Luxemburger Wort

Käerjeng en pleine zone de turbulence­s

Puni par le Racing au terme d’un non-match, le club de Bascharage ne parvient pas à sortir d’une spirale négative qui s’inscrit dans un climat général tendu

- Par Christophe Nadin «On ne mérite rien»

La seule bonne nouvelle de la soirée n’est pas venue du terrain, samedi, pour le camp bascharage­ois mais de l’annonce des autres résultats. Pour le reste, ce fut la bérézina! Peur au ventre, pertes de balle, duels perdus, manque de percussion: la totale! Tout le contraire d’une équipe visiteuse rassurée sur son avenir avant le début du match et décomplexé­e pendant 90 minutes. Il y a déjà visiblemen­t une prise de conscience en vue de la saison prochaine au Racing. Le club de la capitale semble vouloir redevenir compétitif. Et tant pis pour les absents!

Démission et échanges tendus

D’avenir, il en sera pleinement question dimanche prochain pour l’UNK. Le présent, lui, est morose. Depuis plus d’une semaine, le club de Bascharage n’a plus de président. Jim Thomes, en place depuis huit ans, a démissionn­é et n’a pas souhaité commenter sa décision en amont de la rencontre, ne voulant qu’une seule chose: le maintien de son club de coeur.

La semaine, elle, fut agitée dans sa genèse. Lundi, on s’est très peu entraîné et on s’est dit les choses entre hommes dans le vestiaire. Certains piliers furent sans pitié pour les choix opérés par l’entraîneur Franck Rinaldo. Fallait-il y voir une relation de cause à effet avec le onze de départ de ce samedi? Toujours est-il que Julien Fostier et Idir Boutrif se retrouvère­nt sur le banc et que Mathias Jänisch ne retrouva pas de place de titulaire.

Positionné un peu plus haut que d’habitude en l’absence de Fostier, Stefan Lopes aurait dû orchestrer la manoeuvre mais les musiciens n’accordèren­t que trop rarement leurs instrument­s. Au contraire, les mauvaises notes fusèrent comme lors de cette perte de balle d’Ousmane Baldé aussitôt exploitée par Andreas Buch puis par Loris Tinelli qui bénéficiai­t d’un rebond favorable pour ouvrir la marque (1-0, 12e).

Le seul éclair dans la grisaille était signé Lopes sur un coup franc de 25 m qui surmontait Noah Olm (1-1, 30e). Joie de courte durée pour l’UNK qui encaissait coup sur coup deux buts qui le clouaient au pilori. Le premier sur un long centre de Fatih Eren que Noah Scheidweil­er et la défense regardèren­t entrer dans le but (2-1, 38e), le second consécutif à une perte de balle de Guillaume Mura que Buch s’empressait de transforme­r en centre gagnant pour Tinelli, auteur d’un lob parfait pour mettre son club à l’abri (3-1, 40e).

Il restait au club de la capitale à gérer une seconde mi-temps dans laquelle Käerjeng fit illusion avec notamment l’entrée en jeu de Fostier, mais les Ciel et Blanc eurent l’occasion de punir l’équipe locale à plusieurs reprises aussi. Andreas Buch mit fin aux supplices de l’UNK à 20 minutes du terme en poussant dans le but un centre de Tinelli qui poursuivai­t le travail amorcé par Eliot Gashi (4-1). Quelques minutes auparavant, Ken Corral aurait pu relancer le suspense mais seul devant Olm, il plaça au-dessus du but.

Les Bascharage­ois faisaient profil bas en rentrant au vestiaire et toute la colère transpirai­t dans les propos de Julien Fostier. «Ce n’est pas d’aujourd’hui qu’il manque beaucoup de choses. Avec cet état d’esprit et cette façon de jouer, on ne mérite rien. Même pas un barrage. Autant aller en Promotion d’Honneur tout de suite. Trop de joueurs sont en dessous de leur niveau. On est très faibles et on affiche énormément de lacunes techniques. Il faut ouvrir les yeux et dire que ça ne suffit pas même si, bien sûr, on veut tous sauver le club.»

Moins remonté mais tout aussi abattu, Tom Siebenaler synthétisa­it le mal-être bascharage­ois. «C’est le reflet des six derniers matchs. On rate notre entame de match, on prend un but à la con, on revient puis on se met les buts nous-mêmes. C’est difficile quand tu es mené 1-3 à la pause. Tu es obligé d’ouvrir et eux, avec leurs qualités, ils font mal. Tout le monde veut bien faire mais on traverse une mauvaise passe et c’est difficile d’en sortir. Il nous reste une chance dimanche prochain. Il faudra tout donner.»

Pointé du doigt sur le premier but et auteur d’un match compliqué, Ousmane Baldé ne se dérobait pas. «On perd le match nous-mêmes en raison d’erreurs individuel­les. Ils ne nous ont pas mis en difficulté. Le premier but, c’est de ma faute quand je perds le ballon. Peut-être que la pression était trop haute par rapport à l’enjeu. Il y a tellement de facteurs quand on perd. Il faudra remettre le bleu de chauffe à l’entraîneme­nt en semaine pour disputer cette finale qui nous attend à Mondercang­e dimanche prochain.»

Käerjeng peut difficilem­ent tomber plus bas dans la performanc­e que ce samedi. Mais même avec toutes ces semaines compliquée­s, il garde son sort entre les mains et pourrait se sauver directemen­t avec 31 points.

 ?? ??
 ?? ?? Loris Tinelli (à droite), sous l’oeil de Guillaume Mura, s’est offert un doublé qui a conduit le Racing vers une victoire aisée.
Loris Tinelli (à droite), sous l’oeil de Guillaume Mura, s’est offert un doublé qui a conduit le Racing vers une victoire aisée.
 ?? Photos: Christian Palmisano ?? Franck Rinaldo (à gauche), ses adjoints et les joueurs de l’UNK sur le banc avaient la mine des mauvais jours samedi.
Photos: Christian Palmisano Franck Rinaldo (à gauche), ses adjoints et les joueurs de l’UNK sur le banc avaient la mine des mauvais jours samedi.

Newspapers in German

Newspapers from Luxembourg