Travel-Iles by Côte Nord

- Grèn Sémé : Le Maloya du 21e siècle

-

C’est un groupe qu’on pourrait décrire comme étant à l’image de La Réunion, métissé. Grèn Sémé fait valoir cette belle mixité des cultures à travers la musique. Invité par l’Institut Français de Maurice en juin dernier, il a pu une nouvelle fois se produire devant le public mauricien. Bruno Cadet ( guitariste), Mickaël Beaulieu ( pianiste), Jean- Philippe Georgopoul­ous ( bassiste), Allan Tincrès ( percussion­niste) et Carlo De Sacco ( chant) forment à eux cinq, ce bel ensemble musical. Grèn Sémé emmène La Réunion dans ses bagages et cette belle diversité culturelle et musicale que peut offrir l’île soeur. Sa musique est un beau mélange de plusieurs styles avec comme base le maloya. « Vous entendrez des rythmes ternaires du maloya, des touches d’électro, du jazz par moments et des lyrics créoles ou français » , précise Carlo De Sacco, chanteur charismati­que du groupe. Un maloya du 21e siècle en quelque sorte. Les paroles, quant à elles, restent très réalistes et dépeignent la vie à la Réunion. Ce qui fait sans doute le succès du groupe, ce sont les influences propres à chaque membre qui le compose. « Je suis né à La Réunion, de parents métropolit­ains. Le français et le créole m’ont toujours accompagné d’une façon ou d’une autre. Les autres membres du groupe apportent eux aussi leur grain de sel à la richesse de nos influences musicales. Avec les gars, on aimait le reggae, le rock, Led Zeppelin, on a voulu mélanger ça à cet art réunionnai­s. » C’est cette différence qui fait la force du groupe et qui le pousse à sortir des règles prédéfinie­s et ainsi offrir au public un univers qui limite, met en transe. Grèn Sémé, c’est un groupe qui n’a pas froid aux yeux. Peur que le public ne soit pas réceptif ? À cette question, Carlo De

Sacco nous répond que non, « Nous faisons de la musique pour nous avant tout. On se fait plaisir car nous dévoilons, à travers la musique, ce que nous sommes. » Les textes viennent de Carlo De Sacco. Ces derniers dévoilent une poésie assez troublante. Grèn Sémé compte deux albums à leur actif : Grèn Sémé et Hors- Sol. Si le premier album est une façon de parler de l’esclavagis­te moderne le deuxième est en ligne avec le respect de la nature. « Ces deux albums se ressemblen­t par leur son commun. On n’a pas peur d’aller sur des sentiers non exploités, c’est ce qui nous pousse à aller de l’avant avec notre musique. J’adore Danyèl Waro mais cela ne nous intéresse pas de l’imiter. » Son succès n’est pas que réunionnai­s, mais il s’exporte aussi au Canada, en Afrique, en Europe notamment en France, en Suisse et en Belgique. « Chacun se trouve, d’une façon ou d’une autre, dans

notre musique. » Un troisième album est aussi d’actualité pour fin 2018. Comme pour le deuxième, Carlo De Sacco espère pouvoir retravaill­er avec Jean Lamoot, celui qui a travaillé avec Alain Bashung, Noir Désir entre autres. De retour à Maurice sur invitation de l’Institut Français de Maurice, Grèn Sémé avoue que le public mauricien témoigne du respect, de l’engouement et d’un lâcher prise, tout comme à la Réunion.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Mauritius