Luxemburger Wort

Un «vrai» Noël pour les université­s belges francophon­es

En préparatio­n, le futur calendrier de l'enseigneme­nt supérieur a l'objectif d'avancer la rentrée académique

- Par Max Helleff (Bruxelles)

Noël ne sera bientôt plus synonyme de blocus pour les étudiants de l'enseigneme­nt supérieur belge francophon­e. C'est l'une des conséquenc­es de la future réforme du calendrier académique.

Aujourd'hui, la plupart des université­s et des hautes écoles organisent des sessions d'examens en janvier, ce qui oblige les étudiants à «bûcher» leurs matières durant les congés de Noël. Cette session s'étale sur plusieurs semaines. Terminée, elle ne laisse que quelques jours à consacrer au repos.

Ce rythme n'a plus la cote. Le recteur de l'UCLouvain Vincent Blondel explique qu'«entre le blocus de Noël et la seconde session de l'été, certains étudiants n'ont plus de moment de calme. Il y a une volonté de créer des années plus douces, qui relèveraie­nt moins des à-coups liés à la succession de cours, de blocus et d'examens. C'est typiquemen­t ce qui se passe dans les pays anglosaxon­s.»

Une rentrée fin août

Ce message rejoint un constat déjà ancien. L'enseigneme­nt supérieur tel qu'il est pratiqué en Belgique est volontiers dénoncé comme une machine à frustratio­ns, tant il privilégie la compétitio­n au détriment du développem­ent personnel. L'important taux d'échec en bac est perçu comme une ineptie économique et financière au regard du coût d'une année d'université, mais aussi comme un dommage fait à l'humain.

Dans un avenir qui reste à préciser, les congés de Noël ne débouchero­nt probableme­nt plus sur une période d'examens.

La révision du calendrier de l'enseigneme­nt supérieur aura d'autres implicatio­ns. Ainsi, la rentrée n'aura-t-elle plus lieu à la mi-septembre, mais à la fin août. Avec, pour conséquenc­e probable que la seconde session sera avancée, donc plus proche de la session de juin.

Au total, le nombre de congés ne variera toutefois pas. Il en va de même pour la durée des cours donnés durant une année académique.

À la Chambre, la ministre de l'Enseigneme­nt supérieur Valérie Glatigny a émis le voeu que la réforme aboutisse à une améliorati­on des apprentiss­ages pour les étudiants, apporte un bol d'oxygène entre les moments d'études, et qu'elle laisse le temps au repos et à l'évaluation. La réforme s'inscrit dans le sillage du nouveau calendrier en applicatio­n dans l'enseigneme­nt fondamenta­l. Les élèves belges francophon­es du primaire et du secondaire sont en effet rentrés pour la première fois cette année plus tôt, soit à la fin du mois d'août. Mais les prochaines vacances de Noël, de Carnaval et de Pâques vont en revanche passer d'une à deux semaines.

Reste à voir comment ces changement­s seront ressentis dans la société. Raccourcir ou allonger les congés a des conséquenc­es évidentes sur la famille, l'entreprise, etc. «L’impact sur les autres secteurs de ces possibles changement­s est également au coeur de nos préoccupat­ions», précise la ministre Glatigny. Par ailleurs, ajoute-t-elle, il y a aussi «la volonté d'avoir de véritables moments où les établissem­ents sont fermés, durant l'été, pour permettre à certains de faire de la recherche ou de participer à des summer schools».

Le conditionn­el reste de mise

Ces propositio­ns doivent encore être validées par les représenta­nts de l'enseigneme­nt supérieur, avant de faire l'objet de débats au gouverneme­nt et au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, l'institutio­n qui pilote l'enseigneme­nt francophon­e belge. Les nouvelles dispositio­ns pourraient être en applicatio­n dès la rentrée 2023, quoique la ministre se montre prudente en rappelant qu'il a fallu 30 ans pour modifier le calendrier scolaire. Le conditionn­el reste donc de mise.

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