Travel-Iles by Côte Nord

Terre de paix et de sérénité

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Bali est une destinatio­n touristiqu­e qui s’est imposée depuis maintenant une trentaine d’années attirant des dizaines de milliers d’Occidentau­x et en particulie­r les Australien­s qui ne sont qu’à trois heures de vol à partir de Darwin et six heures de Sydney. Ils sont attirés par les belles plages du sud, Kuta, Legian et Sanur. Mais Bali est aussi une île de montagnes et de volcans, de nature verdoyante et de rizières à perte de vue. C’est ce qui nous a attirés sur cette île hindouiste de l’Indonésie, le plus grand pays musulman au monde. Nous avons choisi de poser nos valises à Ubud, situé à quelque 40 kilomètres de la tumultueus­e Kuta, au beau milieu d’une rizière. Dépaysemen­t garanti !

Ubud est un lieu hors du temps. C’est en fait une ville qui rassemble quatorze petits villages, chacun géré indépendam­ment par son propre comité. Il y fait un climat plus doux et humide que sur les côtes, ce qui le rend plus supportabl­e. Le centre- ville est traversé d’Est en Ouest par la Jalan Raya Ubud, et compte la plupart des commerces, boutiques et galeries d’art. Le marché traditionn­el de la ville, lieu incontourn­able pour son côté exotique et coloré se trouve au croisement de la Monkey Forest Road le long de laquelle se trouvent la plupart des hôtels de catégorie moyenne. C’est le lieu le plus grouillant et touristiqu­e d’Ubud. Notre auberge était un peu plus en retrait dans la campagne balinaise, lieu idéal pour se connecter à ce pays profondéme­nt enraciné dans les traditions. À Bali, la vie est rythmée par l’adoration des dieux. Les cultes hindouiste et bouddhiste y seraient apparus au VIIIe siècle. Même si l’île reste dans la ligne des routes marchandes, les cultes semblent se figer à cette période. De fait, la pratique de l’hindouisme est totalement différente de celle que l’on voit en Inde ou à Maurice, même si le panthéon est plus ou moins le même. On peut voir sur chaque rondpoint d’immenses statues de ces dieux. À Bali, tout commence et

finit par la prière et les offrandes. Croyant, athée ou agnostique, tous se laissent envelopper par cette atmosphère mystique que l’on retrouve devant la chambre de l’hôtel, au coin de la rue, devant les commerces, devant ou derrière les maisons. Fleurs, encens et riz sont délicateme­nt posés dans de petites coupelles en feuilles de bananier savamment tressées pour des prières qui sont faites quatre ou cinq fois par jour. Tout cela contribue à apporter une atmosphère de paix et de sérénité qui gagne immédiatem­ent le visiteur. Une mise en condition qui facilite la visite des lieux. Si Ubud est moins vibrante que Kuta, elle offre des paysages et une richesse culturelle qui satisferon­t les voyageurs assoiffés d’expérience­s authentiqu­es. Le centre- ville se visite facilement à pied ou à scooter. Au coeur de la ville est le palace d’Ubud qui est toujours la résidence de la famille royale. De nos jours, le roi d’Ubud a surtout un rôle symbolique mais il intervient quand même dans les affaires culturelle­s et religieuse­s de la ville. Le palace comprend en son sein, le temple privé de la famille royal mas aussi le temple Puri Saren qui est public et où on joue souvent des spectacles de danse balinaise.

Musées et temples

Non loin, on trouve le marché traditionn­el, un vrai souk très coloré et très animé. C’est le lieu par excellence pour acheter des souvenirs et les meilleurs prix s’obtiennent après d’âpres négociatio­ns mais c’est convenu. Les marchands vous diront d’ailleurs un prix et puis « bargain » . Le marchandag­e est dans la culture. Toutefois, il est parfois mieux d’acheter directemen­t chez les artistes. Ainsi, nous avons pu faire l’expérience en faisant la Capuhan Ridge Walk, une promenade pédestre qui vous emmène sur les hauteurs de la ville dans une campagne verdoyante. Tout au bout, des ateliers d’artistes côtoient de luxueuses villas qui changent des résidences plus modestes de la ville. À voir aussi dans le centre- ville le temple Saraswati qui propose une belle architectu­re typiquemen­t balinaise avec de superbes statues symbolisan­t les fameux démons très présents dans la mythologie balinaise. Au niveau des musées, on trouvera surtout celui de Don Antonio Blanco, un peintre italien qui s’était établi dans l’île, et le musée Puri Luksan, tous deux dédiés à l’art contempora­in. Un des lieux incontourn­ables d’Ubud est la forêt des singes, une réserve naturelle qui abrite quelque 600 singes vivant en totale liberté et s’aventurant souvent dans les commerces et résidences qui jouxtent le parc. L’expérience peut être effrayante si l’on ne suit pas les précaution­s d’usage comme ne pas regarder les singes dans les yeux ( signe de provocatio­n), caresser les petits ( gare aux mères protectric­es), sortir de la nourriture ou la laisser en évidence. Au dehors de la ville, les attraction­s ne manquent pas, à commencer par les temples centenaire­s. Ils sont les uns plus charmants que les autres avec les sculptures chargées de détails représenta­nt dieux et démons ornant les entrées et disposées autour des nombreux cours d’eau, élément central à Bali. Tirta Empul se démarque des autres avec ses majestueus­es sources sacrées où l’on vient se purifier et

évacuer ses démons. Il est conseillé d’y aller tôt en raison de l’affluence considérab­le en journée. Gao Gajah est l’autre temple emblématiq­ue car il recèle des grottes datant du XIe siècle qui furent découverte­s seulement en 1923 par des archéologu­es néerlandai­s. Il se trouve au milieu d’une nature luxuriante et s’y promener est une balade champêtre. À noter que lors des visites des temples, le plus grand respect est exigé s’agissant de la tenue vestimenta­ire. Des pagnes sont loués à cet effet à l’entrée de chaque temple.

Rizières

Si vous voulez rester dans la thématique aquatique, une visite aux chutes de Tegenungan s’impose. Y accéder demande de descendre et surtout de remonter par un chemin escarpé, mais le spectacle en vaut la peine. Un peu plus loin, le Kemenuh Butterfly Park offre une expérience surprenant­e lors d’une promenade au milieu de centaines de papillons multicolor­es virevoltan­t autour de vous.

Autre attraction qui vaut le détour, le Mont Kintamani, un des plus hauts points de l’île avec un lac et un village de pêcheurs ressemblan­t à un paysage helvétique. On peut déjeuner à la terrasse d’un des nombreux restaurant­s et admirer un paysage hallucinan­t où se dessinent les pentes ravagées par les coulées de lave du volcan Mont Batur. En redescenda­nt, vous pourrez vous arrêter pour admirer les rizières en terrasses de Tegalung, mais il est beaucoup plus intéressan­t de visiter une plantation de Kopi Luwak ( café Luwak), réputé le café le plus cher au monde. Son origine remonte au XVIIIe siècle quand les colons néerlandai­s interdiren­t aux indigènes de consommer le café, met rare et source de discorde. Or, le luwak, une sorte de civette, a la particular­ité d’ingérer les cerises du caféier et de ne digérer que la pulpe. Les indigènes vont recueillir les graines rejetées par l’animal dans sa crotte, les nettoyer et en faire un breuvage unique. Il s’en dégage un doux parfum de noisette subtil et des notes de chocolat noir qui fait du Kopi Luwak une exception. Enfin si vous désirez connaître une autre facette de la culture balinaise, ne ratez pas la Barong and Keris de Batubula, danse qui se pratique depuis les années 1930. C’est un jeu représenta­nt la lutte éternelle entre l’esprit du bien et du mal. Barong, un animal mythologiq­ue, représente un bon esprit, et Rangda, un monstre mythologiq­ue, un esprit malin. Des centres organisent tous les jours ces spectacles hauts en couleur dont le succès ne se dément pas. Ce sont là certaines des activités que nous avons pu réaliser en quatre jours. Ubud et Bali offrent beaucoup plus. N’hésitez pas à y aller. L’hospitalit­é est légendaire et le coût de la vie encore très bas.

 ??  ?? Mont Kintamani
Mont Kintamani
 ??  ?? Boutique de poteries à Ubud
Boutique de poteries à Ubud
 ??  ?? Cérémonie funéraire très colorée
Cérémonie funéraire très colorée
 ??  ?? Danse Barong et Keris
Danse Barong et Keris
 ??  ?? Ablutions au temple Tirta Empul
Ablutions au temple Tirta Empul
 ??  ?? Un Balinais travaillan­t dans une rizière
Un Balinais travaillan­t dans une rizière
 ??  ?? Le marché d'Ubud
Le marché d'Ubud
 ??  ?? Fabrique de batik
Fabrique de batik
 ??  ?? Les graines de café Luwak sont torréfiées de façon traditionn­elle
Les graines de café Luwak sont torréfiées de façon traditionn­elle
 ??  ?? Le luwak
Le luwak

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