Luxemburger Wort

Le F91 attaque la montagne le coeur léger

Net vainqueur de la Jeunesse, le F91 retrouve l’Europa League sans pression avec la volonté de malmener Malmö

- Par Christophe Nadin

Dudelange s’est délesté d’un poids. Celui d’une course-poursuite en championna­t. Le genre d’exercice qui vous met la pression et bouscule les certitudes d’un entraîneur, tiraillé dans ses choix. Carlos Fangueiro, lui, n’a renoncé à rien. Certaineme­nt pas au championna­t à qui il a adressé un tir de sommation lundi soir. Son équipe type a réduit en charpie la Jeunesse (5-0).

Peut-être qu’en son for intérieur, le technicien portugais a fait son deuil de l’Europa League après la defaite (0-3) à Malmö lors du match aller du troisième tour qualificat­if, mais ce n’est même pas sûr. Il est bien trop guerrier dans l’âme pour déposer les armes. Même si zlataner Malmö paraît hautement improbable. «Même à dix, on a eu le sentiment de pouvoir faire quelque chose là-bas. La transition offensive s’est bien passée et sur cinq occasions, on aurait pu marquer trois buts. C’est tout de même motivant.» Fangueiro sépare le bon grain de l’ivraie à l’envi mais n’en perd pas le Nord pour autant. «La BGL Ligue nous a permis de redescendr­e les deux pieds sur terre. Mais l’écart est énorme avec un match européen. Ce qui ne nous a pas empêché de livrer une super rencontre.»

Pas assez pistonné

Le problème est bien là. On peine toujours à placer le curseur lorsqu’on évoque ce Dudelange newlook. Un peu meilleur que le KF Tirana, un peu moins bon que le Pyunik Yerevan, certaineme­nt pas à la hauteur de Malmö et trop costaud pour cette Jeunesse-là. Le spectre est tellement large qu’il autorise quelques écarts mais pas tant que ça.

La marge de manoeuvre est réduite et Fangueiro n’est pas du genre à sacrifier une rencontre, ni même à s’autoriser des excentrici­tés dans une compétitio­n européenne qui ne se brade pas. Quand bien même le championna­t reprendra le dessus au fil des semaines. Il ne faut donc pas s’attendre à voir les lignes beaucoup bouger aujourd'hui (20h) au Stade de Luxembourg pour ce troisième tour retour de l’Europa League. L’entraîneur ne le dit pas explicitem­ent mais son discours ne laisse aucune place à l’ambiguïté. «Manuel (da Costa) est sorti car il souffrait un peu du Tendon d’Achille et Dejvid Sinani avait une petite gêne au mollet, c’est la raison pour laquelle je les ai ménagés tous les deux. Je pense pouvoir les récupérer ce jeudi.»

Il reste le cas Sylvio Ouassiero qui a ressenti une douleur à la cheville en faisant un faux mouvement et qui a dû quitter ses partenaire­s à la 54e minute. Sa participat­ion reste incertaine.

Ce poste de piston est l’un des problèmes car seul Eliot Gashi rentre dans un moule qui n’est même pas taillé pour lui. Alors que dans le coeur du réacteur, là où Charles Morren sera absent car suspendu jeudi, la présence d’un Nélito da Cruz, voire celle d’un Bruno Freire peuvent compenser.

Magno, promesse lancée

L’attaque bicéphale se résume à sa plus simple expression même si Francisco Ninte piaffe d’impatience. Joao Magno est ainsi venu épauler Samir Hadji. On avait eu un léger aperçu du potentiel du Brésilien de 25 ans jeudi dernier en Scanie mais l’infériorit­é numérique a biaisé l’observatio­n.

On avait deviné derrière cette silhouette élancée un bouffeur d’espaces à qui il avait manqué un zeste de lucidité à la conclusion. On a vu d’autres qualités lundi face, il est vrai, à une opposition peu consistant­e. La recrue de Canelas 2010 a souvent cherché à se mettre sur son pied gauche. Il s’est régalé dans les petits espaces et sa conservati­on du ballon dos au but fut aussi un bonheur pour le public. Auteur de deux buts et impliqué sur un troisième, Magno a rendu une copie propre. Les défenses de BGL Ligue peuvent trembler. «Je ressens des ondes positives après ce succès. On a rapidement fait notre devoir pour faire basculer la rencontre, ce qui nous a rendu la vie plus facile. Je suis toujours dans une phase de découverte mais je sais par expérience qu’une équipe championne sera attendue partout. On sera prêt! Quant à jeudi, on s’attend à un match compliqué mais on se doit de montrer notre vrai visage et de tout faire pour gagner.»

Pas de quoi désarçonne­r une équipe de Malmö encore battue en championna­t le week-end dernier à Uppsala par l’IK Sirius (1-2). L’Europe est une thérapie comme une autre pour se remettre les idées en place. Dudelange le sait aussi.

Même à dix, on a eu le sentiment de pouvoir faire quelque chose làbas. Carlos Fangueiro

 ?? Photo: AFP ?? Manuel da Costa (à gauche) et ses coéquipier­s veulent montrer un tout autre visage contre Eric Larsson et les Suédois de Malmö.
Photo: AFP Manuel da Costa (à gauche) et ses coéquipier­s veulent montrer un tout autre visage contre Eric Larsson et les Suédois de Malmö.

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