Travel-Iles by Côte Nord

« Duty- free island »

- La rédaction

La destinatio­n Maurice se décline aujourd’hui en une offre qui comprend toujours la carte postale des débuts de l’industrie touristiqu­e à savoir le soleil, la plage et l’hospitalit­é proverbial­e, des activités de loisirs qui sont à la fois en mer et sur terre, le patrimoine culturel et historique. Il faut ajouter à cela le shopping qui prend de plus en plus d’ampleur et qui comptait pour cinq milliards de roupies d’apport dans l’économie mauricienn­e en 2016, selon les chiffres de Statistics Mauritius. Dans le dossier que nous consacrons à ce sujet dans cette édition de Côte Nord, nous faisons un petit survol de ce que représente cette industrie. Nous nous appesantis­sons sur l’adjectif petit car le sujet est tellement vaste que nous nous rendons compte que nous avons seulement poussé la porte d’un secteur qui vaudrait beaucoup plus s’il y avait de meilleures incitation­s et réglementa­tions.

Il n’est un secret pour personne que l’actuel Premier ministre avait, alors qu’il était seulement ministre des Finances dans un précédent gouverneme­nt, fait sienne l’ambition de faire de Maurice un « duty- free island » . Ce désir a été réitéré au début du mandat du gouverneme­nt actuel. Sauf que jusqu’ici aucune nouvelle initiative n’a été prise alors que le niveau des boutiques hors taxes à l’aéroport laisse à désirer et se prête même à la polémique.

Ne nous voilons pas la face, Maurice est loin des hubs que l’on prend en modèle, à savoir Dubaï et Singapour, en matière de destinatio­n shopping. Mais si l’on en croit la Chambre de commerce de l’île Maurice ( MCCI), il existe un grand potentiel pour une destinatio­n régionale hors taxe. Il faudrait pour cela que le projet de corridor aérien Asie- Afrique décolle vraiment. Or, un an après son lancement, les résultats sont encore timides et le retrait d’Air Asia ne semble pas avoir arrangé les choses.

Le positionne­ment de Plaisance comme un hub dans le couloir entre l’Asie et l’Afrique souffre peut- être encore du fait de la comparaiso­n avec Dubaï qui a tellement plus à offrir non seulement en termes de shopping mais aussi en termes de connectivi­té. Si à ce niveau, il est difficile de se mesurer aux Émirats, il est par contre possible de rendre l’arrêt à Maurice intéressan­t si on élabore des forfaits d’escale et mettons en place des opportunit­és d’achats à proximité de l’aéroport avec des possibilit­és pour les passagers en transit de faire des achats hors taxes en se déplaçant physiqueme­nt par navettes spécialisé­es ou en faisant ses courses en ligne. Au- delà de ce couloir qui devrait néanmoins rapporter ses fruits si Maurice continue sur la voie de son développem­ent intérieur avec notamment la constructi­on des « smart cities » et l’expansion du port, il y a d’autres avenues à explorer si l’on veut que le shopping devienne un atout de la destinatio­n. Dans son rapport Insights 2016, la MCCI avance qu’il faudra « une infrastruc­ture appropriée, une bonne combinaiso­n de produits et un prix approprié avec un marketing agressif » . « De même, il est nécessaire de s’attaquer aux problèmes du manque de marques de luxe, des marges élevées résultant de la commission aux transporte­urs et du forfait intégral ( all- inclusive) dans les hôtels qui restreint la propension aux achats dans la chaîne traditionn­elle » .

Des préoccupat­ions qui ne datent pas d’aujourd’hui et que nous avons déjà eu l’occasion d’évoquer dans ces mêmes colonnes. Voilà des sujets, nous n’en doutons pas, que le secteur touristiqu­e évoquera avec le ministre des Finances, par ailleurs Premier ministre, lors des prochaines consultati­ons pré- budgétaire­s, à défaut des défunts « états généraux » du tourisme.

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