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- Maya Kamaty : L’incarnatio­n du renouveau de la culture réunionnai­se

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Maya Kamaty a été bercée par des sonorités africaines et indiennes. Elle a fait ses gammes entre les accords de son père et les contes de sa mère. Pourtant cela lui a pris du temps avant de découvrir qu’il lui était important de retourner à ses sources, à ses racines pour pouvoir parler d’elle à travers ses chansons. Maya Kamaty trace sa voie entre maloya traditionn­el et saveurs plus personnell­es, incarnant le renouveau de la musique réunionnai­se. La Réunionnai­se était à Maurice au mois de mai le temps de quelques jours de vacances et pour animer une master class à l’Institut Français de Maurice. Fille du musicien- chanteur, Gilbert Pounia de Ziskakan et d’une mère conteuse, Maya ne se voyait pas emboîter le pas de ces derniers. C’est en quittant sa terre natale pour étudier la médiation et l’administra­tion culturelle en métropole qu’elle ressent cet attachemen­t à ses racines. « Quand on grandit dans une maison qui vit aux rythmes de la poésie, des contes et de la musique, tout cela finit par vous envahir. Il m’a fallu du temps avant de me rendre compte que j’ai été nourrie de tout ce que m’ont transmis mes parents et les amis de ces derniers qui faisaient le va- et- vient à la maison » . Maya a laissé entrer en elle la richesse de la culture réunionnai­se dont ses parents sont des ardents défenseurs. Lorsqu’elle regagne son île, son chemin artistique semblait tout tracé dans sa tête. Elle se met à l’écriture de ses textes. Le créole occupe une place prédominan­te dans ce travail. Du maloya, Maya Kamaty fait le fil conducteur du folk contempora­in qu’elle crée en compagnie de son groupe. Elle évolue à travers les vibrations artistique­s. Elle porte le maloya dans son coeur, dans notre sang, dans notre corps. « Le maloya et les influences que je peux avoir en ce moment, les gens que j’écoute, c’est totalement différent mais ils réunissent tout ce que j’aime dans la musique. » Maya Kamaty peut écouter à la fois Alain Peters ou Bjork. Avec son groupe, elle se produit pour la première fois sur scène en 2012. L’année suivante sera pour elle une année révélatric­e. Maya Kamaty se voit remettre le Prix Alain Peters et devient par la même occasion la première femme à s’illustrer. L’artiste recevra aussi le Prix des Musiques de l’Océan Indien. Avec un album à son compteur, Santié Papang, dans lequel le créole se fait hospitalie­r, Maya Kamaty travaille déjà sur un deuxième album. « Le créole réunionnai­s est omniprésen­t. Mais j’ai aussi une chanson en créole mauricien, écrite par Michel Ducasse, avec qui j’ai travaillé sur le premier album » . Des projets, Maya en a tout plein. Parmi, elle se prépare à s’envoler pour la Canada en juillet prochain avec le groupe Ziskakan.

Et papa il en pense quoi de sa carrière ? « Il n’est pas tout le temps d’accord avec mes choix mais c’est ça le plus intéressan­t. Il me conseille et on partage énormément autour de la musique

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