La dissidence mise à l’écart

Des Biélorusses exilés en Pologne affirment faire face, depuis le début de la guerre en Ukraine, à une certaine hostilité

C’est le genre de rejet qui déstabilise, surtout lorsque l’on vient de fuir un pays en guerre. Début mai, Maria Grits, la trentaine, reçoit un coup de fil du directeur du jardin d’enfants où sa fille, Maya, est prise en charge à Białystok, une ville à l’est de la Pologne: «Madame, vous n’êtes pas ukrainienne, venez chercher votre enfant, et au revoir.» Qu’importe si Maria lui a répété, en vain, qu’elle et sa famille arrivaient tout droit de Kiev. Cela ne faisait qu’une semaine que Maya avait intégré le jardin d’enfants, et voilà qu’elle se faisait mettre à la porte. Une décision arbitraire qui s’explique, de l’avis de Maria, par sa nationalité: biélorusse.