Düstere Perspektiven für Julian Assange
Die britische Innenministerin Priti Patel hat die Auslieferung des Wikileaks-Gründers genehmigt
Alles andere wäre eine Überraschung gewesen. Am Freitagmorgen gab das britische Innenministerium bekannt, dass WikileaksGründer Julian Assange an die USA ausgeliefert werden soll. Dem 50-Jährigen drohen im Fall einer Verurteilung 175 Jahre Haft. Im April war der Fall an die britische Regierung gegangen, nachdem ein Londoner Gericht die Überstellung für rechtens erklärt hatte. Theoretisch hätte sich Innenministerin Priti Patel dennoch entscheiden können, die Auslieferung zu stoppen – aber das war von vorne herein unwahrscheinlich, ist Patel doch eine Hardlinerin mit einer ausgeprägten autoritären Ader.
Ihren Auslieferungsbeschluss begründete sie mit Verweis auf die früheren Gerichtsentscheide: „Die britischen Gerichte sind nicht der Meinung, dass es gewaltsam, ungerecht oder ein Prozessmissbrauch wäre, Herrn Assange auszuliefern“, ließ das Innenministerium am Freitag verlauten. Auch vertrage sich eine Auslieferung mit Assanges Menschenrechten, darunter dem Recht auf einen fairen
Prozess. Entsprechend gebe es keinen Grund, sich der Weisung des Gerichts entgegenzustellen.
Menschenrechtsgruppen haben den Entscheid unverzüglich verurteilt. „Die Auslieferung von Julian Assange an die USA zuzulassen, setzt ihn einer großen Gefahr aus und kann als abschreckendes Signal für Journalisten und Journalistinnen in aller Welt gesehen werden“, schreibt Amnesty International. Die Journalistenorganisation Reporter ohne Grenzen hatte bereits im April die Freilassung Assanges gefordert.
Weitere juristische Möglichkeiten Aber mit dem Beschluss von Innenministerin Patel ist das letzte Wort noch nicht gesprochen. Assange hat noch immer Möglichkeiten, seine Auslieferung anzufechten. „Heute endet der Kampf nicht“, sagte seine Frau Stella am Freitag. „Es ist nur der Beginn einer neuen juristischen Schlacht.“Zunächst kann Assange innerhalb von 14 Tagen Berufung gegen Patels Entscheid einlegen. Er könnte seine Auslieferung auf einer anderen rechtlichen Grundlage anfechten und etwa argumentieren, dass das Gesuch Washingtons politisch motiviert
Stella Assange hofft weiter für ihren Ehemann Julian.
sei – dazu haben die Gerichte noch kein Urteil gefällt.
Assange sitzt seit April 2019 im Hochsicherheitsgefängnis Belmarsh in London. Zuvor war er sieben Jahre lang in der Botschaft Ecuadors in London untergekommen, wo ihm politisches Asyl gewährt worden war. Assange war ins Visier der US-amerikanischen Behörden geraten, nachdem seine Plattform Wikileaks geheime Dokumente
veröffentlicht hatte, die unter anderem mutmaßliche Kriegsverbrechen des US-Militärs belegen. In den USA ist er der Spionage angeklagt, er könnte zu einer Haftstrafe von 175 Jahren verurteilt werden.
Der Entscheid der britischen Regierung, dem Auslieferungsgesuch Washingtons stattzugeben, hat auch geopolitische Gründe. Boris Johnson ist bemüht, Großbritannien nach dem Brexit wieder stärker an die USA zu binden.
Neue Stolpersteine
Mit dem trilateralen Sicherheitspakt zwischen Australien, den USA und Großbritannien – abgekürzt Aukus – hat Johnson im vergangenen September einen ersten Erfolg verzeichnet.
Aber seither sind Stolpersteine aufgetaucht. Vor allem das Nordirland-Protokoll: Der Vorstoß Londons, den Brexit-Vertrag einseitig aufzuheben, ist beim atlantischen Partner auf scharfe Kritik gestoßen. Im Mai warnte Nancy Pelosi, die demokratische Sprecherin des US-Repräsentantenhauses, dass unilaterale Schritte Londons, die das Nordirland-Protokoll beeinträchtigen würden, Konsequenzen hätten: „Wenn das Vereinigte Königreich entscheiden sollte, das Karfreitagsabkommen zu unterminieren, dann kann und wird der Kongress ein bilaterales Freihandelsabkommen mit Großbritannien nicht unterstützen.“
Großbritannien verspricht sich viel von einem solchen Abkommen; während der Brexit-Kampagne vor sechs Jahren wurde ein Handelspakt mit den USA als einer der großen potenziellen Gewinne des EU-Austritts verkauft.
Dennoch hat die britische Regierung bislang noch keine Anstalten gemacht, eine Deeskalation einzuleiten – aber umso weniger ist ihr an einem weiteren Streit mit Washington aufgrund von Assange gelegen.
Heute endet der Kampf nicht. Es ist nur der Beginn einer neuen juristischen Schlacht. Stella Assange, Ehefrau
Son arrivée dans le pays voisin avait pourtant rondement commencé. À Bialystok, une ville connue pour sa large communauté historique biélorusse, elle pouvait finalement pousser un soupir de soulagement. L’année qui venait de s’écouler, elle l’avait passée en l’exil, en Ukraine: en tant que journaliste, il était devenu trop dangereux pour elle d’exercer son métier en Biélorussie. Puis, le 24 février, Vladimir Poutine a envahi l’Ukraine, la forçant une seconde fois à fuir, en Pologne cette fois.
Après l’expulsion soudaine, Maria a pu finalement trouver un autre établissement acceptant sa fille, qui n’a pas fait de cas de son origine biélorusse. Il n’empêche, depuis le début de l’invasion russe, elle n’est pas la seule à avoir fait face à ce genre d’hostilité en Pologne, devenue l’une des bases arrière de la dissidence biélorusse. «J’ai perdu ma propre patrie d’abord, et ça a été très dur de perdre notre deuxième maison ensuite. Des gens ont soudainement décidé que les Biélorusses étaient dans le camp de l’ennemi», déplore Maria.
Complice du maître du Kremlin
En cause: son pays est impliqué, malgré elle, dans la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine. Alexandre Loukachenko, complice du maître du Kremlin, a donné son aval à ce que soient postées des troupes russes sur le territoire biélorusse. Des missiles y ont également été lancés vers le pays envahi. Voitures immatriculées en Biélorussie vandalisées, agression physiques ou verbales, violence en ligne… Au sein de la dissidence, beaucoup font face à un double désarroi. Ils ont déjà vécu l’exil une, voire deux fois. Désormais, victimes de discrimination, ils font les frais d’un régime cobelligérant qu’ils veulent pourtant voir partir.
Un récent rapport préparé par Darya Churko, une militante biélorusse des droits de la personne qui a trouvé elle aussi refuge en Pologne, a montré que plus de 60 % des cas documentés de discrimination et de préjugés contre des citoyens biélorusses en exil se produisent en Pologne. Le tiers des cas concerne des refus de prestation de services. «D’un jour à l’autre on est devenu 'co-agresseur'. Il y a des problèmes avec des locations d’appartement, des banques polonaises qui refusent d’ouvrir des comptes à des Biélorusses, des agressions physiques ou verbales, des entraves à l’emploi… », énumère Alina Koushyk, cofondatrice du Centre pour la solidarité biélorusse.
Basée à Varsovie, son ONG qui vient en aide aux Biélorusses de Pologne a relevé «plusieurs centaines» de comportements haineux ou discriminatoires depuis le début de l’invasion russe. Alina Koushyk n’en a pas été victime elle-même, mais elle a assisté, au téléphone, à une scène des moins banales. «Je parlais avec un ami en biélorusse, et il s’est fait frapper au visage pendant notre conversation par un Ukrainien.»
Or, nombre de Biélorusses, en exil ou pas, désapprouvent l’action du moustachu dictateur biélorusse. L’opposition à Loukachenko s’est surtout galvanisée à l’occasion du scrutin présidentiel d’août 2020: cette énième fraude électorale, après vingt-huit ans sans partage, fut celle de trop. Drapés du blanc-rouge-blanc, couleurs de la contestation, ils avaient été des centaines de milliers de Biélorusses à battre le pavé aux quatre coins du pays pour réclamer l’organisation d’élections libres. La réponse du régime a été celle d’une répression inédite, totalitaire.
En exil ou en prison
Les ONG et médias indépendants ont été liquidés; les opposants, jetés en prison ou contraints à l’exil. En deux ans, des dizaines de milliers de Biélorusses se sont réfugiés à l’étranger, notamment en Pologne et en Lituanie voisines. La résistance au régime, désormais, prend une forme souterraine. Un réseau de saboteurs antiguerre a mis à mal, depuis trois mois, l’acheminement de matériel militaire russe transitant sur les chemins de fer biélorusses. Selon certains sondages, pas moins des trois quarts des Biélorusses se raidissent à l’idée d’une coresponsabilité de leur pays dans le conflit.
«Si Poutine perd la guerre, ça sera la fin de Loukachenko: une fenêtre ouverte d’un retour au pays pour les Biélorusses», espère Eugenia Dolgaya, qui fait partie des près de 5.000 Biélorusses ayant fui la guerre en Ukraine vers la Pologne. Elle-même a été la cible de propos haineux lorsque, un mois après son arrivée en Pologne, un chauffeur de taxi ukrainien a tout bonnement «souhaité la mort des Russes comme des Biélorusses». Ou encore lorsqu’une employée dans une chocolaterie à Varsovie a refusé de servir sa jeune fille … parce qu’elle parlait russe. «J’avoue que je ne saisis pas ce déferlement d’hostilité. Malgré tous les risques encourus, des Biélorusses n’ont pas eu peur de protester contre la guerre en février. Ces gens sont aujourd’hui en prison.»
Ce genre d’actes haineux, commis à la fois par des Polonais et des Ukrainiens vivant en Pologne, est surtout le fait de l’émotion, tempère Alina Koushyk, du Centre de solidarité biélorusse. «Après (plus) de trois mois de cette guerre, on remarque une baisse d’agressions irrationnelles. Nous devons continuer de souligner que le Bélarus et l’Ukraine font cause commune, de montrer qu’on a les mêmes ennemis», explique-t-elle.
Car pour les Biélorusses, à défaut des bombardements, retourner dans leur pays peut signifier la prison. «Il est difficile de manifester quand on vit dans un pays transformé en camp de concentration.
Désormais, victimes de discrimination, ils font les frais d’un régime cobelligérant qu’ils veulent pourtant voir partir.