Luxemburger Wort

Henri Bossi devant un chantier colossal

La Jeunesse entre dans une ère de récession qui va chambouler son effectif de fond en comble

- Par Christophe Nadin

Cinq jours après le Fola, la Jeunesse a présenté son nouvel entraîneur à travers une simple publicatio­n sur les réseaux sociaux. Pas question de conférence de presse, ni de rétroproje­cteur, ni de PowerPoint. Le portrait d’Henri Bossi apparaît sous quelques phrases qui précisent que le nouveau patron sportif s’est engagé pour une saison avec une option pour une seconde.

Cette brève annonce intervient quelques dizaines d’heures après une communicat­ion sur la séparation «à l’amiable» entre le club et Jeff Strasser. Il a fallu trouver un terrain d’entente pour que le contrat de l’ancien joueur profession­nel, qui courait jusqu’à la fin de l’année, soit résilié. C’était visiblemen­t une évidence pour le club qui avait mandaté depuis plusieurs semaines Henri Bossi afin de préparer le terrain pour la saison prochaine.

Martinelli pour l’épauler

Le choix s’est donc porté sur celui qui était encore le doyen des coaches de la BGL Ligue il y a quelques semaines lorsque son club, l’US Hostert, a sauvé sa tête in extremis dans un barrage tendu contre Mamer.

A 64 ans, «Heng» sera encore le plus ancien sur la ligne de départ de la nouvelle saison. Sa connaissan­ce du football luxembourg­eois et son omniprésen­ce sur les terrains du pays collaient avec le profil recherché par le club bianconero dont la politique va changer du tout au tout. Bossi sera épaulé par Ronald Martinelli, auteur d’une belle fin de saison à la tête de Rodange.

Le départ du président Manthos Poulinakis annonce un tournant et une récession sans précédent. Car l’air de rien, on pouvait encore bien vivre sous l’ère grecque même si le retard, voire l’absence de salaires ont plombé une bonne partie de la saison. On ne saura jamais quelle mouche a piqué les Hellènes pour s’approprier ce patrimoine du football luxembourg­eois mais à l’heure des comptes, ce n’est pas brillant. Le renvoi de Marcus Weiss et l’arrivée de Georgios Petrakis n’a pas été une franche réussite. Puis Strasser a repris le bébé avec une infirmerie qui n’a cessé d’être alimentée et des joueurs payés au compte-gouttes.

Il était illusoire, dans ces conditions, d’entrevoir une qualificat­ion européenne. Il va d’ailleurs falloir s’habituer à rayer cet objectif de son vocabulair­e. Tout comme il va falloir se familiaris­er avec de nouveaux visages sur le terrain dans les prochains mois.

Vague de départs

La vague de départs s’annonce impression­nante. Une bonne dizaine à première vue même si personne ne communique vraiment sur le sujet. Pêle-mêle, on citera Clayton de Sousa, Moussa Maazou, Moussa Seydi, Bryan Nouvier, Mégan Laurent, Amancio Fortes, Badara Diomandé, Stelvio da Cruz, Niels Verburgh, Toby Alagbe, Scott Kyei soit presque une équipe de titulaires en puissance.

Il s’agira de construire une structure autour des garçons de la Frontière que sont Milos Todorovic, David Soares et Andrea Deidda. Kevin Sommer, Gary Bernard, Maxime Deruffe et Denis Besch devraient aussi faire partie de cette prochaine aventure marquée du signe de l’austérité. Emmanuel Lapierre, dont on a salué le retour il y a quelques semaines, devrait signer un nouveau contrat. Jacques Muller poursuivra son travail de directeur sportif.

En coulisse, il ne faut pas s’attendre à une révolution. La priorité sera de trouver un nouveau président. L’assemblée générale imaginée dans le courant du mois de septembre laisse un peu de temps pour la recherche de cet oiseau rare.

Le chantier est colossal. Un club avec un tel passé ne peut pas repartir de zéro. Pourtant, on n’en est pas loin.

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Photo: Stéphane Guillaume Henri Bossi reprend du service à la Jeunesse. Un challenge XXL attend le doyen des coachs de BGL Ligue.

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