Luxemburger Wort

Mamer et Rodange en épouvantai­ls

La nouvelle saison de Promotion d’Honneur s’ouvre ce dimanche et deux grands favoris se détachent du lot

- Par Christophe Nadin

Le réflexe est pavlovien. Il consiste à placer les deux descendant­s de BGL Ligue parmi les favoris à la remontée. L’histoire est un peu différente aujourd’hui.

Le RM Hamm Benfica, devenu FC Luxembourg City, est un mystère cosmique. Son changement de nom s’est accompagné d’une impression­nante métamorpho­se de son effectif avec une vingtaine de nouveaux joueurs. On y perdrait son latin et on attendra de voir avant de juger même si un retour parmi l’élite à courts termes paraît très improbable.

Il l’est beaucoup moins pour le FC Rodange malgré le départ d’une dizaine de cadres. L’épine dorsale (Anthony Mfa, Joshua Nadeau, Momar Ndiaye) est restée et l’arrivée de joueurs talentueux (Elysée Lecomte, Yacer Mogni) doit amener l’équipe à jouer les premiers rôles pour peu que Nicolas Grézault parvienne à agréger tout ce beau monde.

Encore plus que le club de la Chiers, c’est le FC Mamer qui est pointé comme l’ogre de la division. Recalé lors du barrage face à Hostert il y a quelques semaines, l’équipe est désormais entraînée par Vincent Bolognini après le surprenant départ de Vitor Pereira. Elle ne cache pas ses ambitions. «Bien sûr que la montée est notre objectif. Et peut-être que cet échec contre Hostert fut un mal pour un bien», analyse le héros malheureux de cette pièce, Mickaël Jager, auteur de deux buts en barrage mais dont le tir au but manqué a pesé lourd dans la balance.

«On aurait eu une saison difficile. La transition aurait été un peu trop radicale. Ici, on repart avec un nouveau staff et le club s’est montré intelligen­t dans sa politique de transferts en recrutant un garçon comme Bryan Mélisse. On a les bons ingrédient­s. A nous de préparer la bonne recette.»

Le buteur en série du FC Mamer ne se laisse pas griser par les très bons matchs amicaux disputés par son club. Il reste aussi sur ses gardes lorsqu’il parle des forces en présence de la Promotion d’Honneur. «Il y a eu pas mal de mouvements. Où en sont des clubs comme Junglinste­r et Weiler? Que vaut le FC Luxembourg City? Une chose est sûre, Rodange fera partie des favoris.»

Olivier Lickes est d’accord sur le constat. «Un peu comme la saison passée, je m’attends à un équilibre dans la division. Tout le monde peut battre tout le monde même si Mamer et Rodange apparaisse­nt au-dessus du lot. Mais on n’est pas à l’abri d’une surprise avec Bettembour­g ou Schifflang­e», détaille l’entraîneur de Medernach.

«Nous, on s’est bien renforcé en défense, ce qui devrait nous empêcher de commettre autant d’erreurs individuel­les que la saison dernière. Il nous reste quelques ajustement­s à opérer en attaque, mais je pense que ça se fera naturellem­ent une fois que la compétitio­n débutera.»

Des promus aux dents longues

Medernach visera une place dans le Top dix et comptera sur un cadre de 25 joueurs avec des éléments expériment­és comme Dan Pereira ou Pedro Ferro et quelques jeunes en manque de temps de jeu en BGL Ligue.

Cet objectif de la première partie de classement, beaucoup d’équipes le viseront sans pour autant le crier sur tous les toits. Schieren et Grevenmach­er, les deux promus, ne sont pas là pour faire de la figuration. Ils l’ont répété à l’envi la saison dernière alors que leur promotion se profilait. Les Mosellans allant même jusqu’à parler de retour en BGL Ligue à moyens termes.

Rumelange, le roi de l’ascenseur, s’impatiente à l’idée de rester au deuxième étage. Weiler, tracté par Ronny Souto, a de l’ambition à revendre. Schifflang­e dispose d’un cadre pléthoriqu­e et talentueux et Bettembour­g a peu mais bien recruté pour jouer les poils à gratter parmi le peloton de tête.

Et quand on regarde dans le fond de la classe, on peine à deviner un cancre de la trempe de MertertWas­serbillig la saison dernière. «A première vue, je n’en vois pas», poursuit Lickes. «Mais il faut se méfier des matches amicaux. Les joueurs vont encore donner dix à 15 pour cent de plus dès dimanche. On n’est jamais à l’abri d’une mauvaise surprise, d’une cascade de blessures, d’un mauvais départ et de la séparation entre un entraîneur et son club.»

Tout ce qui fait le sel du football et qui laisse la porte ouverte à bien des spéculatio­ns à l’aube de cette nouvelle saison.

 ?? Photo: Ben Majerus ?? Mickaël Jager, ici surveillé de près par Amar Duracak (Hostert) ne cache pas que Mamer a une énorme pancarte dans le dos. Il faut désormais assumer.
Photo: Ben Majerus Mickaël Jager, ici surveillé de près par Amar Duracak (Hostert) ne cache pas que Mamer a une énorme pancarte dans le dos. Il faut désormais assumer.

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