Dudelange, source d’énergies alternatives
De nouveaux profils sont venus compléter une équipe du F91 qui a tenu en échec Malmö (2-2)
Il ne faudra pas minorer la performance de Dudelange signée ce jeudi soir face à Malmö à l’heure du bilan continental. Quand bien même elle ne permet pas au champion du Luxembourg de poursuivre sa route en Europa League. Car elle porte le sceau de l’abnégation. Une vertu que l’on retrouve dans un groupe cimenté et nulle part ailleurs.
Combien d’équipes auraient lâché l’affaire après avoir encaissé deux buts en deux minutes (50e, 52e)? Et surtout après avoir livré un premier acte plein de bravoure à qui il n’a manqué qu’une conclusion plus heureuse. Pas Dudelange. Pas «mes guerriers» comme Carlos Fangueiro les appelle à l’envi. Et les guerriers de l'entraîneur, ils sont plus que onze ou même 15. Il faut en rajouter car de nouvelles têtes sont apparues. Certaines dont on avait à peine fait connaissance sur la scène européenne. D’autres plus familières mais souvent confinées au banc de touche. D’autres encore inconnues sauf pour les fondus de matchs de gamin.
Da Cruz et Decker au rendez-vous Le jeune Evann Mendes s’est ainsi invité au gratin européen pour une petite demi-heure. Sous son air de brindille, l’ado de 18 ans a dû jouer les durs dans le couloir droit, là où Mohamed Buya Turay, l’homme qui se fait représenter à son propre mariage, commençait à faire mal à Eliot Gashi.
Plus au centre, Vincent Decker a enfin reçu sa chance sur la gauche du trident défensif. En toute honnêteté, il ne la réclamait pas avant. «Je suis arrivé ici sans préparation. J’ai un peu souffert car en France, on a six semaines avant le début de la saison. Là, je suis à 80%, mais le coach m’a offert une chance. Je pense l’avoir saisie. J’espère enchaîner le plus de matchs possibles», reconnaissait la recrue de Canet-en-Roussillon avant d’analyser finement la rencontre. «On aurait voulu être devant au score pour emballer le match, mais on s’est malheureusement retrouvé dans la réaction. On aurait pu leur mettre la pression. Je pense qu’ils ont été surpris par notre facilité à ressortir les ballons. On a été plus joueurs qu’au match aller mais il manque la récompense.»
Ce petit truc en plus qui aurait fait du bien à l’indice. Fangueiro a ressenti aussi cette frustration de devoir partager. Le technicien portugais a d’autres motifs de satisfaction dont un qui s’appelle Nelito
da Cruz. La polyvalence incarnée. Derrière, au milieu, «Vova» est l’homme de la transition dans un système hybride qui lui convient. «Je suis la pointe basse du losange quand on attaque, mais j’intègre la ligne de cinq quand on défend», expliquait l’alerte trentenaire. «Moi je peux jouer à n’importe quel endroit. Je bosse pour jouer. Je revendique une place. Je savais que l’opportunité de jouer viendrait.»
Face au Lech Poznan
On a aussi revu un Edis Agovic lancé dans la bagarre dès le coup d’envoi. Entre récupération et construction, le numéro dix dudelangeois était branché sur le courant alternatif. Il s’est tout de même retrouvé à la base du premier but du F91 lorsqu’il fracassa le montant d’un envoi tendu. De quoi proposer une alternative à Fangueiro sans doute soulagé de pouvoir compter sur d’autres gars car les organismes sont soumis à rude épreuve.
Celui de Manuel da Costa a réclamé un peu de repos. Une inflammation au tendon d’Achille qui obligera le roc nancéien à faire l’impasse sur les compétitions pendant au moins trois semaines. La cheville de Sylvio Ouassiero va, elle, beaucoup mieux. Le latéral droit ne sera pas loin d’une place de titulaire dimanche à Niederkorn. Puis Charles Morren reviendra de suspension quand Chris
Stumpf, lui, chômera pour avoir pris son troisième carton jaune.
Pas de match contre Lech Poznan donc pour le joker de Mehdi Kirch sur la gauche. Car c’est en Pologne que Dudelange prolongera son aventure européenne. Face à ce club de tradition poussé dans ses derniers retranchements par le Vikingur Reykjavik mais vainqueur en prolongation.
Cette nouvelle page de Conference League s’ouvrira au coeur de la prochaine semaine. Avant, il s’agit de négocier un périlleux déplacement à Niederkorn. Il a suffi de le rappeler à Aldin Skenderovic, peut-être le meilleur Dudelangeois jeudi soir, pour que ses yeux pétillent alors que la débauche d’efforts allait le faire sombrer dans le sommeil. La rêverie n’est peut-être pas encore terminée.
Je pense qu’ils ont été surpris par notre facilité à ressortir les ballons. On a été plus joueurs qu’au match aller mais il manque la récompense. Vincent Decker