Luxemburger Wort

Leudelange s’aguerrit au contact des meilleurs

Baptême douloureux pour le FC Gruefwiss qui disputait sa première finale de la Coupe de Luxembourg face à une équipe de Differdang­e sans pitié (9-1)

- Par Christophe Nadin

L’apprentiss­age passe par là. Le FC Gruefwiss Leudelange n’a pas résisté à la tornade differdang­eoise, ce lundi de Pâques, en finale de la Coupe de Luxembourg, s’inclinant 1-9 au Centre Hartmann de Dudelange.

Le meilleur club du pays, en pleine réflexion quant à la suite à donner à ses ambitions, s’est adjugé une quatrième Coupe consécutiv­e et donc un huitième trophée national. Derrière ce règne sans partage, plusieurs clubs creusent leur sillon sans se soucier de la force de frappe du fleuron de la Cité du Fer.

De la rue à la salle

Leudelange est arrivé à pas feutrés dans ce cercle fermé des outsiders. «Le club est né à la fin de l’année 2008 et n’a vécu que d’entraîneme­nts et de matchs amicaux jusqu’en 2011», se souvient le président Lou Linster. «On a rejoint la Ligue francophon­e belge en 2011, passant de la troisième provincial­e à la deuxième puis à la première avant de redescendr­e. En 2018, nous avons quitté la Belgique pour venir jouer au Luxembourg. Et nous voilà en finale.»

Que de chemin parcouru en un peu plus de 15 ans pour ce club dénommé ainsi en raison de la rue dans laquelle les jeunes allaient jouer après l’école. Leudelange a ensuite observé les mouvements incessants dans la compétitio­n grand-ducale pour saisir les occasions quand elles se présentaie­nt. La disparitio­n du Racing en fut une, le changement de paradigme de Sanem en fut une autre.

«La volonté est d’inscrire nos performanc­es dans la durée. C’est un challenge au regard de l’histoire récente et de la chute spectacula­ire d’équipes après une année prometteus­e», explique Michel Vaz. Le gardien, substitut du très bon Tiago Fernandes ce lundi, n’est pas avare de conseils et met à la dispositio­n du club son réseau. «On n’a pas vraiment de budget, ni les moyens nécessaire­s pour affirmer qu’on ne subira pas de départs au terme de la saison, mais on doit cultiver notre esprit d’équipe pour marcher dans les pas d’autres clubs. Je n’aurai pas la prétention de dire qu’on veut devenir la deuxième force du pays parce que Niederkorn réalise de l’excellent travail mais il y a une place à prendre juste derrière.»

Déjà battu trois fois en championna­t par Differdang­e, Leudelange comptait sur la magie de la Coupe pour contrarier le favori ce lundi, mais la bonne entame de match s’est fracassée sur le réalisme des Rouge et Noir. Le capitaine Bochum, avec la complicité malheureus­e du gardien Fernandes, permettait aux favoris de briser la glace (1-0, 7e) puis Paulinho ponctuait un superbe travail collectif pour faire 2-0 (15e).

«A la pause, on s’est dit que tout était encore possible», confesse Joe Monteiro. «On a eu le répondant physique pendant dix minutes, mais ils ont inscrit leurs buts à des instants importants alors que nous, nous ne sommes pas parvenus à trouver l’ouverture. C’est le haut niveau. On a coulé en seconde période, mais ce fut une petite victoire d’inscrire un but. On aurait pu en mettre plus, mais les poteaux en ont décidé autrement. Le score ne reflète pas le match. Il est trop lourd même si eux méritent leur victoire. Mais c’est une belle aventure de voir une bande de potes comme la nôtre d’arriver en finale de la Coupe et de disputer les demi-finales du championna­t.»

Quand les tenants du titre accélèrent…

La suite fut en effet plus douloureus­e pour le club de la banlieue de la capitale. Un but contre son camp de Moreira (0-3, 21e) lançait la grande offensive des tenants du titre qui allaient faire mouche dans toutes les positions. Paulinho corsait l’addition avant que Leudelange donne tout pour sauver l’honneur en sortant notamment son gardien. Tavares réussira bien ce but tant espéré mais, en attendant, Jo, Reis, Garrido et encore Reis avaient donné le vertige au score. Paulinho se chargeant de clôturer le récital à la dernière minute.

A Differdang­e, pas question de faire la fine bouche même si on a déjà assisté à des partitions de plus haut niveau. «Une finale de Coupe ne se compare pas à grand-chose. Pas au championna­t en tout cas. On était là pour gagner. On veut maintenant le doublé pour disputer encore la Ligue des champions dans quelques mois», avouait le capitaine Bochum. Un message appuyé par le deuxième gardien, Daniel Nunes. «On n’a pas pris ce rendez-vous à la légère. Le score dit tout cependant. Nous respectero­ns aussi nos futurs adversaire­s en championna­t, mais on veut ce doublé.»

Cette suprématie agace certains et en laisse d’autres de marbre. Force est de constater que les grandes heures du futsal au pays semblent loin derrière nous. Le relatif calme des 750 spectateur­s présents en disait long sur l’essoufflem­ent visible d’une discipline que les amoureux vont devoir réformer à coup d’idées un peu plus glamours pour recréer un lien qui s’est manifestem­ent distendu.

: La volonté est d’inscrire nos performanc­es dans la durée. C’est un challenge au regard de l’histoire récente et de la chute spectacula­ire d’équipes après une année prometteus­e. Michel Vaz

 ?? Photo: Stéphane Guillaume ?? Michel Vaz et Leudelange poursuiven­t leur apprentiss­age du haut niveau. A chaque saison son étape.
Photo: Stéphane Guillaume Michel Vaz et Leudelange poursuiven­t leur apprentiss­age du haut niveau. A chaque saison son étape.

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