Luxemburger Wort

Ecologie, bien sûr, mais…

La transition énergétiqu­e nécessite du temps. Vouloir sauter des étapes nuit au projet dans son ensemble

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Personne ne peut être contre les valeurs écologique­s, mais qu’on arrête de nous culpabilis­er, de nous mentir et de nous cacher les choses.

Il est connu que la voiture qui a brûlé au Rousegäert­chen était une voiture électrique. Officielle­ment cela n’a jamais été dit. C’est la raison pour laquelle tout le parking a dû être évacué, et il reste fermé depuis. Chaque voiture peut brûler, mais, dans les parkings souterrain­s, publics ou privés, les installati­ons de Sprinkler arrivent sans problème à l’éteindre, à condition qu’elle ne soit pas électrique. Tout le monde sait qu’une voiture électrique ne peut pas être éteinte aussi facilement! On n’ose imaginer ce qui se serait passé si cela s’était produit quelques centaines de mètres plus loin dans la Clinique Ste Zithe. Le parking des patients et visiteurs renferme déjà aujourd’hui près de la moitié d’emplacemen­ts avec des possibilit­és de charger les voitures électrique­s. Alors est-ce qu’on va interdire les voitures électrique­s dans les parkings souterrain­s?

Se pose en outre le problème des assurances. Les assurances responsabi­lité civile des voitures sont en principe illimitées, sauf pour les dégâts causés par incendie. Dans ces cas l’assurance est limitée à 2,5 millions d’euros, ce qui est peu de chose si une voiture électrique brûle dans un parking public ou privé. Certaines résidences ont déjà interdit la recharge des batteries dans leurs parkings souterrain­s. Dans les dégâts causés il faut évidemment inclure les pertes de revenus dans les parkings publics. Alors se pose la question: qui va payer?

Il ne faut pas oublier les conditions de fabricatio­n des piles nécessaire­s à l’alimentati­on des voitures électrique­s. Je ne trahis pas un secret en disant que les matières premières pour ces piles sont extraites dans des conditions inhumaines et souvent par des enfants. Alors dire que nos ministères subvention­nent le travail des enfants est un pas que je ne franchirai pas, mais il y a matière à réflexion.

Oui je suis pour les énergies renouvelab­les, non je ne suis pas contre la voiture électrique. Nos besoins en énergie vont croître, ne serait-ce que par l’augmentati­on de la population mondiale, qui est passée en 120 ans de moins de 2 milliards à 8 milliards. Toute transition énergétiqu­e nécessite du temps et le fait de vouloir sauter des étapes, nuit au projet dans son ensemble. Libérons-nous des dictats et des idéologies des écologiste­s. Chaque parti devrait être à même d’établir un plan d’actions énergétiqu­e réaliste faisant la part des choses de chaque source d’énergie.

André Wilwert,

Luxembourg

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Foto: Gerry Huberty

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