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Sébastien Miraux : Un plat, c’est comme un opus culinaire

À côté de leur métier, des chefs ont d’autres passions qui apportent un équilibre à leur vie. Pour certains c’est le golf, pour d’autres c’est la pêche, pour Sébastien Miraux, c’est la musique classique. Si cela le change des bruits de casseroles, pour lu

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Sébastien Miraux est aujourd’hui le chef exécutif du Radisson Blu Azuri Resort & Spa. Cela fait maintenant plus de huit ans qu’il travaille à Maurice. Né en France, d’un père français et d’une mère mauricienn­e, il n’avait jamais songé à venir faire carrière ici. C’est poussé par sa soeur, professeur dans un lycée du nord de l’île, qu’il accepte l’aventure. Il s’est d’abord joint au groupe Veranda ( il a travaillé au Paul et Virginie puis à Pointe aux Biches), ensuite au Sofitel l’Impérial puis a ouvert la Demeure Saint Antoine avant d’aller au Blu Poste Lafayette Resort & Spa et enfin au Radisson Blu Azuri Resort & Spa. Avant de venir à Maurice, Sébastien a fait un peu le tour du monde : du Brésil à Bali en passant par Bora Bora. Pourtant avant de quitter la France, il avait fait très peu d’hôtellerie. Après ses études à l’EMPMTH de Paris, ( école de gastronomi­e dans le 17e parrainée par Joël Robuchon d’où il sort après six ans avec une licence), il côtoie de belles enseignes comme Taillevent, Michel Rostand et le Belvédère en Corse ( un macaron au Michelin). Cette formation auprès de grands maîtres le pousse à rentrer dans les Compagnons du Tour de France du devoir uni, une confrérie autour de l’excellence en cuisine. Ce souci d’excellence, Sébastien l’a sans doute développé grâce à ses parents qui ne voulaient pas qu’il « vieillisse avec le nez sur le

fourneau » . D’où des études poussées jusqu’à la licence mais aussi parallèlem­ent des études en finance. Si finalement Sébastien opte pour la cuisine c’est peut- être parce que l’image du père, chef de cuisine de l’Unesco à Paris, marquera son enfance. « J’ai toujours été dans les cuisines, fasciné par l’habit blanc. Ça criait, ça rigolait » . Cette fascinatio­n, Sébastien va la transforme­r en passion pour l’excellence. C’est ainsi que sa cuisine se conjugue avec le sens du détail. S’il est exigeant avec son équipe, il l’est d’abord avec luimême. « J’aime la cuisine simple de mes parents et des grandspare­nts. J’aime le goût avant la présentati­on mais je suis vigilant sur le détail. La cuisine c’est comme la musique classique où l’on essaye d’écouter tous les instrument­s, le clavecin, la clarinette, le piano, le violon, le hautbois etc., pour comprendre la musique. La cuisine est comparable à la complexité d’une symphonie, d’une partition. Un plat c’est un opus culinaire. On ne peut pas manger sans comprendre ce qu’il y a dedans. Je sens la cannelle, et puis le combava derrière, c’est subtil, mais je les sens. Ce que j’aime, c’est que, quand la personne goûte, il y a le questionne­ment, le voyage dans le goût et dans le temps, souvent dans l’enfance. Mon métier c’est de faire plaisir, d’apporter du bonheur » . Dans son amour de la nourriture du corps et l’esprit, Sébastien reste pourtant un homme simple. « Je suis resté connecté à la cuisine mauricienn­e grâce à ma maman. Chez nous il y avait toujours du rougaille corned- beef, du bouillon brède, satini, poisson salé… » Aujourd’hui, il est heureux de pouvoir travailler sur la terre de sa mère. Son souhait à ses pairs est qu’ils puissent « travailler au moins une fois à Maurice » .

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