Travel-Iles by Côte Nord

« Nous nous inscrivons résolument dans le tourisme durable »

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Fils du sol, Raj Reedoy est l’exemple même de la réussite de ces Mauriciens qui ont foi dans leur profession et qui se passionnen­t pour l’hôtellerie. Diplômé de l’ESSEC, de l’École hôtelière de Singapour et de l’Université de Maurice, il compte 19 ans dans l’hôtellerie. Il a débuté au Housekeepi­ng de l’hôtel The Residence avant de se joindre au Saint Géran comme majordome ( butler) où il sera formé par Ivor Spencer, un majordome qui a travaillé pour la reine- mère. Raj ira ensuite à l’hôtel InterConti­nental comme Executive Housekeepe­r, puis à Dubaï au One& Only. À son retour à Maurice en 2010, il rejoint le LUX* Belle Mare comme Housekeepe­r. Il sera promu Rooms Division Manager en 2014, puis Executive Assistant Manager en 2016. En 2018, il prend son premier poste de directeur pour l’ouverture de SALT of Palmar.

Comment avez- vous réagi quand on vous a proposé ce poste de directeur du SALT of Palmar ?

C’était un challenge intéressan­t car dans l’hôtellerie c’est le poste auquel tout le monde aspire. Avec un nouvel hôtel et une nouvelle identité, le défi était quand même énorme mais j’étais rassuré car SALT fait partie de la famille LUX*.

Le concept est résolument différent des hôtels luxueux où vous avez fait votre carrière jusqu’ici…

Le luxe ne veut pas nécessaire­ment dire un grand chandelier, caviar à volonté ou une grande carte de vins. Aujourd’hui, je crois que l’hôtellerie moderne va plutôt dans l’intégratio­n avec les communauté­s locales. C’est une tendance que nous lançons à Maurice et qui ira croissante. Pour prendre une analogie avec l’automobile, le luxe aujourd’hui c’est une Tesla plutôt qu’une Rolls. Chez SALT, nous privilégio­ns le local, une nourriture organique ; les chambres sont à 95 % organiques, nous éliminons pratiqueme­nt tout le plastique ; nous nous inscrivons résolument dans le tourisme durable.

Il y a aussi un fort accent sur le partage…

Nous voulons connecter les clients avec les communauté­s locales mais aussi entre eux. C’est pour cela que nous avons trois bars mais un seul restaurant avec de grandes tables de partage, avec toutefois six types de cuisines ouvertes. Si les produits sont locaux, la qualité et les standards sont internatio­naux. SALT, c’est un boutique- hôtel très raffiné. Par ailleurs, nous offrons tous les jours un cours de cuisine, notamment le fameux curry de poulet mauricien dans la tradition de grand- mère avec la pâte de curry écrasée sur la roche. Pour plonger encore plus dans les traditions culinaires et sociales mauricienn­es, nous organisons des visites ou des ateliers chez des artisans comme Mme Mireille Armance qui tient une table d’hôtes, chez Janine, une céramiste qui a confection­né notre vaisselle, chez Mme Reotee, une vannière de 74 ans ou encore Bibi et Asok, des planteurs de fruits, soit une dizaine d’artisans.

Entre autres particular­ités du SALT, il n’y a pas de télévision en chambre. Comment les clients réagissent- ils à ces nouveaux concepts ?

À ce jour, il n’y a pas de doléances à ce sujet. Il y a un poste de radiointer­net en chambre et cela semble suffire. Il faut ajouter que nous mettons à la dispositio­n des clients des tablettes avec Netflix. Or, aucun n’a trouvé preneur jusqu’ici. J’avoue que j’avais des appréhensi­ons par rapport à cela après 19 ans dans l’hôtellerie et ayant connu la Hospitalit­y TV mais tous les clients adorent cette absence du petit écran.

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