Leudelange s’aguerrit au contact des meilleurs
Baptême douloureux pour le FC Gruefwiss qui disputait sa première finale de la Coupe de Luxembourg face à une équipe de Differdange sans pitié (9-1)
L’apprentissage passe par là. Le FC Gruefwiss Leudelange n’a pas résisté à la tornade differdangeoise, ce lundi de Pâques, en finale de la Coupe de Luxembourg, s’inclinant 1-9 au Centre Hartmann de Dudelange.
Le meilleur club du pays, en pleine réflexion quant à la suite à donner à ses ambitions, s’est adjugé une quatrième Coupe consécutive et donc un huitième trophée national. Derrière ce règne sans partage, plusieurs clubs creusent leur sillon sans se soucier de la force de frappe du fleuron de la Cité du Fer.
De la rue à la salle
Leudelange est arrivé à pas feutrés dans ce cercle fermé des outsiders. «Le club est né à la fin de l’année 2008 et n’a vécu que d’entraînements et de matchs amicaux jusqu’en 2011», se souvient le président Lou Linster. «On a rejoint la Ligue francophone belge en 2011, passant de la troisième provinciale à la deuxième puis à la première avant de redescendre. En 2018, nous avons quitté la Belgique pour venir jouer au Luxembourg. Et nous voilà en finale.»
Que de chemin parcouru en un peu plus de 15 ans pour ce club dénommé ainsi en raison de la rue dans laquelle les jeunes allaient jouer après l’école. Leudelange a ensuite observé les mouvements incessants dans la compétition grand-ducale pour saisir les occasions quand elles se présentaient. La disparition du Racing en fut une, le changement de paradigme de Sanem en fut une autre.
«La volonté est d’inscrire nos performances dans la durée. C’est un challenge au regard de l’histoire récente et de la chute spectaculaire d’équipes après une année prometteuse», explique Michel Vaz. Le gardien, substitut du très bon Tiago Fernandes ce lundi, n’est pas avare de conseils et met à la disposition du club son réseau. «On n’a pas vraiment de budget, ni les moyens nécessaires pour affirmer qu’on ne subira pas de départs au terme de la saison, mais on doit cultiver notre esprit d’équipe pour marcher dans les pas d’autres clubs. Je n’aurai pas la prétention de dire qu’on veut devenir la deuxième force du pays parce que Niederkorn réalise de l’excellent travail mais il y a une place à prendre juste derrière.»
Déjà battu trois fois en championnat par Differdange, Leudelange comptait sur la magie de la Coupe pour contrarier le favori ce lundi, mais la bonne entame de match s’est fracassée sur le réalisme des Rouge et Noir. Le capitaine Bochum, avec la complicité malheureuse du gardien Fernandes, permettait aux favoris de briser la glace (1-0, 7e) puis Paulinho ponctuait un superbe travail collectif pour faire 2-0 (15e).
«A la pause, on s’est dit que tout était encore possible», confesse Joe Monteiro. «On a eu le répondant physique pendant dix minutes, mais ils ont inscrit leurs buts à des instants importants alors que nous, nous ne sommes pas parvenus à trouver l’ouverture. C’est le haut niveau. On a coulé en seconde période, mais ce fut une petite victoire d’inscrire un but. On aurait pu en mettre plus, mais les poteaux en ont décidé autrement. Le score ne reflète pas le match. Il est trop lourd même si eux méritent leur victoire. Mais c’est une belle aventure de voir une bande de potes comme la nôtre d’arriver en finale de la Coupe et de disputer les demi-finales du championnat.»
Quand les tenants du titre accélèrent…
La suite fut en effet plus douloureuse pour le club de la banlieue de la capitale. Un but contre son camp de Moreira (0-3, 21e) lançait la grande offensive des tenants du titre qui allaient faire mouche dans toutes les positions. Paulinho corsait l’addition avant que Leudelange donne tout pour sauver l’honneur en sortant notamment son gardien. Tavares réussira bien ce but tant espéré mais, en attendant, Jo, Reis, Garrido et encore Reis avaient donné le vertige au score. Paulinho se chargeant de clôturer le récital à la dernière minute.
A Differdange, pas question de faire la fine bouche même si on a déjà assisté à des partitions de plus haut niveau. «Une finale de Coupe ne se compare pas à grand-chose. Pas au championnat en tout cas. On était là pour gagner. On veut maintenant le doublé pour disputer encore la Ligue des champions dans quelques mois», avouait le capitaine Bochum. Un message appuyé par le deuxième gardien, Daniel Nunes. «On n’a pas pris ce rendez-vous à la légère. Le score dit tout cependant. Nous respecterons aussi nos futurs adversaires en championnat, mais on veut ce doublé.»
Cette suprématie agace certains et en laisse d’autres de marbre. Force est de constater que les grandes heures du futsal au pays semblent loin derrière nous. Le relatif calme des 750 spectateurs présents en disait long sur l’essoufflement visible d’une discipline que les amoureux vont devoir réformer à coup d’idées un peu plus glamours pour recréer un lien qui s’est manifestement distendu.
: La volonté est d’inscrire nos performances dans la durée. C’est un challenge au regard de l’histoire récente et de la chute spectaculaire d’équipes après une année prometteuse. Michel Vaz