La sécurités routière – talon d’Achille luxembourgeois
L'accident qui a coûté la vie à trois personnes n'est pas un incident isolé
Le 6 mars 2023 fut un jour noir pour le Grand-Duché de Luxembourg. La manoeuvre d'un conducteur imprudent visant à gagner quelques secondes a inutilement coûté la vie à trois personnes et a blessé grièvement une quatrième personne.
Hélas, cet accident n'est pas un incident isolé. En effet, une semaine plus tôt, un enfant a été renversé par une voiture et a été gravement blessé à Dudelange. Si de tels accidents ne se produisent pas davantage sur nos routes – et je ne fais point allusion à tous ces conducteurs que je vois en train de pianoter en toute insouciance sur leur téléphone au volant, ce qui est un autre problème tout aussi grave – il faudrait parler de miracle, car beaucoup de nos rues incitent à la vitesse.
Les excès de vitesse sont un véritable fléau. Où que vous viviez, la vitesse est un facteur de morbidité. Plusieurs études ont montré que sur la grande majorité des routes et dans la plupart des pays, 40 à 50 % des véhicules roulent au-dessus de la limite de vitesse. Pourtant, il convient de souligner que le fait de rouler ou non à une vitesse excessive peut faire la différence entre la vie et la mort. Par exemple, lorsqu'un piéton est percuté par un véhicule roulant à 80 km/h, il a trois fois plus de chances de mourir que si l'impact se produit à environ 50 km/h. Il faut savoir que le risque de décès diminue avec chaque km/h.
Dans ce contexte, nos responsables politiques devront réfléchir à la manière d'éviter les excès de vitesse dans nos villes et nos villages. Une chose est sûre, nous ne pouvons pas réglementer la sécurité uniquement par des lois ou par la présence de policiers à chaque coin de rue, ou encore par des radars. Il faut réaménager nos routes et inciter à la décélération plutôt qu’à l’accélération. Partant, il convient de transformer nos circuits routiers intra-urbains en espace de rencontre où tout automobiliste avance de manière prudente et dans le respect des usagers moins protégés.
A la suite de cet itératif et tragique accident, les responsables politiques ne peuvent plus rester les bras croisés car de tels accident anéantissent la vie de gens.
Les gens sont las des villes et des villages qui ressemblent à des autoroutes où le bruit sidérant des moteurs de voitures qui ne respectent pas les limitations de vitesse est omniprésent.
Il nous faut des villes et des villages où il est agréable de vivre, où il fait bon se promener dehors, où les rues bordées d'arbres sont des zones d’ombre et de fraîcheur, où il est possible de discuter avec ceux qu’on croise sans être assommé par le bruit de la circulation. Il nous faut des espaces de vie où les gens ont envie de réinvestir l’espace public abandonné à la voiture. Cela ressemble à un rêve, non?
Ce rêve peut et doit devenir une réalité. La question de la sécurité routière ne peut plus rester ce talon d’Achille, mais doit redevenir une priorité pour nos élus locaux et nos députés. Trop de personnes innocentes ont péri, trop de destins familiaux ont sombré pour simplement repasser aux affaires courantes.
Stephen De Ron, Itzig