Expliquer le passé, comprendre le présent
«L’arrivée de la jeunesse», premier long métrage de Fabio Bottani: un siècle d'immigration italienne au Luxembourg
Suivre une famille d’immigrés italiens des années 1910 à nos jours à Esch/Alzette: le jeune réalisateur italien Fabio Bottani avec «L’arrivée de la jeunesse» signe un premier long métrage tout aussi prometteur que nécessaire.
«Mon but est d’illustrer l’immigration italienne au Luxembourg au travers de la vie de plusieurs générations d’une famille. Mais aussi de montrer l’évolution de l’identité italienne et luxembourgeoise tout au long du siècle», insiste le cinéaste, né en 1996 et arrivé au Luxembourg à l'adolescence.
«Au début, les Italiens ont travaillé dur en venant ici. A l’époque, partir et recommencer sa vie ailleurs était bien moins facile qu’aujourd’hui. La situation a changé, les valeurs également. Jadis, les gens étaient pauvres, mais bien plus unis que maintenant. L’histoire de l’immigration italienne reste souvent peu inconnue en Italie, les nouveaux arrivants ici ne savent souvent pas grand-chose de cette époque particulière. Ce film est un hommage au passé, sans tomber dans la nostalgie mon but unique était d'expliquer le passé pour mieux comprendre le le présent», explique Fabio Bottani.
«L’arrivée de la jeunesse» est produit par Maria Grazia Galati et Paola Cairo, toutes deux de l’association PassaParola Luxembourg. «Ce film est une opportunité de rendre honneur aux italiens immigrés au Grand Duché, dont je fais partie», note Maria Grazia Galati.
Fabio Bottani revient sur la genèse de son film réalisé dans le cadre d'Esch2022. Le scénario s’inspire largement de l’ouvrage «Tanti italiani fa... in Lussemburgo» publié en 2018 par PassaParole. Le réalisateur a ensuite choisi l’option d’associer des scènes de fiction à des documents historiques. Aussi pour des raisons financières, «car recréer l’Esch des années 1920 aurait dépassé les limites budgétaires. «L’arrivée de la jeunesse» a donc été tourné à Esch/Alzette – lieu emblématique de l’immigration italienne tout au long du XXe siècle –, mais aussi dans des sites tout aussi significatifs du Bassin minier, mines Cockerill, Fond-de-Gras, près du centre opderschmelz de Dudelange, tout comme dans une maison chargée d’histoire à Perl.
L’histoire écrite trois fois
Au départ, le projet devait prendre la forme d’un web-série en six épisodes. «Le tournage a eu lieu avec cette idée en tête. Ce n’est qu’au montage, que s’est imposée finalement à nous l’idée de faire un long métrage. Comme je dis toujours, un film s’écrit trois fois, à l’écriture du scénario, lors du tournage et ensuite au cours du montage. A chaque étape, les filtrages évoluent, le film se transforme», note le réalisateur.
Beaucoup a déjà été dit et écrit sur l’immigration italienne. Au cinéma aussi. Donato Rotunno, il y a quelques mois, avec son film «Io Sto Bene», se penchait lui-aussi sur l’immigration italienne, tout en choisissant une voie narrative quelque peu différente.
Fabio Bottani était-il conscient, qu’il allait sans doute être confronté à quelques clichés inhérents au thème central du film? «Bien sûr, le risque existait d’exagérer les choses, de multiplier les déjà-vus. Je me suis pris le temps de largement m’informer sur le sujet. Pour au final, éviter à tout prix de répéter ce qui a été dit. J’ai donc
L’histoire de l’immigration italienne reste souvent peu inconnue en Italie. Fabio Bottani
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