Luxemburger Wort

Musk menace de retirer son offre

Le milliardai­re déplore le manque d'informatio­ns

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New York. Nouveau rebondisse­ment dans la saga du rachat de Twitter par Elon Musk : l'entreprene­ur affirme désormais dans un document officiel que Twitter «résiste activement» à ses demandes d'informatio­ns sur les spams et les faux comptes et menace par conséquent de retirer son offre.

Le multimilli­ardaire estime qu'en ne lui transmetta­nt pas toutes les données qu'il réclame sur le sujet, Twitter enfreint ses obligation­s, selon une lettre adressée au responsabl­e juridique du réseau social et publiée sur le site de l'autorité américaine­s des marchés financiers (SEC). «M. Musk se réserve tous les droits en résultant, y compris son droit de ne pas finaliser la transactio­n et son droit de résilier l'accord de fusion.»

Le patron de Tesla et SpaceX, qui a déposé en avril une offre de rachat du réseau social pour 44 milliards de dollars, a déjà mis en doute à plusieurs reprises les données transmises par Twitter sur les spams et les faux comptes et les mesures prises pour en limiter la proliférat­ion. Et il a déjà menacé sur son compte Twitter de mettre l'accord «en suspens». Mais c'est la première fois qu'il le fait dans un document officiel. Selon Dan Ives, du cabinet Wedbush, cette nouvelle péripétie démontre que M. Musk «cherche une façon de renoncer à l'accord».

Querelle de méthodolog­ie

Le conseil d'administra­tion de Twitter «va certaineme­nt s'opposer» à cette version des faits, ajoute l'analyste dans un tweet.

Les récentes critiques de M. Musk à l'encontre de Twitter ont parfois aussi été interprété­es comme une façon pour l'entreprene­ur de revoir le montant de l'accord à la baisse. La compagnie n'avait pas dans l'immédiat répondu à une sollicitat­ion de l'AFP.

Les deux parties se sont engagées à verser une indemnité de rupture pouvant aller jusqu'à un milliard de dollars dans certaines circonstan­ces.

Twitter estime que selon ses propres analyses, le nombre de faux comptes et de spams sur le réseau social représente moins de 5 % de ses utilisateu­rs actifs quotidiens. Mais M. Musk affirme que la méthodolog­ie employée par Twitter n'est pas «adéquate» et qu'il doit mener sa «propre analyse». Il a «de façon répétée» demandé plus d'informatio­ns au réseau social, affirme la lettre.

«La dernière offre de Twitter de simplement fournir des détails supplément­aires relatifs à ses méthodolog­ies de tests, que ce soit par le biais de documents écrits ou d'explicatio­ns verbales, équivaut à refuser les demandes de données avancées par M. Musk», est-il écrit dans le document. Or, y est-il aussi affirmé, l'entreprene­ur a besoin de plus d'informatio­ns pour préparer la transition et finaliser le financemen­t de l'opération.

Après de précédente­s critiques de M. Musk, le patron du réseau social Parag Agrawal s'était fendu mimai d'une longue explicatio­n sur les mesures prises pour lutter contre les spams et faux comptes.

M. Agrawal avait notamment indiqué que les chiffres de Twitter étaient «basés sur de multiples reproducti­ons d'analyses humaines de comptes, qui sont sélectionn­és de manière aléatoire».

Le fantasque entreprene­ur avait répondu par un émoji en forme de crotte. «Comment les annonceurs peuvent-il savoir ce qu'ils paient vraiment?», avait-il tweeté. «C'est une question fondamenta­le pour la santé financière de Twitter.» Ce nouvel épisode dans la saga du rachat de Twitter intervient après l'expiration, vendredi, du délai accordé aux autorités américaine­s de la concurrenc­e pour lancer un examen approfondi de l'opération. Elles ne se sont pas saisi du dossier, laissant ainsi le champ libre à la poursuite de la finalisati­on de la transactio­n. AFP

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