Travel-Iles by Côte Nord

Soixante et onze jours en mer pour sensibilis­er sur la maladie de Parkinson

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Ils auront parcouru 6 667 kilomètres en 71 jours, à la rame, de la côte ouest de l’Australie jusqu’à Maurice sans assistance. Eux, ce sont les Britanniqu­es Robin Buttery, Billy Taylor, Barry Hayes et James Plumley. Leur objectif en effectuant cette traversée, était de sensibilis­er les gens à la maladie de Parkinson et recueillir des fonds afin d’aider à financer les recherches et les études y relatives. Ils ont été accueillis le vendredi 14 septembre à GrandBaie par une équipe de Veranda Leisure and Hospitalit­y ( VLH), l’un des sponsors de cette aventure qui les a hébergés au Heritage Awali. C’est là que nous avons rencontré deux d’entre eux, Robin, atteint de Parkinson précoce, et Billy à l’occasion d’une conférence intitulée « Blood, Sweat and Tears » pour les employés du groupe.

Bien qu’ils n’aient pu battre le record du monde comme ils l’espéraient, ils ont tout de même réussi un exploit que seule une poignée de gens a pu réaliser. Cette aventure leur aura demandé une volonté de fer, énormément de travail d’équipe et surtout des mois de préparatio­n. Car ce n’est pas avec le premier coup de rame que cette aventure débuta… Elle remonte à quatre ans, à l’initiative de Billy Taylor, pompier de 45 ans, qui a déjà fait la traversée du Pacifique à la rame

et navigué à travers l’océan Indien à deux reprises. Ils ont passé des mois à contacter des entreprise­s et des individus, tentant de les rallier à leur cause afin d’avoir suffisamme­nt de fonds pour entreprend­re ce voyage, mais aussi la presse en Grande Bretagne, en Australie pour avoir une meilleure visibilité. Puis, lorsque le but s’est rapproché, ils ont dû faire face à des problèmes administra­tifs quand, une fois arrivés sur place en Australie, ils ont appris que leur embarcatio­n envoyée de Grande Bretagne était bloquée à la douane pendant des jours et ils ont réalisé que certains de leurs équipement­s, essentiels à la traversée, étaient défectueux. Ils admettent qu’ils ont voulu baisser les bras à maintes reprises mais ils ont gardé leur objectif en tête : celui d’améliorer la qualité de vie de millions de personnes atteintes de Parkinson à travers le monde.

Force mentale

Ces deux mois en pleine mer ont été extrêmemen­t éprouvants pour les quatre Britanniqu­es : ils n’ont pas dormi plus d’une heure d’affilée et ils ne mangeaient pas beaucoup – leur nourriture de deux mois se trouvait à bord du bateau qui n’était pas très spacieux. Ils ont du reste perdu à eux quatre, 50 kg au cours de cette traversée. Afin d’atteindre l’objectif qu’ils se fixaient – battre le record du monde – ils se relayaient tout le temps, jour et nuit : pendant que deux d’entre eux ramaient durant deux heures, les autres se reposaient pendant une heure, puis ils faisaient la cuisine, mangeaient, réglaient les problèmes techniques, prenaient des photos et documentai­ent leur voyage pendant l’heure restante. « Cela a été très dur physiqueme­nt pour nous, c’était un environnem­ent difficile. En plus de la fatigue et la faim, la mer était souvent violente, il y avait des vagues énormes et

par moments, on n’avait plus aucun contrôle sur le bateau. Parfois, on ramait sur plusieurs kilomètres contre le courant pour que les vagues nous repoussent plus loin » , raconte Billy Taylor. Si pour ce dernier, Barry et James, c’était très dur, pour Robin, ça l’était encore plus. En plus d’être atteint de Parkinson, contrairem­ent aux autres membres de l’équipage, il a toujours été du genre prudent

et pas très aventurier. « Cette traversée n’a rien à voir avec mon mode de vie. Je suis professeur à l’université, je mène une vie plutôt tranquille avec ma femme et mon fils mais je pense que cette expérience m’a donné l’occasion de montrer au monde que la vie ne s’arrête pas avec un diagnostic tel que le mien. On pourrait penser que le plus important, c’est d’être fort physiqueme­nt mais la force mentale, surtout, est essentiell­e » , fait ressortir Robin. Au cours de ces semaines, ils ont appris à compter les uns sur les autres et à vivre ensemble dans un espace très restreint. « Mais il y a eu aussi beaucoup de positif. Peut- être que vous ici à Maurice, vous avez l’habitude de tout cela mais quand nous étions en mer, nous avons assisté à de magnifique­s couchers de soleil dans l’océan, à des arcs- en- ciel majestueux. Nous n’avons jamais vu autant d’étoiles dans le ciel une fois la nuit tombée. Vous avez vraiment énormément de chance d’avoir tout cela. » Robin Buttery et Billy Taylor ont regagné la Grande- Bretagne quelques heures après la conférence, heureux d’avoir pu se reposer pendant une dizaine de jours et de revoir leurs familles, reconnaiss­ants envers le groupe VLH pour leur hospitalit­é, mais surtout fiers d’avoir pu achever cette traversée. « C’était très dur, nous avons donné beaucoup de nous- mêmes mais c’était vraiment gratifiant et ça valait la peine. S’il fallait le refaire, nous n’hésiterion­s pas une seconde. »

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Robin Buttery, Billy Taylor, Barry Hayes et James Plumley
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