Affaire de drapeau
Mon éminent collègue Norbert Campana avait à juste titre relevé qu’un drapeau arc-en-ciel n’avait pas sa place sur le toit ou la façade d’une école publique. Or, le voilà violemment attaqué le 15 courant dans une lettre à l’éditeur où un lecteur défend la place du drapeau, et réprime mon collègue pour sa soi-disant étroitesse d’esprit. Si le scripteur prend parti pour ceux qui ont été longtemps traités comme des parias, je n’ai rien à y redire à condition qu’il le fasse en tant que particulier. Mais hisser ce drapeau symbolique sur une école, est d’autant moins admissible qu’une frange des personnes qui se rangent sous ses couleurs sont effectivement sectaires et agressifs envers ceux qui ne les soutiennent pas.
Un bâtiment appartenant à l’Etat doit impérativement rester neutre dans son aspect, tout comme l’enseignement lui-même le doit aussi. Si évidemment notre drapeau national trouve sa place sur cette école, imaginez que, admirateur de la cause arabe, je prenne la liberté d’y ajouter le drapeau palestinien. Mieux: Si, voulant rester neutre, mais admirant les deux parties en guerre depuis longtemps, j’y ajoute le drapeau de l’Etat d’Israël. Voyant cela, un collègue, converti à l’Islam, voudra y ajouter le drapeau vert du Prophète. La riposte viendra d’un zélateur catholique qui fera flotter les couleurs du Vatican.
Ce simple exemple prouve que mon collègue a pleinement raison, et qu’il ne faudra en aucun cas tolérer qu’un drapeau autre que notre drapeau national (tout au plus pourrait-on y ajouter le drapeau de l’Europe) fasse réclame pour quelque cause que ce soit.
Raymond Schaack, Luxembourg
Ceci est une réaction à la lettre «L’école luxembourgeoise et le drapeau LGBTQIA+» du 11 juin 2022.