Luxemburger Wort

L’Union Saint-Gilloise, l’autre famille de Paul Philipp

Le coeur du président de la FLF battra à distance jeudi pour son ancien club belge qu’il chérit et qui est en quête d’un trophée majeur depuis 89 ans

- Par Christophe Nadin

La mort dans l’âme, Paul Philipp a dû renoncer à l’invitation des dirigeants de l’Union Saint-Gilloise pour assister demain à la finale de la Coupe de Belgique entre le club bruxellois et l’Antwerp au Stade Roi Baudouin (15h30), là où joueront les Lions Rouges dans pile un mois face à la Belgique. Le calendrier a fait se télescoper les deux épilogues des coupes nationales et le président honorera de sa présence le match entre Hesperange et Niederkorn au Stade de Luxembourg (19h30).

Les Jaune et Bleu ont battu le rappel pour faire bloc derrière un équipe qui n’a plus gagné la Coupe de Belgique depuis 111 ans et qui court après un trophée depuis 89 ans et un onzième titre national. Anthony Moris et ses partenaire­s ont deux fers au feu puisqu’ils visent aussi les lauriers dans un championna­t renversant qui a vu le FC Bruges prendre le commandeme­nt ce dimanche. Anderlecht est deuxième à deux points et l’Union troisième à trois unités.

«Ce n’est pas plus mal que l’Union soit concerné par deux échéances et qu’il joue le coup à fond chaque match. C’est sans doute la meilleure façon de préparer une finale», analyse Philipp alors que l’Antwerp, lui, a levé le pied depuis bien longtemps dans la compétitio­n domestique pour tout miser sur ce rendezvous. «Je crois que garder une dynamique est important. L’Union a puni deux fois l’Antwerp dans les play-offs. Et je suis content de constater qu’Anthony a fait un bon match dans le derby dimanche.»

Une finale ne se joue pas mais se gagne. Et l’ancien profession­nel ne compare ça à rien. Même pas aux matchs européens joués à un haut niveau par l’USG ces deux dernières saisons. «Il y a tellement d’attente que la pression sera forcément là. On félicite le club de partout pour les bons résultats, mais maintenant, c’est l’heure de la récompense. C’est formidable de renouveler de telles performanc­es plusieurs saisons, mais il faut à un moment cueillir les fruits de ce travail. J’espère que cette pression ne les paralysera pas.»

La Coupe de Belgique et Philipp n’ont jamais fait bon ménage. «Deux ans avant mon arrivée, l’Union s’était hissée en demi-finale et a perdu contre le Lierse, mais moi, je ne garde aucun souvenir à part un huitième de finale contre le Beerschot», se souvient celui qui arriva dans les faubourgs bruxellois en 1970 à l’âge de 19 ans et qui resta quatre années avant de s’engager pour deux saisons avec le Standard de Liège, de revenir au Stade Joseph Marien pour quatre ans avant de boucler sa carrière belge à Charleroi avec qui l’ancien milieu de terrain garde en mémoire un match particulie­r lié à la Coupe de Belgique. «On s’est fait sortir dès notre entrée en lice par le Lorrain Arlon qui évoluait alors en Promotion (4e niveau belge). On a perdu 1-2 et j’ai inscrit le but carolo. Le public était tellement furieux que l’on a dû rester plus d’une heure dans le vestiaire.»

Trois vainqueurs luxembourg­eois

Pour compléter le tableau, Paul Philipp cible deux campagnes disputées avec le Standard. Une première qui s’acheva en quart de finale face à l’Antwerp et une seconde peu glorieuse où le club de Sclessin fut sorti par Sportief Rotselaar, un club de troisième division. Le Standard a compté dans le parcours de l’internatio­nal même s’il ne fut pas titulaire chaque semaine. «Le fossé était grand entre l’USG et son côté familial et les Rouches où tu étais sur le terrain à 9h du matin.»

En jaune et bleu, le président de la FLF retient pêle-mêle deux victoires à Anderlecht, des duels face à Louis Pilot, un premier but à Ostende devant pas mal de Luxembourg­eois en vacances à la côte belge et les heures un peu plus noires à la Butte lorsque le club descendit en Division 2. Il suivit à distance, depuis Liège, la faillite, l’aventure en Division 3 puis revint aux affaires en Division 2 avant de prendre le chemin de Charleroi. Il croisa, en début de carrière, la route de Guy Thys, qui allait devenir le mythique entraîneur des Diables Rouges à la Coupe du monde 1986 entre autres.

Milieu offensif, puis défensif avant de finir libéro, Paul Philipp affronta d’autres Luxembourg­eois dans la compétitio­n belge. Notamment Johny Léonard et François Konter alors à La Gantoise. Ce dernier finissait son parcours et rem

porta la Coupe de Belgique avec le grand Anderlecht en 1965 au côté notamment de Paul Van Himst. Ce fut face au Standard de Louis Pilot. L’Eschois souleva, lui, deux fois le trophée, en 1966 puis en 1967. Guy Hellers est le troisième et dernier joueur grand-ducal à avoir eu ce privilège. C’était en 1993 au Parc Astrid face à Charleroi. Est-ce au tour d’Anthony Moris?

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Photo: Getty Images Anthony Moris et l‘Union ont l‘occasion de décrocher un premier trophée demain face à l‘Antwerp en finale de la Coupe de Belgique.
 ?? ?? En 1976, Paul Philipp (debout, troisième en partant de la gauche) revient au chevet d’une Union alors en Division 2 et qui venait de se relever de la faillite.
En 1976, Paul Philipp (debout, troisième en partant de la gauche) revient au chevet d’une Union alors en Division 2 et qui venait de se relever de la faillite.
 ?? Photos: Royale Union Saint-Gilloise ?? Paul Philipp et son élégante conduite de balle du pied gauche. L’actuel président de la FLF a laissé sa carte de visite à l’Union.
Photos: Royale Union Saint-Gilloise Paul Philipp et son élégante conduite de balle du pied gauche. L’actuel président de la FLF a laissé sa carte de visite à l’Union.

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