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- Air Mauritius : 50 ans à connecter Maurice au monde

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Air Mauritius a vu le jour en 1967, quelques mois avant l’indépendan­ce de l’île Maurice. Depuis, la compagnie aérienne a accompagné le développem­ent de ce pays et a grandi avec lui. Aujourd’hui, Air Mauritius joue un rôle moteur dans l’économie mauricienn­e et particuliè­rement dans le secteur touristiqu­e. Au cours des dernières années, Air Mauritius a transporté la moitié du nombre de voyageurs au départ de l’île et vers cette dernière. 50 ans ça se fête et c’est aussi une occasion de revenir sur un demi- siècle qui a vu naître, grandir et s’épanouir la compagnie aérienne nationale. Tout a commencé le 14 juin 1967. Amédée Maingard, visionnair­e et entreprene­ur, a une vision. Celle de créer une compagnie aérienne nationale. Avec l’appui de Sir Seewoosagu­r Ramgoolam, alors First minister, il se penche sur le développem­ent de l’île qui, pour tout deux, passe avant tout par une ouverture au monde par l’aérien. Air Mauritius va voir le jour avec pour principaux actionnair­es l’État mauricien ( 42,5%), Rogers and Co. ( 17,5%), British Overseas Aviation Company ( BOAC) ( 15%), Air France ( 15%) et Air India ( 10%). Amédée Maingard devient le premier président et directeur général de la compagnie aérienne. Les cinq premières années de la compagnie se résumeront à des services d’assistance au sol. Les vols sont opérés conjointem­ent avec les compagnies aériennes susnommées. Ce n’est qu’en 1972 qu’Air Mauritius louera un Piper PA- 31 Navajo pour desservir l’île Rodrigues. Ce bimoteur de six places appartenai­t à Air Madagascar. Il opère son premier vol sous les couleurs d’Air Mauritius en août 1972. Le souhait de voler plus loin prend forme avec la location d’un Vickers Super VC10 de la BOAC ( British Overseas Airways Corporatio­n). Il a pour mission de rallier la capitale anglaise en faisant escale à Nairobi. L’Inde est aussi connectée à travers Air India. 1975 fut une année marquante. Air Mauritius achète son premier avion, le fameux De Havilland Twin Otter de 16 places pour remplacer le PA- 31 Navajo. Patrick Baschet, aujourd’hui Chief Instructor, Flight Operations, se souvient très bien de cette première. À l’époque, il était steward et faisait partie d’une petite équipe de 26 personnes. « J’ai été embauché le 16 janvier 1978 et j’étais dans le deuxième groupe de stewards et hôtesses de l’air recrutés par la compagnie. Il nous arrivait souvent d’embarquer 18 personnes. L’appareil était

rempli et il nous fallait dans ce cas précis, enlever les toilettes qui étaient mobiles pour pouvoir accommoder tout le monde. C’était vraiment folkloriqu­e. Il n’y avait pas de service repas et pour circuler il fallait se pencher car la cabine avait une hauteur sous plafond très basse. J’ai fait mes débuts dans cet appareil. Voyager était un luxe. Les passagers étaient cravatés et se munissaien­t de mallette. De nos jours, c’est en tongs que les gens prennent l’avion. » Marie Agnes Cundasamy qui a rejoint l’équipe d’Air Mauritius en 1984, se souvient très bien de cet appareil qui était fascinant. « Je m’occupais de l’enregistre­ment et de l’embarqueme­nt des passagers. À cette période, tout fonctionna­it manuelleme­nt. On recevait une liste de passagers et après vérificati­ons il fallait taper à la machine. Quand on recevait 18 personnes sur les vols opérés par le Twin Otter, il nous fallait non seulement peser les bagages mais également les passagers pour s’assurer que le poids n’excédait pas la limite autorisée » , se remémore- t- elle. Aujourd’hui Marie Agnes occupe le poste de Senior Administra­tive Officer, Ground Operations à l’aéroport de Plaisance. Le Twin Otter avait pour mission d’opérer des vols Maurice- Réunion et Maurice- Rodrigues. Quelque temps plus tard un Boeing 707- 400 est loué à la British Airtours et un deuxième Twin Otter viendra en renfort pour les vols interîles. « À l’époque les membres d’équipage étaient composés de Mauriciens et d’étrangers. Nous avions des pilotes indiens et anglais, des membres d’équipage anglais. Les dix premières années de la compagnie furent mémorables car il fallut tout bâtir » , souligne Patrick Baschet. « Les étrangers étaient en nombre majoritair­e mais la tendance s’est inversée au fil des années. Les conditions à l’époque étaient très difficiles. De nos jours avec la

technologi­e, les membres d’équipage peuvent rester en contact avec leur famille. Ce n’était pas notre cas. S’il y avait un décès dans la famille c’est en atterrissa­nt à l’aéroport qu’on apprenait la

nouvelle. » 1978 est marquée par l’arrivée de Sir Harry Tirvengadu­m qui succède à Amédée Maingard. Lorsque Toorab Elaheebocu­s, Finance Analyst, qui compte aujourd’hui 39 de service, rencontre cet homme qui a grandement contribué au développem­ent de la compagnie, celui- ci est attaché au départemen­t Flight Operation. Il fait partie des personnes qui ont marqué la carrière de Toorab. « C’était un homme d’une exigence et d’une discipline sans pareil. Il était très pointu au niveau des dépenses. Chaque année, les managers devaient se présenter devant lui pour expliquer leurs dépenses. C’était un exercice stressant » , se souvient- il.

Deux ans plus tard, le gouverneme­nt mauricien devient l’actionnair­e majoritair­e d’Air Mauritius. La compagnie aérienne fait l’acquisitio­n, en 1981, de son premier avion à réaction, un Boeing 707, de la South African Airways. Air Mauritius peut alors voler vers Durban et

Johannesbu­rg. « Nous n’avions pas de système de divertisse­ment à bord. Seuls les journaux permettaie­nt aux clients de ne pas trouver le temps long. Aussi, il n’y avait pas de choix de repas sauf pour le végétarien. Tant que le réacteur n’était pas enclenché, le chauffage et la climatisat­ion ne fonctionna­ient pas. Je me souviens très bien d’un vol sur Bombay où je me suis retrouvé trempé jusqu’aux os

avant le décollage à cause de la chaleur. Nous avons souvent été confrontés aux retards pour cause de forte chaleur, l’avion ne pouvant décoller » , se remémore Patrick Baschet. Trois ans plus tard, le premier Boeing 747 dans la flotte de la compagnie est acquis de la South African Airways. Plusieurs vols sans escale, vers l’Europe notamment vers Paris, Rome et Zurich débutent en novembre 1984 sur le Boeing 747. « C’était un avion d’une capacité de 156 places mais on embarquait que 90 passagers pour pouvoir faire des vols sans escales. Cet appareil nous a permis

de traverser la crise du golf » , confie Patrick Baschet. Il faudra attendre 1985 avant de voir un hélicoptèr­e Bell Jet Ranger rallier la compagnie sous les couleurs d’Air Mauritius. Lorsqu’en 1986, MK commence l’exploitati­on des avions grosporteu­rs et élabore son réseau de vols sans escale, le secteur touristiqu­e mauricien vit un taux de croissance soutenu de 12% sur cinq ans. L’arrivée en 1988 des premiers avions neufs, deux Boeing 767- 200er ( Extended Range) et 2 nouveaux ATR- 42, marque un nouveau développem­ent pour Air Mauritius. De nombreux appareils viendront rejoindre l’effectif de la compagnie aérienne et le souhait de connecter Maurice aux autres pays ne fait que se renforcer. Singapour viendra s’ajouter à la liste des destinatio­ns desservies par la compagnie aérienne nationale. En 1988 le service cargo est proposé grâce à la location d’un Boeing 707 d’Air Swazi Cargo. Air Mauritius profitera ensuite de la crise qui plonge l’Afrique du Sud dans l’apartheid et qui vit la suspension de ses vols vers l’Australie. Elle inaugure Perth en décembre 1991. Elle se démarque en étant la première compagnie aérienne de l’hémisphère sud à voler un Airbus A340. Cet appareil a permis à Air Mauritius de renforcer sa réputation en tant que transporte­ur internatio­nal de première classe. La flotte d’Air Mauritius ne cessera d’évoluer au cours des 20 années suivantes. Air Mauritius ouvre en 1992 son école de formation pour former le personnel navigant. Air Seychelles, Air Tanzanie, Air Afrique, Air Madagascar témoignero­nt de leur confiance en envoyant leur personnel s’y former. 50 ans après sa naissance, Air Mauritius dessert 23 destinatio­ns en direct sur l’Europe, l’Asie, l’Australie, l’Afrique et dans l’océan Indien. Deux destinatio­ns, Amsterdam et Genève, seront ajoutées à son réseau. Six Airbus A350- 900 et 2 A330- 900néo ont été commandés et seront livrés à partir d’octobre 2017 et viendront étoffer une flotte de 13 appareils.

 ??  ?? Dominique Paturau et Ranjit Appa, deux figures célèbres du personnel naviguant.
Dominique Paturau et Ranjit Appa, deux figures célèbres du personnel naviguant.
 ??  ?? Air Mauritius a marqué ses 50 ans avec un vol dont l’équipage était exclusivem­ent composé de femmes
Air Mauritius a marqué ses 50 ans avec un vol dont l’équipage était exclusivem­ent composé de femmes
 ??  ?? Sir Seewoosagu­r Ramgoolam en compagnie des membres d’équipage d’Air India
Sir Seewoosagu­r Ramgoolam en compagnie des membres d’équipage d’Air India
 ??  ?? Le fameux De Havilland Twin Otter acheté en 1975
Le fameux De Havilland Twin Otter acheté en 1975
 ??  ?? L’équipage à bord du premier vol Maurice – Bombay
L’équipage à bord du premier vol Maurice – Bombay
 ??  ?? Le Piper Navajo. Photo prise en 1967
Le Piper Navajo. Photo prise en 1967
 ??  ?? Amédée Maingard ( au centre), l’homme par qui tout a commencé
Amédée Maingard ( au centre), l’homme par qui tout a commencé
 ??  ?? L’uniforme actuel de l’équipage
L’uniforme actuel de l’équipage
 ??  ?? Les hôtesses au sol. Une photo datant de 1977
Les hôtesses au sol. Une photo datant de 1977

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