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Pour une inscriptio­n du Chemin des baleines au Patrimoine mondial de l’Unesco

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La Réunion a accueilli du 3 au 7 juillet, la seconde édition du Congrès mondial sur la baleine à bosse, sous la bannière « Chemin des baleines » . L’évènement, qui s’était tenu il y a deux ans à Sainte Marie, à Madagascar, a été organisé par la Région Réunion et l’associatio­n Cétamada. D’éminents scientifiq­ues avaient fait le déplacemen­t pour faire part de leurs différente­s études, du travail accompli pour protéger et mieux connaître ces cétacés. Brésil, France, Australie, Kenya, Madagascar, Réunion, Île Maurice, les Seychelles, Mayotte, les Comores, le Mozambique, la Nouvelle Calédonie, l’Angleterre, la France, le Canada, la République Dominicain­e étaient les quelques pays représenté­s lors de ce congrès.

Didier Robert, le président de la Région Réunion, n’a pas manqué de souligner qu’un des plus grands souhaits et projets de l’île, était l’inscriptio­n du Chemin des baleines au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Il a ainsi appelé au soutien de ceux venus assister au deuxième Congrès des Baleines. Après les Pitons, Cirques et Remparts, qui sont classés depuis 2010 au patrimoine mondial de l’UNESCO, La Réunion espère obtenir ce label qui représente un engagement vis- à- vis de la communauté internatio­nale à préserver ce patrimoine naturel et à le maintenir dans un bon état de conservati­on mais qui également apportera un atout considérab­le, une valeur ajoutée à la destinatio­n Réunion. Ce projet, porté par la Région Réunion, repose sur un tourisme responsabl­e, associant respect de la réglementa­tion, sécurité des usagers, protection de la biodiversi­té, tout en favorisant la sensibilis­ation et l’implicatio­n des visiteurs. Il s’inscrit dans la droite ligne des décisions prises lors de la Conférence internatio­nale de l’Organisati­on Mondiale du Tourisme de 2013 sur le développem­ent durable du tourisme des îles : comment trouver le juste équilibre entre la dynamisati­on du tourisme régional et la préservati­on des espèces animales et végétales. Travailler pour l’inscriptio­n de ce riche patrimoine est tout à fait naturel car La Réunion fait partie des 34 hot spots de la biodiversi­té dans le Monde se trouvant sur le trajet des baleines à bosse entre l’océan Antarctiqu­e et les eaux chaudes de la zone intertropi­cale en période de mise bas et de reproducti­on. Si depuis 2008, une augmentati­on de cette migration, qui a lieu de juin à septembre, avait été notée, les dernières études ont démontré qu’une baisse de cette migration a été constatée dans les eaux réunionnai­ses. Aucune explicatio­n plausible n’a toutefois été avancée.

Les menaces qui pèsent sur les baleines

Le Congrès mondial sur la baleine à bosse a dévoilé l’avancée des recherches sur ce mammifère marin. Le but que s’étaient fixé les organisate­urs a pu être atteint : soit de vulgariser le sujet, faire progresser les études scientifiq­ues et les efforts de conservati­on des baleines à bosse dans leur site d’alimentati­on, leur site de reproducti­on et leur migration, mais avant tout mieux comprendre pour mieux préserver. L’occasion était aussi donnée pour faciliter les rencontres

entre chercheurs, étudiants, scolaires, profession­nels et amateurs. Différents thèmes scientifiq­ues ont été abordés durant cette semaine de congrès, parmi la recherche théorique, la recherche appliquée, les programmes de collaborat­ions régionales, la gestion, conservati­on et mise en place de politique de développem­ent durable et l’économie et implicatio­n sociales. Ce congrès a aussi été une opportunit­é pour les différents scientifiq­ues de pousser un cri du coeur sur les menaces qui guettent les baleines. Si en 2008, la baleine à bosse est passée de la catégorie « vulnérable » à celle de « préoccupat­ion mineure » , selon l’Union internatio­nale pour la Conservati­on de la nature, les chercheurs présents sont unanimes : il faut protéger l’itinéraire de migration de ces baleines. Les menaces sont nombreuses ; chasse, pollution sonore, réchauffem­ent climatique et pollution industriel­le notamment.

Une charte d’approche

L’accroissem­ent de la fréquentat­ion des côtes réunionnai­ses par les baleines à bosse, a permis le développem­ent de l’observatio­n des mammifères marins. Malheureus­ement le respect de ces cétacés et la sécurité des observateu­rs sont mis au second plan. Dès 2009, à l’initiative de la SYPRAL ( Syndicat des Profession­nels des activités de loisirs sur l’île de La Réunion), une charte d’approche des baleines à bosses a vu le jour dans le but de prévenir les comporteme­nts dangereux sur l’eau. La charte pour une approche et une observatio­n responsabl­es des baleines à bosse qui, depuis 2009, présentait les règles de bonne conduite pour observer ces mammifères marins, a été étendue aux dauphins et aux tortues marines. La nouvelle « Charte d’approche et d’observatio­n responsabl­es des mammifères marins et des tortues marines à La Réunion » a été inaugurée lors du congrès. La nouvelle charte de 2017 limite entre autres, le temps d’observatio­n des baleines, dauphins et tortues, à 45 minutes. L’observatio­n depuis les airs est également réglementé­e : un ULM doit rester à plus de 300 mètres d’une baleine et un hélicoptèr­e à plus de 500 mètres. La randonnée subaquatiq­ue avec les mammifères marins est tolérée à condition d’avoir « une attitude passive et contemplat­ive » . La charte n’a pas de portée juridique mais elle encourage le public à avoir une démarche citoyenne écorespons­able.

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Henry Bellon, président de Cétamada et Didier Robert, président de la Région Réunion.

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