Le procès de l'attentat de Nice débute
Trois des huit accusés sont jugés pour association de malfaiteurs terroriste
Paris. Six ans après l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice, huit accusés comparaissent à partir d'aujourd'hui devant la cour d'assises spéciale de Paris pour un nouveau procès terroriste hors-normes, prévu pour durer plus de trois mois. Cette attaque sur la promenade des Anglais, le soir de la Fête nationale, avait fait 86 morts, dont 15 enfants et adolescents, et plus de 450 blessés.
L'auteur des faits, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un Tunisien de 31 ans, sera le grand absent des débats. Le 14 juillet 2016, au volant d'un camion de 19 tonnes, il avait foncé dans la foule réunie pour assister au feu d'artifice et aux concerts organisés ce soir-là sur la célèbre avenue niçoise. Il y a été tué par la police.
L'attaque, dix-huit mois après l'attentat de Charlie-Hebdo et huit mois après ceux du 13-Novembre, avait été revendiquée par l'organisation Etat islamique. Une revendication «de pure opportunité», a toutefois conclu l'enquête, qui n'a pas établi de lien direct entre l'auteur et le groupe jihadiste.
En l'absence de l'assaillant, les magistrats de la cour d'assises spéciale, présidée par Laurent Raviot, examineront la responsabilité de sept hommes et une femme. Trois accusés sont poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste. Le premier, en état de récidive légale, encourt la réclusion à perpétuité, les deux autres vingt ans de prison. Les cinq autres sont poursuivis pour association de malfaiteurs et infractions à la législation sur les armes. Ils risquent cinq à dix ans d'emprisonnement.
Seuls trois accusés seront dans le box des détenus (dont l'un incarcéré dans le cadre d'une autre affaire). Quatre comparaîtront libres, sous contrôle judiciaire. Le huitième, Brahim Tritrou, est visé par un mandat d'arrêt après avoir rompu son contrôle judiciaire.
Le verdict est prévu le 16 décembre. AFP