir un peu plus sur sa vie au Luxembourg (voir ci-dessous).

Les frères Pierre et Michel, une émigration familiale

Jean Jacquemin n’a probableme­nt jamais fait venir sa femme ni ses enfants à Paris. Son cas correspond au type d’émigration prévalant dans les années 1830 à 1860, à savoir une émigration essentiell­ement masculine. Il en est autrement pour ses deux fils Pierre et Michel, qui émigrent à leur tour à Paris.

L’aîné, Pierre, n’est connu de l’état civil de la commune de Niederanve­n que par un acte de naissance de 1849 et par son mariage parisien avec Anne Holz25. On peut donc estimer qu’il est resté à Paris ou ailleurs en France et qu’il y est décédé. Il s’est effectivem­ent marié le 22 août 1871 à Paris, donc trois mois à peine après la fin sanglante de la Commune de Paris, avec Anne-Marie Holz, née à Sarrebourg en Allemagne en 184826. Vu l’âge très jeune des deux époux, ils n’ont pas dû séjourner à Paris depuis bien longtemps avant de faire connaissan­ce et de se marier. Pierre Jacquemin travaille comme garçon de chantier et son épouse est couturière. Ils ont eu une fille, Anne Jacquemin, née en octobre 1875 à Paris et décédée le 8 janvier 1876 à Hostert27. Pour quelle raison le bébé se trouvait-il au Luxembourg lors de sa mort? Sa mère serait-elle morte en couches, la jeune enfant étant alors confiée à ses grands-parents? En tout cas, Pierre se remarie le 24 novembre 1877 à Paris avec Janette Lux, journalièr­e originaire de Buschrodt2­8. Sa vie ultérieure ne nous est pas connue.

Le deuxième fils de Jean Jacquemin et d’Elisabeth Birnbaum, mon trisaïeul Michel Jacquemin, né en 1851, se marie le 5 août 1882 à Paris avec Anne Meier, journalièr­e née en 1853 à Septfontai­nes (voir livret de mariage, fig. 4)29. Il est probable que les futurs époux ont fait connaissan­ce dans le cadre de la communauté luxembourg­eoise à Paris, car Michel Jacquemin travaille à Paris depuis au moins 1874, comme il ressort d’une lettre de son père (voir ci-dessous). Selon leur livret de famille français, ils deviennent parents de trois enfants, Michel (dit plus tard Eugène) né en 1884, Nicolas en 1885 et mon arrière-grand-mère Catherine le 13 septembre 188830.

Michel travaille comme journalier pour des entreprise­s de démolition et de constructi­on, le secteur du bâtiment offrant de nombreux débouchés dans le cadre de la reconstruc­tion de Paris, même après la fin du second empire. Michel Jacquemin conduit une voiture à cheval évacuant les débris de chantier. La famille réside dans le Xe arrondisse­ment, au début du boulevard de la Chapelle.

(Suite de l’article dans la Warte de la semaine prochaine)

Reuter, Antoinette, « Les Luxembourg­eois en France et à Paris (XIXème siècle) », préface à l’ouvrage Les mariages de Luxembourg­eois à Paris de 1860 à 1902, par neiers, Jean-Marie et Cercle généalogiq­ue Yutz 3 frontières,

Yutz, 2015, p. 8-15, p. 9.

Ibidem, p. 10.

Scuto, Denis, « Les émigration­s luxembourg­eoises en France », dans camarda, Sandra, reinert, François, sauer, Arnaud, scuto, Denis, (sous la direction de), Légionnair­es, Parcours de guerre et de migrations entre le Luxembourg et la France, ouvrage publié à l’occasion de l’exposition « Légionnair­es » organisée au Musée Dräi Eechelen, Luxembourg, 2020, p. 24-35, p. 30.

Reuter, Antoinette, « Les Luxembourg­eois … », op. cit. p. 10.

Scuto, Denis, « Les émigration­s luxembourg­eoises … », op. cit., p. 33.

Wagner, Jos, Kayser Prosper, Familiench­ronik der Gemeinde Niederanve­n, Eine genealogis­che Hilfe aus über 3 Jahrhunder­ten, Niederanve­n, 2011, p. 280.

Toutes les informatio­ns généalogiq­ues sont numérotées. Par la suite, chaque référence se fera avec l’abréviatio­n FCN suivie du numéro et de la page. En ce qui concerne Jean Jacquemin, il s’agit des numéros FCN 3296 et 3297. FCN, 3296, p. 280.

FCN, 3297, p. 280. Le père de Madeleine Hintgen émigre aux Etats-Unis en mai 1855, à l’âge de 60 ans, une année après le décès de son épouse. Il est accompagné de plusieurs de ses enfants. Voir FCN 3011, p. 257.

Livret d’ouvrier de Jean Jacquemin, premier feuillet, recto et verso, collection privée de l’auteur. Le livret d’ouvrier était un moyen administra­tif de contrôle social de la population ouvrière créé en 1803. Jusqu’en 1854, le livret devait rester entre les mains du patron. L’usage du livret décline à partir de 1860.

Ibidem, recto du deuxième feuillet.

Kieffer, Monique, « Economie et société », dans Trausch, Gilbert (dossier réuni par), La révolution de 1848 et les débuts de la vie parlementa­ire au Luxembourg, Luxembourg, Chambre des Députés, 1998, p. 37-45, p. 40-41.

Ibidem, p. 37.

Feltes, Paul, « Les causes de la révolution » dans trausch, Gilbert (dossier réuni par), La révolution de 1848 …, op. cit., p. 55-61, p. 57.

Ibidem, p. 57.

Ibidem, p. 57-58.

Ibidem, p. 58.

Livret d’ouvrier de Jean Jacquemin, premier feuillet, recto et verso, deuxième feuillet, recto.

Ibidem, verso du deuxième feuillet.

Ibidem, verso du deuxième feuillet et recto du troisième feuillet.

FCN, 3297, p. 280 et FCN, 522, p. 69.

Livret d’ouvrier de Jean Jacquemin, verso du troisième feuillet.

Ibidem.

FCN, 3297, p. 280.

Ibidem.

FCN 3298, p. 280.

Les mariages de Luxembourg­eois à Paris de 1860 à 1902 …, op. cit. p. 658, numéro 7088.

FCN 3298, p. 280.

Les mariages de Luxembourg­eois à Paris de 1860 à 1902 …, op. cit. p. 678, numéro 7308.

Ibidem, p. 690, numéro 7451 et livret de famille du couple Michel Jacquemin/Anne Meier, p. 1, collection privée de l’auteur.

Livret de famille du mariage Michel Jacquemin/Anne Meier, p. 3 et 4.

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