- Zaahirah Muthy : L’art sans frontières
Zaahirah Muthy a quitté l’île Maurice en 2011 pour s’installer à Dubaï. En seulement sept ans, la Mauricienne a tissé une toile professionnelle impressionnante. Elle est non seulement la curatrice de World Art Dubaï, mais elle a aussi fondé ZeeArts, une plateforme artistique agissant comme promoteur à travers différents médiums d’artistes et de projets touchant l’art.
Regrouper les artistes, les projets artistiques pour créer, inspirer, éduquer et surtout célébrer l’art en s’engageant dans des projets communautaires à l’instar des expositions, des résidences, des échanges, du réseautage, des ventes d’art et de l’art de rue : c’est l’ADN de Zaahirah Muthy ou de ZeeArts. Passionnée, dévouée dans son travail, très appliquée, cette Mauricienne qui est issue d’une famille qui travaillait dans le social, est fière d’avoir pu réunir ses deux passions, l’art et le communautaire, sous une seule ombrelle. « ZeeArts est aujourd’hui une organisation qui inspire confiance et qui a su asseoir sa légitimité à Dubaï et dans la région » , confie
Zaahirah Muthy. « ZeeArts est le fruit de mes nombreuses expériences, j’ai connu beaucoup d’échecs mais je n’ai jamais baissé les bras. » 2018 est sans aucun doute l’année qui voit la reconnaissance de ses efforts. Ainsi, en janvier, elle reçoit le prestigieux Leonardo Da Vinci – The Universal Artist Award en Italie. Un mois plus tard, la Mauricienne se voit remettre le Femina World Women Leadership Award en Inde. Pour autant, elle ne se repose pas sur ses lauriers et se lance dans l’organisation de la plus grande exposition internationale dédiée aux femmes artistes pour marquer la Journée des droits de la femme. L’exposition ayant pour thème « Press for Progress » réunissant 80 artistes venant de 80 pays, s’est tenue au One& Only Royal Mirage. Elle endosse ensuite le rôle de curatrice pour le World Art Dubaï 2018, la foire d’art la plus prestigieuse de la région et aussi la plus acclamée par la critique, et qui a solidement ancré Dubaï sur la scène internationale de l’art. Elle a réuni 150 exposants et vu la participation de 430 artistes avec 4 000 oeuvres. « J’ai été invitée par Being Human et la mairie de Tripolo au Liban dans le cadre du projet Little Picasso qui avait pour but de venir en aide aux enfants vivant dans des
endroits à risque et des réfugiés. Je devais faire ressortir leur sens de la créativité et les faire rêver. L’art est une bonne thérapie… » . Au mois de mai, elle était à Paris pour une exposition au Carousel. Elle sera aussi la curatrice du Tatinis Art Fair au mois de juin à Singapour.
Qu’est ce qui peut autant la motiver ? « Le fait de voir la transformation qui se fait chez l’artiste tout simplement en lui donner un coup de pouce. Savoir que j’ai pu aider un artiste à vivre son rêve, à le dévoiler au monde et de voir ce changement qui opère en lui, de savoir qu’il a pu atteindre ses objectifs, est ce qu’il y a de plus merveilleux. Je suis convaincue que plus vous donnez, plus vous recevrez » . Celle qui n’oublie jamais d’où elle vient, caresse le projet de tenir un premier International Art Fair à Maurice au mois d’août. Zaahirah Muthy y travaille déjà avec l’aide de Géraldine Secondis. Elle voudrait inviter des artistes internationaux venant d’Afrique, d’Europe, du Moyen Orient et d’Asie, et bien évidemment des artistes mauriciens pour grand rassemblement qui a pour but de positionner l’île Maurice comme un carrefour culturel et une destination tournée vers l’art. « Je veux donner cette possibilité aux locaux de se frotter aux artistes d’univers différents tout en valorisant leur talent. Cet évènement est aussi une façon de familiariser les Mauriciens avec l’achat d’oeuvres d’art » , conclut- elle.