Luxemburger Wort

Visite à Hinzert

À la découverte d’un lieu de mémoire poignant pour les élèves de l’EHTL

- EHTL – Diekirch via mywort

Diekirch. En février, à quelques jours de la Journée nationale de la Résistance, les élèves de la 2GGH, accompagné­s de leur professeur­e Laura Teusch, titulaire du cours Connaissan­ce du monde contempora­in, ont découvert un lieu de mémoire d’envergure européenne. Quand ils ont quitté le site six heures plus tard, ils ont compris pourquoi Hinzert est aux Luxembourg­eois ce qu’Auschwitz est aux victimes polonaises du nazisme.

La visite a commencé par le centre de rencontres et de documentat­ion qui a ouvert ses portes en 2005. L’architectu­re singulière interpelle: les lignes ont perdu leur verticalit­é, tout est incliné, biscornu, cabossé et fait écho à la vie brisée des 10 000 hommes détenus à Hinzert entre 1939 et 1945. La vaste surface vitrée de la salle d’exposition laisse entrer un soleil généreux et attire le regard vers l’extérieur, vers un grand espace verdoyant, presque idyllique, qui, à première vue, ne rappelle en rien le camp de détention qui s’y dressait. Pourtant, le sol porte encore des traces de l’histoire qui s’est jouée ici.

Grâce aux explicatio­ns détaillées du guide Georg Mertes et à d’anciennes photograph­ies en noir et blanc, le passé reprend progressiv­ement forme: l’entrée du camp, les fils barbelés, les sentinelle­s, les baraquemen­ts, la place d’appel, le pénitencie­r, le pilori ou encore l’étang.

Quelques kilomètres plus loin, dans les bois, des stèles commémorat­ives rappellent l’exécution de citoyens luxembourg­eois: les uns, à la suite de la grève générale de 1942 visant à protester contre le recrutemen­t obligatoir­e dans l’armée allemande; les autres, fusillés le 25 février 1944 pour leur appartenan­ce à la résistance. Alors que les fosses communes étaient destinées à faire disparaîtr­e les morts dans l’anonymat, elles se sont transformé­es en lieux de commémorat­ion qui permettent de garder plus vivant que jamais le souvenir des défunts.

Parmi les survivants du camp de concentrat­ion spécial SS, figure Lucien Wercollier (décédé en 2002), qui a conçu un monument commémorat­if inauguré en 1986, lequel se dresse au cimetière d’honneur.

Venir sur place, voir les lieux de ses propres yeux, se trouver à côté de ce qui fut un charnier permet de mieux comprendre l’horreur qui pourtant demeurera toujours inconcevab­le.

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