La Belgique appelle au calme et arme l’Ukraine
Plus de 50 millions d’euros d’aides en matériel militaire ont été dégagés à ce jour
Le Premier ministre Alexander De Croo appelle au calme après les déclarations menaçantes de Vladimir Poutine. Sur la chaîne publique flamande VRT, il a recommandé la sérénité tout en commentant la décision du président russe d’enclencher la mobilisation partielle de quelque 300.000 hommes.
«Je crois que nous devons réagir avec le calme nécessaire. Il ne faut pas jeter d’huile sur le feu. Nous ne devons pas agir par provocation», a déclaré le libéral flamand en relativisant la menace nucléaire brandie par le Kremlin. «Il y a quelques mois, la Russie l’avait déjà fait. L’OTAN avait alors réagi de manière très calme. Je pense que c’est ce que nous allons faire à nouveau.» Le Premier ministre estime que les Occidentaux doivent être «clairs» dans leur attitude et «continuer à soutenir l’Ukraine».
Le soutien belge est d’abord militaire. Il se monte à 55 millions d’euros depuis le début du conflit, et la Belgique compte selon son chef de gouvernement continuer dans cette voie, «dans les domaines où nous sommes forts».
Depuis le début du conflit, la Belgique a plusieurs fois dégagé des fonds pour venir en aide militairement à l’Ukraine. Dont douze millions d’euros pour du matériel qui recouvre cette fois des mitrailleuses lourdes et des munitions, fabriquées notamment par la FN d’Herstal, un des fleurons de l’industrie de l’armement belge. Par ailleurs, de nouvelles troupes devraient également être déployées à la mi-2023 sur la base de l’OTAN de Constanta en Roumanie, de l’autre côté donc de la frontière ukrainienne.
Les initiatives pour 2023
«Nous enverrons aussi du matériel non-létal pour l’hiver, des casques, du matériel de rechange, des équipements de vision. Début 2023, nous livrerons des ambulances et des camions d’évacuation médicale», ajoutait récemment la ministre de la Défense Ludivine Dedonder dans le journal «L’Echo». Et de préciser: «Nous sommes aussi partie prenante dans la mission d’entraînement prévue par l’Union européenne. Nous restons disponibles pour le déminage maritime ou terrestre, pour lesquels nous avons déjà assuré des entraînements. Mais aussi pour d’autres formations, comme celle de snipers via nos forces spéciales. Nous attendons les décisions de l’UE, promises pour la fin septembre. Nous accueillons également 45 blessés de guerre et des personnes gravement malades.»
Parmi les autres dispositions prises, le redéploiement de six chasseurs bombardiers F-16 en Estonie et l’arrivée du chasseur de mines Narcisse, en Méditerranée, avec une quarantaine d’hommes à bord, sont confirmés.
De son côté, Hadja Lahbib n’est pas en reste. La nouvelle ministre des Affaires étrangères a rencontré une seconde fois son homologue ukrainien Dmytro Kuleba à New York. A l’en croire, les Ukrainiens ne lui reprochent plus le reportage qu'elle avait fait en Crimée sous visa russe lorsqu'elle était journaliste de la RTBF. L’affaire avait singulièrement tendu les relations entre l’Ukraine et la Belgique, à grands renforts de messages incendiaires sur les réseaux sociaux.
Les relations diplomatiques seraient donc apaisées entre Bruxelles et Kiev. A New York, la cheffe de la diplomatie belge n’a pas communiqué la date de son déplacement en Ukraine, mais elle assure qu’elle n’ira pas les mains vides. «Nous travaillons sur deux pistes, une pour des mesures urgentes à l’approche de l’hiver et une autre autour de la reconstruction», affirme-t-elle.
Alexander De Croo prononcera l'allocution de la Belgique à la tribune de l'Assemblée générale des Nations unies ce vendredi.