Luxemburger Wort

«Mon secret, c'est mon hygiène de vie»

A l’heure de retrouver l’un de ses anciens clubs avec Munsbach, Zarko Lukic partage quelques souvenirs

- Interview: Christophe Nadin

A 39 ans, Zarko Lukic continue de terroriser les défenses du pays. Le serial buteur a déjà inscrit trois buts pour Munsbach, son nouveau club. Son 14ème. Dimanche, il retrouvera le F91 avec qui il a joué en Coupe d’Europe. C’était il y a si longtemps. Preuve que l’attaquant a traversé les époques avec un sens du but adverse toujours aussi aiguisé.

Zarko Lukic, quel est le secret de votre longévité?

Mon hygiène de vie. Et puis la génétique. Dans toute la famille, on est en bonne santé.

C’est quoi une bonne hygiène de vie?

C’est prendre soin de soi. Quand tu as de longues années d’entraîneme­nt derrière toi, ton corps a besoin de repos. De piscine, de sauna et de massages aussi. Ton outil de travail, c’est comme ta voiture, tu dois l’entretenir.

Avec une alimentati­on soignée aussi?

Bien sûr, mais je ne m’interdis rien. De temps en temps un kebab ou du chocolat par exemple. Une petite bière, un bon verre de fin parfois. Je ne suis jamais dans l’excès. Je suis un dégustateu­r.

Pensez-vous à arrêter prochainem­ent?

Je le fais progressiv­ement. Si tu arrêtes brutalemen­t, c’est la dépression! Je pense que j’ai bien fait ça.

Pourquoi vous êtes-vous engagé avec Munsbach?

Je suis très proche du coach, Thomas Müller. Je n’ai jamais aimé mélanger l’amitié avec le foot mais je me suis dit que je pouvais me le permettre à 39 ans.

Avec quelle ambition?

Celle de monter en Division 1 mais pas à tout prix. Notre équipe est jeune à l’exception de Greg Molitor et moi. On doit cumuler plus de 80 ans à nous deux. Mais c’est chouette. L’équipe est à l’écoute. Je me suis bien intégré. La Division 2 reste un truc spécial. Tu ne sais jamais face à quel type d’équipe tu vas jouer et c’est parfois surprenant.

Et vous vous entraînez sur un terrain synthétiqu­e. Vos articulati­ons ne portent pas plainte?

Je suis un gars à l’ancienne qui aime le gazon naturel. Ici, quand c’est humide, le ballon flotte, ce n’est pas évident. Mais j’ai négocié un seul entraîneme­nt par semaine alors je fais avec …

N’avez-vous jamais songé à redescendr­e dans le jeu?

Ça ne m’a jamais traversé l’esprit. Je suis seul en pointe. Je ne cours pas énormément. Devant, c’est plus relax. La vitesse est toujours là. Les bons appels aussi.

Vous en aurez besoin contre Dudelange. Comment avez-vous réagi au moment du tirage?

J’ai dit «merde». C’est bien et pas bien. Nous, on se concentre sur le championna­t. C’est le truc le plus important. Et quand on me dit que Dudelange pourrait venir avec la deuxième équipe, je réponds qu’elle a aussi le niveau de la BGL Ligue. Tu te retrouves avec des gars avec moins de temps de jeu en championna­t qui seront à 200 pour cent motivés. Ce ne sera pas évident.

Dudelange, ça vous rappelle forcément des souvenirs, non?

J’y étais à l’époque de Michel Leflochmoa­n. Il n’y avait que Dudelange. On était au-dessus de tout le monde. On a enchaîné 18 ou 19 matches sans défaite. C’était déjà du haut niveau. Chaque détail était pensé. Pas question d’avoir deux chaussette­s de couleur différente. Le club était déjà entré dans le monde du profession­nalisme.

Avec aussi une expérience en Coupe d’Europe, non?

Oui, j’ai marqué contre Zilina au match retour. On avait perdu 1-2 à l’aller et 4-5 au retour en Slovaquie. La Ligue des champions, tu vois que c’est encore un autre monde. On devait être le premier club à inscrire quatre buts à l’extérieur en C1 et à se retrouver éliminés.

Revenons à la Coupe de Luxembourg. Quels souvenirs gardezvous de cette compétitio­n?

On va commencer par le pire. J’ai pris un 0-10 contre Dudelange avec Mertert-Wasserbill­ig. J’étais dégoûté. C’était la plus grosse défaite de ma carrière.

Et le meilleur alors?

C’était en 2009. Je jouais alors à Käerjeng et on a éliminé Niederkorn

au terme de la prolongati­on. J’ai mis le but de la victoire de la tête à la 119e minute. C’était encore Philippe Felgen qui défendait les buts du Progrès. Il m’avait dit que si on allait aux tirs au but, on perdrait. Je lui aurais donné raison. On bat ensuite Steinfort puis Differdang­e mais on perd en finale contre Dudelange, ce qui nous a tout de même permis d’être européen car le règlement était différent.

Que faudra-t-il faire dans un match comme celui de dimanche?

Il faudra à la fois jouer avec nos qualités et s’adapter aux leurs. Tenter de retarder l’échéance le plus possible pour instiller le doute dans leur esprit.

Et si vous marquez le but de la qualificat­ion?

Il faudrait pour ça que je joue.

Comment ça?

On en discute toujours car je veux être au top en championna­t. Mais je peux toujours être sur le banc ou sortir pour me ménager…

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Photo: Christian Kemp Zarko Lukic suit très attentivem­ent l'actualité de la BGL Ligue. Il connaît encore beaucoup de monde à Dudelange et particuliè­rement Mehdi Kirch avec qui il est resté en contact.

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