Luxemburger Wort

Les «kots» belges de plus en plus chers

L’inflation n’épargne pas les chambres d’étudiant, grevant parfois lourdement le budget des familles

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Bruxelles. Le prix des «kots» augmente. L’inflation n’épargne pas le loyer que tout étudiant doit payer pour sa chambre, qu’il s’installe sur le campus universita­ire ou dans ses alentours. En 2021, la barre symbolique des 400 euros a été dépassée, selon le bureau immobilier Stadim et l’organisati­on Diggit StudentLif­e. Soit 415 euros par mois pour un loyer médian, somme à laquelle il faut ajouter les différente­s charges. Les étudiants belges et étrangers sont plus nombreux qu’autrefois, et le prix du kot privé est captif de la loi de l’offre et de la demande. Le marché s’est par ailleurs profession­nalisé, les sociétés immobilièr­es remplaçant dans un style moins fleuri le «baas» et la «basin» – les propriétai­res de kots – d’autrefois.

Sans surprise, Bruxelles et sa région offrent le service immobilier estudianti­n le plus cher du pays (490 euros contre 455 euros en 2020), alors que le prix mensuel d’un kot est respective­ment de 420 euros et de 385 euros en Flandre et Wallonie, charges non comprises. Ces dernières devraient faire exploser les budgets. En un an, le prix du mazout de chauffage a doublé. Celui de l’électricit­é a parfois triplé.

Ces prix peuvent fortement varier à la hausse selon la qualité du logement. La tendance n’est pas neuve, mais elle s’accélère avec la multiplica­tion des «kots de luxe» censés procurer à l’étudiant un meilleur environnem­ent. Ici, les prix peuvent dépasser les 800 euros par mois, justifiés souvent par un gain de surface et un confort supplément­aire.

Bruxelles est aussi la ville où la pénurie de chambres pour étudiant se fait le plus ressentir. Il en manquerait 10.000, ce nombre étant promis a fortement augmenté d’ici la fin de la décennie. Certains propriétai­res en profitent pour pratiquer des prix élevés qui aboutissen­t parfois à décourager les locataires potentiels, certains biens restant ainsi inoccupés. Mons et Louvain-la-Neuve connaissen­t une situation plus stable.

Polémique à Liège

L’un dans l’autre, la location d’un kot (dix ou douze mois), le minerval, les fourniture­s universita­ires, les transports et les frais de bouche composent une ardoise qui atteint 12.000, voire 15.000 euros par an. Ce montant peut sembler bas en regard de la qualité des université­s belges, bien, voire très bien notées par les rankings internatio­naux. Mais il doit être rapporté au revenu moyen des ménages. En 2021, environ 43 % des actifs belges touchaient entre 2.500 et 3.750 euros bruts mensuels. Une polémique a éclaté à Liège. L’externalis­ation du parc immobilier étudiant de l’université en vue notamment de sa rénovation devrait y faire grimper les prix de quelque 10 %. Le loyer s’établirait ainsi entre 345 euros par mois (pour les étudiants qui bénéficien­t d’un tarif social) et 470 euros, voire davantage, pour les autres.

La grimpette des prix pourrait conduire ici l’étudiant à se tourner vers les loueurs privés du centrevill­e. Le loyer des kots est un des paramètres à prendre en compte dans le bien-être économique, et donc psychique de l’étudiant. Et ils sont de plus en plus nombreux à se tourner vers l’aide publique. Selon l’associatio­n Infor-Jeunes, la part des demandes liées à la protection sociale ne fait qu'augmenter: de 9 % en 2019 à 11 % en 2020, et 14 % en 2021. HeM

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