Violence ou débat, il faut choisir
Suite à la lettre «L’école luxembourgeoise et le drapeau LGBTQIA+»
Le drapeau LGBTQIA+ que j’avais évoqué dans ma contribution du 11 juin a été arraché et brûlé le mercredi 15. Il va de soi que je condamne cet acte de vandalisme. Il aurait toutefois pu être évité si on tient compte du fait que le directeur de l’établissement avait promis à un élève – mon fils, en l’occurrence, qui lui avait fait parvenir un courrier dans lequel il argumentait contre la présence du drapeau devant l’école – d’organiser un débat – initiative que j’avais soutenue –, mais était revenu sur sa décision deux ou trois jours plus tard, suite à l’intervention de militants LGBTQIA+ qui fuient le débat comme le diable l’eau bénite. Ce débat aurait permis de révéler l’inanité scientifique et philosophique de la soi-disant théorie de l’identité du genre ainsi que d’attirer l’attention sur les actes de violence perpétrés par des militants LGBTQIA+ contre ceux et celles qui les critiquent – j’invite ici chacun à voir le sort réservé à Kathleen Stock qui a osé écrire un livre tout en nuances contre les dangers de la théorie de l’identité du genre.
Suggérer, comme le fait Monsieur Jean Schiltz dans sa réponse à ma contribution, qu’il n’y a rien à craindre, c’est soit être de mauvaise foi, soit ignorer les faits. Et dire, comme il le fait aussi, qu’il faut avoir du courage pour oser hisser un drapeau LGBTQIA+, c’est renverser les faits: le courage est aujourd’hui à chercher du côté de ceux et de celles qui risquent leur carrière, voire leur intégrité physique en osant argumenter contre l’idéologie LGBTQIA+ et autre wokisme. Et ce même Monsieur Schiltz nous parle des vérités de la biologie qui changeraient rapidement. Oui, des affirmations périphériques tenues pour vraies sont remplacées par d’autres affirmations, parce qu’un débat rationnel mené au sein de la communauté scientifique selon des critères communément admis a permis de prouver qu’elles étaient fausses. Mais il en va tout autrement des affirmations biologiques fondamentales, comme celle concernant la différence entre le masculin et le féminin. Peut-être que la biologie prouvera un jour qu’elle est fausse, mais le «sentiment» ou la «vérité personnelle ressentie» ne prouvent rien du tout.
La destruction du drapeau de la discorde est tout aussi condamnable que la destruction du débat proposé par le directeur. Les deux événements montrent que nous marchons vers une société où des petits groupes qui ne veulent pas le débat glissent vers le fanatisme.
Et pour le dire encore une fois: que chacun se prenne pour ce qu’il se sent, mais qu’il s’abstienne de vouloir faire de son ressenti une vérité que la société entière devrait reconnaître dans ses institutions. Les institutions sont de l’ordre de l’objectif et non du subjectif, elles sont ce qui créé de l’ordre et ce qui ne saurait varier au gré des humeurs de l’individu. Méfions-nous de la tyrannie des minorités fanatiques et hissons le seul drapeau qui compte, celui du débat rationnel.
Norbert Campagna, Serrouville
Ceci est une suite à la lettre «L’école luxembourgeoise et le drapeau LGBTQIA+» du 11 juin 2022 et une réaction à la lettre «La tolérance à l’épreuve» du 15 juin 2022.